Fin 80's, pour se faire un nom Andy a rejoint cette version de cinquième zone de POISON qu’était DANGER DANGER ! Franchement à part la pochette, et ses solos, le second album (le seul où il apparaisse vraiment) est oubliable ! Bref une fois la mode des permanentes passée (merci le Grunge !) notre ami se dit qu’il faut s’établir en tant qu’artiste solo. Le bougre a du talent (déjà reconnu par un modèle signature chez Ibanez) et des idées. Donc banco, il se lance. Cela sera les disques "Ear X-Tacy" (quel nom prétentieux quand même !). Évidement disques sous-distribués et chers en import, il va profiter d’être sur le label de Vai (Favored Nations) pour en publier un best of. Best of qu’il agrémente de nouveaux titres, cela va sans dire. Ce qui est sympa c’est que ce disque mieux distribué va lui amener, potentiellement, un public plus fourni et permettre aux initiés de voir son évolution.

Au niveau stylistique pas de gros changements, si ce n’est qu’une fois passés les exercices de styles sympas mais sans consistance (la Country avec "Farmer Sez", ou le Speed Metal/Néo-Classique de "Groove Or Die"), il a enfin trouvé son style à lui. Identité qu’il mâtine quand même de deux-trois références au passage. Texan jusqu’au bout des bottes, il est évident qu’il devait faire un morceau hommage à Stevie Ray Vaughan et c’est "I Remember Stevie" qui s’y colle. Sympa mais il singe sacrément "Scuttle Buttin'"… sans la fougue et le groove sauvage de SRV !
"It's Getting Better", fait penser au projet qu’il rejoindra plus tard : PROTOCOL, avec l’immense batteur Simon Phillips. Andy est sur les deuxième et troisième albums. Bref son style à lui c’est l’instrumental, on s’en serait douté, mais fortement marqué par la mélodie et ancré dans ce fourre-tout que l’on nomme Classic Rock. Ici il n’y a pas de traces d’une quelconque exubérance comme c’est le cas chez Vai ou Ron Thal.

Bien obligé de prendre des modèles, des références au départ, Andy a bien potassé son petit Satch ! ("Carpe Diem", "A Night To Remember", "Cry For You" ou encore "That Was Then This Is Now" sont très très proches du jeu de Californien). Même si la référence est toujours là, petit à petit il arrive à se défaire de l’ombre de Satch, comme avec "Electric Gypsy", très marqué par Hendrix. Une fois son style trouvé et fermement acté le travail du son peut commencer. Au départ, associé à un son de shredder de base (satu à dix, avec tête Laney), notre ami va progressivement baisser le gain et se retrouver avec un son bien plus doux et davantage crémeux. Plus proche d’un overdrive (la BB Preamp, couplée à son Mesa), que d’une disto de la mort. Ce choix s’avérant extrêmement pertinent, son jeu et ses notes deviennent de fait plus déliés. Les quatre nouveaux titres en sont un parfait exemple, même si l’on remarque que le magnifique "Electric Gypsy", déjà mentionné, allait déjà dans cette voie. Étant son morceau le plus populaire on peut supposer que cela l’a aidé à se diriger vers cette signature sonore. Il est d’ailleurs, aujourd’hui souvent reconnu et copié pour ce son si beau et clair au final.

Il y a donc un vrai progrès vers une affirmation de personnalité forte mais certains mauvais penchants demeurent : nouveau titre qui là encore fait démo "Donna Lee" de Charlie PARKER. Titre de Jazz évidemment, Timmons le triture et lui inflige un traitement Surf. Cool mais sans plus… et je reste sympa. Bien sûr on n’est pas un musicien complet si on ne chante pas… C’est du moins ce que semble penser notre ami… qui armé d’une folk, va martyriser un pauvre micro sans défense qui ne lui a rien demandé !

Ok, Andy aime les BEATLES (c’est toujours mieux que MARDUK) mais franchement il n’est pas Harrison ou McCartney ! Et puis la mélodie de guitare franchement niaise de la fin ce n’était pas nécessaire non plus ! Bref un très bon shredder qui à l’époque était en train de mûrir et de se trouver, loin de ses encombrantes références.

Titres préférés : "Electric Gypsy", "Super '70s" et "Cry For You".