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1970 Kingdom Come
 

- Style : Deep Purple, Led Zeppelin, Black Sabbath, Blue Cheer, Iron Butterfly
 

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SIR LORD BALTIMORE - Kingdom Come (1970)
Par FREDIAN le 28 Octobre 2023          Consultée 691 fois

Lost pioneer of Heavy Metal

SIR LORD BALTIMORE (SLB) était un groupe américain qui, aux côtés des grands noms de l'époque, a participé, avec tant d'autres artistes éphémères (1), au basculement Heavy du Rock entre 1967 et 1973 (2). Power trio formé à Brooklyn en 1968 par le guitariste Louis Dambra, le batteur-chanteur (!) John Garner et le bassiste Gary Justin, il tire son nom d'un personnage secondaire de "Butch Cassidy et le Kid", le pisteur indien "Lord Baltimore".

SLB, c'est l'histoire (la petite) finalement commune du groupe qui n'a pas eu le succès quand il l'aurait mérité et qui n'est donc pas resté dans l'Histoire (la grande). Plusieurs décennies plus tard, la recherche des origines lui conférera le statut culte. Ainsi, en mars 2007, dans un article s'intéressant aux pionniers oubliés du Heavy Metal, Classic Rock Magazine les désigna "parrains du Stoner Rock". Ce statut culte, il le doit aussi à la chronique de "Kingdom Come" par Mike Saunders, parue en mai 1971 dans le magazine de Rock américain Creem, qui fut l'un des tous premiers à utiliser le terme Heavy Metal pour décrire de la musique.

Mauvais côté de l'Atlantique. Trop en avance sur leur temps. Pas assez d'impact scénique. Manque de business experience (e.g. ils n'ont pas su capitaliser sur une tournée en ouverture de BLACK SABBATH en 1971). Hygiène de vie dépravée (le groupe avait tenu leurs abus de drogues pour responsables de leur manque de succès). Relationnel défaillant (ils n'ont pas su convaincre leur label, Mercury Records, qui les lâcha après leur second opus, de croire un peu plus en eux)... avant de boucler la boucle trente-cinq ans plus tard, c'est une conjonction de tous ces facteurs qui, en 1976, entérina la fin de l'histoire (la leur).

"Hail the king of kings, come my Kingdom Come" (3)

Pourtant, ce "Kingdom Come", sorti en décembre 1970, est une véritable bombe si on le replace dans son contexte. Et avec Eddie Kramer (The BEATLES, The ROLLING STONES, Jimi HENDRIX) comme ingé son et Mike Appel (qui travaillera sur les trois premiers Bruce SPRINGSTEEN) à la production, ils avaient des pointures aux manettes. Ce son chaud et organique, aussi lié au fuzz dominant de l'époque, rend plutôt justice à la fougue de notre power trio. Le bémol, c'est la basse sous-mixée (e.g. "Lady Of Fire") qui s'efface face à la guitare multi-couches qui elle contribue à épaissir leur puissance sonore.

Le résultat c'est un album Heavy et sauvage comme jamais. SABBATH était Heavy mais "posé". Les MC5 ou les STOOGES faisaient exploser leur énergie proto-Punk mais n'avaient pas cette pesanteur sonore. Les groupes Heavy Psych (e.g. BLUE CHEER, IRON BUTTERFLY), dont SLB est l'héritier direct, n'étaient pas aussi Hard. Seul "In Rock" finalement se rapproche de la brutalité primaire qui se dégage de cet album mais le Mont Rushmore n'était finalement pas si lourd et ses filons étaient plus construits que l'ambiance chaotique ici présente. "Kingdom Come" est over the top. Paroxysmal si vous préférez. Tous les curseurs de l'agressivité sont poussés à bloc. Mais les New-Yorkais ont l'intelligence du timing : l'album dure moins de trente-huit minutes.

