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2023 Downer
 

- Style : Vexed
- Membre : Betraying The Martyrs

TEN56. - Downer (2023)
Par KOL le 3 Septembre 2023          Consultée 803 fois

Soigner le mal par le mal. Telle est la fausse excuse que chaque ivrogne qui sommeille en nous a un jour prononcé, a minima dans son esprit dérangé à défaut de l’avoir verbalisé clairement. Car nous sommes TOUS, dérangés. Voyez-vous, chers lecteurs, je ne crois guère en l’être parfait. Plus l’apparence est lisse et normée, plus elle est souvent trompeuse et je n’ai pas besoin de "Jeffrey Dahmer" ou d’autres séries de serial-killer estampillées Netflix pour valider cette hypothèse. Si l’on me montre la beauté, je me demande ce qui se cache dessous, quels sont les travers, les perversions, les vices qui se cachent sous cette impression fourbe. Au moins, mes petits gars de TEN56. ne mentent pas sur la marchandise. Quoi de mieux dès lors pour récupérer de la gifle (avec un "g" ou une autre consonne si ça vous chante) VEXED, que d’enchaîner avec un peu de Deathcore made in France ?

Son nom est en soit une promesse, forcément clivante : TEN56., ou "10-56", comme le code utilisé par la police en cas d’agression ou de suicide. Fondé à l’aube de la pandémie mondiale autour d’Aaron Matts, ancien frontman de BETRAYING THE MARTYRS, le combo hexagonal a pris son temps pour accoucher de son œuvre hideuse, ce putride "Downer" qui nous amène ici-même. Sale, ou "Filthy" dans la langue de Shakespeare, voilà l’adjectif qui sied le mieux à la formation. Entre Metalcore et Deathcore, avec une teinte fortement mécanique voire Indus sur les bords, la musique délivrée a tout du remède idéal pour lutter contre le traumatisme laissé par "Negative Energy".

Il faut dire que l’ami Aaron a su s’entourer de musiciens aguerris pour nous partager ses névroses, tout en rage et colère non contenues. En assemblant ainsi ses deux EP précédents et ajoutant au passage quelques bombes à fragmentation, TEN56. nous livre en 2023 "Downer", qui a tout d’une déflagration non domptée. Les amateurs devraient se régaler tandis que les rétifs n’iront probablement pas au-delà de la troisième piste, et encore.... Puissance, déstructuration, breakdowns à foison, sous couvert d’arrangements modernes et dérangeants, voilà le menu proposé. Bon appétit à tous, TEN56. assure également le service.

Alors, oui, il ne faut pas partir à la recherche d’une maîtrise technique à la Yngwie MALMSTEEN, de plans Prog labellisés DREAM THEATER, de variations subtiles et recherchées. Ce n’est pas ce dont il s’agit là. Le propos est de tout casser, exploser en mille morceaux, briser des nuques et sectionner des artères. Le temps des machines est venu, et TEN56. agit tel son prophète, hurlant sa vile parole à qui le veut, crachant sa haine sans filtre ni bienséance. Shoot de violence, pour conjurer l’absurdité d’un monde vidé de son sens. Entre hacher et cracher, la nuance lexicale est faible, pourquoi la musique d’Aaron et sa bande en ferait un quelconque état ?

Puisant une inspiration du côté d’EMMURE, dont il faudra bien qu’un chroniqueur s’occupe un jour, "Downer" a tout du défouloir, de l’exorcisme le plus primaire, à grand renfort d’arrangements Cyber totalement en phase avec le verbe délivré. Les grattes pourraient n’avoir qu’une ou deux cordes, cela suffirait probablement pour enregistrer ce disque, dès lors qu’il y a un peu de talent devant et derrière la console pour faire sonner tout cela. Bonne nouvelle pour vous, c’est le cas ici, sans avoir à souligner un élément plutôt qu’un autre.

Ce premier LP est un bloc. Que dis-je, un parpaing. Il se consomme d’une traite, profitant ici et là d’une courte respiration à travers un pont synthétique, mais je préfère être clair, n’attendez pas trop d'accalmies. Retenez votre souffle pendant quarante minutes, et plongez dans un univers de brutalité contemporaine et sans concession.

Bien évidemment, sur la durée, l’ensemble manque d’aspérités pour pleinement emballer. Il ne m’aurait pas déplu d’avoir un peu de répit ou d’aération au sein de ce monolithe, afin de le rendre plus digeste. En variant un peu plus son (dé)plaisir, TEN56. aurait sans doute gagné en impact, et, paradoxalement, en puissance. Cette continuité dans l’effort de destruction est à la fois son point fort et son point faible, mais il ne s’agit là que d’un premier essai, et gageons que le combo saura retenir les leçons et nous pondre un successeur moins unidimensionnel.

Il n’en reste pas moins que "Downer" présente de sérieuses promesses pour l’avenir, au sein d’une scène qui peine tellement à se renouveler. Que cette relève provienne de notre bonne vieille Gaule n’en est pas moins source de fierté nécessairement chauvine, et c’est bien debout, sur mes deux jambes, que je vous l’affirme bien haut : TEN56. vaut le détour, un point c’est tout !

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- Aaron Matts (chant)
- Quentin Godet (guitare)
- Luka Garotin (guitare)
- Steeves Hostin (basse)
- Arnaud Verrier (batterie)


1. Exit Bag
2. Diazepam
3. Shitspitter
4. Sick Dog
5. Boy
6. Kimo
7. Yenta
8. Traumadoll
9. Rls
10. Saiko
11. Intruder
12. Masque
13. Ender
14. Choky
15. Traumadoll (withdrawal Edition)



             



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