Colpocléisis : Option envisageable pour le traitement du prolapsus, consistant en une technique d’occlusion vagi-"

Non mais attendez… Il y a un moment où ce n’est juste plus marrant d’ouvrir une page d’un Vulgaris Medical au pif pour nommer son groupe de Slam… A ce rythme, je vais prendre un VIDAL, et créer mon propre groupe de Grind intitulé SMECTANAL BIAFINIC et à moi les tournées mondiales…

Mais peut-être suis-je déjà un vieux boomer sans humour qui ne comprend plus le second degré, ni l’inventivité des groupes du genre à faire dans le toujours plus gore et grotesque ? J’accepterais la critique si d’autres groupes ne le faisaient pas plus intelligemment que les Scousers de COLPOCLEISIS, citons pêle-mêle en contre-exemple AMPUTATED, DEVOURMENT, KRAANIUM… Car en plus d’avoir un nom débile, la galette en présence est d’une médiocrité affligeante.

Il a fallu six longues années pour que cette élégante dégradation (le seul choix d’appellation pertinent en l’occurrence) succède à "Fallopian Fallout" (FF). Vous voyez, ça c’est marrant comme intitulé ! Et le précédent opus était loin d’être dégueu, jouant dans la cour d’un Slam classique mais efficace, intègre dans l’intention et la réalisation.

Deux éléments pèchent fortement, et expliquent vraisemblablement cet enlisement des Anglais.
De un, le changement de line-up : un nouveau gueulard, Jon Burr, qui a la tessiture d’un lave-vaisselle en fin de vie, et un nouveau batteur, Lewis Candlin, qui a visiblement emprunté le kit à Lars Ulrich. Ce combo est purement insupportable : certes la snare sans étouffement est propre au Slam, mais on l’entend jusqu’à ce que les dents du fond baignent, et le grunt de Burr est tout bonnement monocorde et agaçant, se résumant simplement sur les dernières secondes de "HashtagProlapsoVaginal". Et oui, j’arrête d’insister sur les choix artistiques en termes de dénominations. Le jeu de gratte est truffé d’harmoniques artificielles placées aléatoirement et n’améliorent en rien le ressenti irritant de l’écoute.
De deux, tous les membres de COLPOCLEISIS font partie d’au-moins un autre groupe, mention spéciale pour le bassiste Joe Mortimer qui n’en cumule pas un, pas deux, pas trois… mais bien CINQ au total. On connaît l’aptitude des hommes à faire plus d’un truc à la fois n’est ce pas ?

Je palabre beaucoup dans une manœuvre d’évitement, car il n’y a vraiment pas grand chose à sauver sur ce skeud. Les introductions des morceaux à la sauce slasher ont le mérite d’exister, mais même elles ont une production pourrie digne d’un MP3… La recherche d’une identité crado ne doit pas venir de la qualité de la compression, mais de la recherche d’un son plus dégoulinant, plus abject, plus vicieux, et cela demande un minimum de sérieux dans le travail…

Les titres avec des featurings sont peut-être les moins pires de ce fatras, histoire de nous consoler un peu. "Three Degree Gurns" avec au chant Chris Butterworth de CREPITATION (dont font partie Mortimer et Ste Moses, ça alors comme le monde est petit !) sort du lot et m’a presque décroché un petit secouage de nuque, c’est dire.
Au final, le seul véritable point positif est la durée de l’album : vingt-huit minutes. Que je me suis farci au moins dix fois. Youpi ma vie. J’ai au moins la satisfaction de savoir que vous ne perdrez pas votre temps.

Morceau préféré (oui, au singulier) : "Three Degree Gurns" et encore le mot est fort.

Point pochette : Le strict minimum, même ça, ça a été moins réussi que la pochette de "FF".

P.S. : "Corpocleisis" (le neuvième titre), ça ne veut rien dire.