Les riffs tranchent dans le vif (e.g. "Kingdom Come", "Master Heartache") avec une saveur Page-esque ("Hard Rain Fallin'", "Lady Of Fire"), un parfum proto-UFO ("Hell Hound") voire un "boogie" proto-MOTÖRHEAD ("Ain't Got Hung On You", "Pumped Up"). La batterie est frénétique (e.g. "Hell Hound" et son effet double pédale à la "Fireball"), et le chant est tellement incarné voire possédé qu'il perd en maîtrise (e.g. "Hell Hound", "Ain't Got Hung On You", "Master Heartache") ce qu'il gagne en énergie brute dans un esprit quasi Punk. Une sorte de Johnny Winter déchaîné. Les tempi sont rapides. Les soli d'inspiration HENDRIX-ienne sont ciselés et délivrés avec une furia redoutable. Le fuzz buzze et les toms tourbillonnent, on est bien dans les 70s, option "Raw Power" !

"Lake Isle Of Innersfree" est la respiration bienvenue de l'album. Une jolie ballade au son du clavecin et de la 12-cordes sur laquelle notre batteur-hurleur montre qu'il sait aussi moduler (il prend même des intonations qui m'ont fait penser à David Byron (URIAH HEEP)). D'aucuns regretteront que ce titre soit la seule accalmie dans l'orage de décibels que traverse le vaisseau fantôme de la pochette (très réussie au passage dans un style "fantasy" très 70s). Je reprocherai plus le manque de refrains fédérateurs comme si l'ambition primaire était d'envoyer du bois et de ne pas trop se préoccuper des lignes mélodiques qui auraient non seulement aéré le disque mais rendu plus fort encore en lui apportant plus de contrastes, plus de dynamiques.

Pied au plancher presque du début à la fin, "Kingdom Come" sonne parfois brouillon (e.g. "Lady Of Fire", "Pumped Up"), mais c'est aussi sa démarche jusqu'au-boutiste qui le rend précurseur.


Meilleurs titres : "Kingdom Come", "Helium Head".
La tempête : "Hell Hound".
Le calme : "Lake Isle Of Innersfree".

Note réelle : 3,5/5 arrondi à 4 pour le défrichage (dans ses deux sens).

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Nota : "Pumped Up" était prévu comme dernier titre mais Mercury Records a inversé les faces A et B à l'enregistrement. La réédition CD de 2007 corrigera cette erreur.

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(1) Parmi les plus connus: IRON BUTTERFLY, GRAND FUNK RAILROAD, ATOMIC ROOSTER, CACTUS, TRAPEZE, CAPTAIN BEYOND.
Parmi les plus obscurs : ARMAGEDDON, BLOODROCK, FLOWER TRAVELLIN' BAND, JOSEFUS, MOUNTAIN, SUCK, WARHORSE, YESTERDAY'S CHILDREN, DUST, EPITAPH, IRISH COFFEE, LEAF HOUND, BANG, TIGER B. SMITH, BUFFALO, PRIMEVIL, JPT SCARE BAND...

(2) J'arrête arbitrairement cette première époque d'émulation du proto Hard/Heavy Rock/Metal en 1973 pour marquer définitivement la fin de l'insouciance "peace & love" des 60s que le basculement Heavy du Rock avait entamé dès 1967-68. Le premier choc pétrolier annonçait la fin des Trente Glorieuses dans les pays développés et les premières crises socio-économiques allaient remplacer la croissance et le plein emploi. Le terreau était fertile pour le développement de cet obscur objet du désir musical : le Heavy Metal.

(3) Du MANOWAR dans le texte ces paroles du title-track !

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   FREDIAN

 
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- John Garner (batterie, chant)
- Louis Dambra (guitares)
- Gary Justin (basse)


1. Master Heartache
2. Hard Rain Fallin'
3. Lady Of Fire
4. Lake Isle Of Innersfree
5. Pumped Up
6. Kingdom Come
7. I Got A Woman
8. Hell Hound
9. Helium Head (i Got A Love)
10. Ain't Got Hung On You



             



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