Avant de commencer cette chronique je dois vous préciser que j’éprouve énormément de sympathie pour ce bon vieux Tim Owens. Le bougre a eu, ce qu’on peut communément appeler, un sacré parcours et une histoire hors du commun
Jeune, Tim Owens voue un culte total à JUDAS PRIEST, au point de jouer dans un tribute-band nommé BRITISH STEEL au début années 90 et de se faire appeler Ripper. Quelle ne fut donc pas sa surprise quand, en 1996, il est choisi pour remplacer le Metal God himself au sein du groupe qu’il vénère le plus. Cette histoire incroyable servira d’ailleurs de pitch au film très caricatural « Rock Star » sorti en 2001.

Ripper vit un rêve éveillé. Après un bon (jugement purement personnel) "Jugulator", le rêve va plutôt virer au cauchemar. Eh oui, qu’il est dur de prendre la place de Rob Halford. Pourtant Ripper s’accroche, donne tout ce qu’il a en concert, et Dieu sait qu’il chante bien. Mais rien y fait. Ripper a bien compris qu’il ne serait qu’un simple exécutant et que jamais il n’aura l’aura de Rob Halford.
Après l’album "Demolition" sorti en 2001 l’histoire semble être écrite et Rob Halford reviendra au bercail laissant ce pauvre Ripper sur le flanc.

Mais Ripper a de la ressource et ira tenir le poste de frontman chez ICED EARTH. Malgré de bons albums les fans du groupe semblent regretter Matt Barlow et une fois de plus il sera remercié afin de permettre le retour du chanteur original. Avouez quand-même que le gars n’a pas de bol. Après quelques projets à gauche à droite, Ripper qui semble être abonné aux guitaristes mégalos ira chez MALMSTEEN pour un résultat peu concluant et deux albums assez dispensables.

Nous voici donc en 2022 et avant d’avoir rejoint KK’s PRIEST, Ripper nous sort un E.P de six titres sous son propre pseudo. Cet EP de six chansons est une collaboration avec Jamey Jasta de HATEBREED, coutumier du fait car il a fait la même chose avec le frontman de TWISTED SISTER, Dee Snider et son album "For The Love Of Metal".

"Die While We’re Alive" ouvre les hostilités sur une intro typiquement Thrash suivie de l’inévitable cri si caractéristique de Tim Owens. Force est de constater que ça défouraille sévère. "Silent Cage" quant à lui, nous rappellera quelque peu JUDAS PRIEST avec sa rythmique lourde à la "You’ve Got Anothing Thing Comin".
Les tempos sont relevés à l’image du furieux "The Night (Take It back)", véritable crochet du droit ainsi que le morceau titre, très TESTAMENT qui finira de nous achever.
Il faut noter que la production de cet EP est bien équilibrée. Évidemment, tout est fait pour mettre en valeur la voix d’Owens mais les performances de la part de tous les musiciens est remarquable, y compris les solos de guitare très inspirés de Charlie Bellmore, la basse ronflante de Chris Taylor et la batterie en mode rouleau compresseur de Nick Bellmore.

Six titres pour 23 minutes de Heavy Trash de très très bonne facture et un Tim « Ripper » Owens en grande forme.
J’espère très sincèrement que le bonhomme trouvera enfin l’épanouissement qu’il mérite au sein de KK’s PRIEST dont le deuxième album "The Sinner Rides Again" est quand-même plutôt bon.
En attendant jetez une petite oreille sur cet album sans prétention, vous risqueriez d’être conquis.