Quelle belle histoire que ma rencontre avec INEXORUM. Découvert par hasard sur le net, le duo américain m'avait immédiatement scotché avec leur dernier effort "Equinox Vigil" qui n'a pas volé sa place en Sélection sur NIME. On est typiquement dans le Black que j'affectionne le plus. N'en déplaise aux Trve, j'ai besoin de ce côté accessible et INEXORUM l'a. Maintenant que ma joue s'est remise de la claque infligée par "Equinox Vigil", remontons donc le temps afin de découvrir le premier opus du groupe intitulé "Lore Of The Lakes", sorti en 2018.

Ce qui me saute aux yeux d'entrée de jeu c'est le peu de titres. Cinq seulement. Merde est-ce que les gars faisaient du Doom ou des titres ultra-longs à leurs débuts ? Durée ? 32 minutes. Ouf ! Également, j'aime beaucoup cet artwork, très apaisant. C'est un leurre, INEXORUM n'a rien d'apaisant, vous êtes prévenus.

Après une écoute, le constat est un peu amer pour ma part. J'essaie tant bien que mal de ne pas le comparer à "Equinox Vigil" et de me remettre dans le contexte que cet album est un premier essai. Mais force est de constater que la galette est très/trop homogène. Vraiment, en terminant l'écoute, rien ne m'a accroché plus que cela. Je n'ai pas passé un mauvais moment mais le tout m'a paru très lourd et peu varié.

Compact est le mot qui définirait le mieux ce "Lore Of The Lakes". Le réel souci est la vitesse infernale de la batterie pendant les 32 minutes. Vraiment elle se n'arrête presque jamais, toujours là pour accompagner le tremolo picking si cher au Black. Là où "Equinox Vigil" variait les tempi avec des moments très Heavy, ce premier effort des Américains prône la vitesse, au détriment des auditeurs qui peuvent ressentir de l'épuisement, ce qui est mon cas. C'est franchement dommage.

Vocalement, Carl Skildum est impeccable de maîtrise, son chant Death collant parfaitement au mur du son qu'INEXORUM produit. Et ce mur du son est dû aux riffs acérés et d'une batterie très rapide, le tout en étant parfaitement mixé. Et c'est putain de mélodique ! Bah oui sinon vous vous douteriez bien que je ne vous emmerderai pas avec ma chronique. Les mélodies se retiennent très facilement à l'image de l'épique "Let Pain Be Your Guide", titre très accrocheur.

Et c'est bien là que ça me pose problème. Tous les titres sont bons, chacun ayant une identité propre, des mélodies imparables mais ce blast-beat quasi permanent gâche un peu la fête. Ne soyons pas médisant, sur "Years In Exile", la batterie est un peu plus variée et cela fait du bien. Idem pour "To Omega", véritable brûlot qui vous démontera la nuque. Également, le titre éponyme tire son épingle du jeu grâce à sa variété bienvenue et par un sens aiguisé de la mélodie imparable. Dès l'intro avec les harmonies de guitare, on sait qu'on est face à un titre épique. L'ensemble se veut puissant et la conclusion avec les arpèges de guitare sont comme une caresse d'excuse après la gifle de trente minutes que nous venons de nous prendre.
Vous l'aurez compris, ce premier effort du duo américain est plutôt de bonne facture. Que ce soit en terme de mélodie, de riffs ou d'exécution, INEXORUM est vraiment une formation à suivre de près. Malheureusement, comme dit plus haut, c'est contrebalancé par une utilisation du blast un peu trop prononcée, surtout en première partie d'album. Ne boudons pas notre plaisir pour autant, cet album a quand même de grandes qualités, INEXORUM arrivant à créer des pistes épiques et mémorables et c'est le cas sur ce "Lore Of The Lakes".