Chouette, encore un groupe français qui pop sur NIME ! Non pas un groupe de Pop, un groupe de Metal, faites pas semblant. EVER AFTER, à ne pas confondre avec AFTER FOREVER, sort ici son premier album, "Fuckin' Phoenix", deux ans après l'EP "Lost Control". D'ailleurs tous les titres présents sur l'EP sont sur l'album.

Musicalement, EVER AFTER nous offre un bon équilibre entre Metal, Rock même, et symphonique. C'est important de le souligner car certaines formations ont tendance à noyer les guitares par des murs symphoniques ou des chœurs à outrance (coucou NIGHTWISH/EPICA). Je reviendrai un peu plus tard sur les guitares, penchons-nous d'abord sur les thèmes abordés par EVER AFTER. Ici l'écologie et l'injustice sont des sujets centraux. Vous remarquerez le mot "Earth" sur deux titres de la galette. Je dois bien avouer que ces thèmes m'ont plu et ils ne sont pas si souvent mis en lumière dans notre musique préférée.

Après plusieurs écoutes, force est de constater que les morceaux restent bien en tête grâce notamment à une richesse dans les compositions permettant d'apprécier ces neuf morceaux aux identités bien distinctes. Vraiment, il y a une efficacité dans les compositions qui est à souligner. Ainsi, vous pourrez vous délecter du très Power Metal "Gaïa", du vindicatif "Earth Rehab" et son break double-pédale qui défouraille ou des brûlots "Slow Death" et "Basement Level" qui sont restés dans ma tête pendant plusieurs heures. On note également quelques éléments influences qui rappellent WITHIN TEMPTATION (avant que leur carrière ne parte en vrille), notamment au niveau du chant.

Malgré une longueur conséquente (53 minutes), l'album s'écoute très facilement et pourtant le titre d'ouverture "Lost Control" (j'omets volontairement "Ignition" qui sert d'intro instrumentale) démarre plutôt tranquillement. Ce titre, long de sept minutes tout de même, est le parfait exemple de ce que le groupe veut nous proposer. Tous les ingrédients dilués sur tout le reste de l'opus sont ici présents sur ce morceau. On a des variations de rythme, on bascule du mid-tempo et à des tempi plus rapides, on a du chant masculin, du chant féminin, du riff bien lourd, des orchestrations sobres mais utiles et des soli particulièrement réussis. Vraiment, si vous accrochez à ce "Lost Control", vous pouvez continuer votre écoute.

Vocalement, Hélène Finnaud assure très bien. Elle me fait penser à Sharon Den Adel comme dit plus haut, ses variations vocales permettant d'ambiancer les morceaux. Ce n'est pas le type de voix que j'affectionne le plus, moi étant plus fan de l'agressivité d'une Lzzy Hale (HALESTORM) ou du talent monstrueux de Floor Jansen (NIGHTWISH) mais je dois bien avouer que la prestation d'Hélène est impeccable. Elle est également accompagnée par Laurent Moulin pour des vocaux plus Death, présents avec parcimonie. Les interventions ne sont que ponctuelles et permettent d'ajouter une agressivité mais également de servir de chœurs. Le chant de Laurent m'a de prime abord surpris, on est pas du tout face à des vocaux Death à la Mark Jansen (EPICA) et j'ai eu du mal à accrocher, surtout "Let It Go" où je trouve que ça manque d'agressivité. Mais après plusieurs écoutes et quelques visionnages de performances live d'EVER AFTER, j'ai commencé à être séduit et finalement ce chant masculin assez inhabituel est un bon atout dans la manche de nos Français.

Un mot sur les guitares, qui, comme je le disais précédemment, sont plutôt mises en valeur. En riffs, les guitaristes sont loin d'être avares et nous en pondent des bien pêchus. Mais c'est surtout les soli qui sont à saluer comme en témoignent "Gaïa" et "Earth Is Waiting". Globalement, l'opus est très varié et les ambiances sont soignées. Ainsi "Earth Rehab" et son break militaire qui verra apparaître de la double-pédale nous prend à contre-pied et cela fonctionne. Concernant la production, elle est plutôt bonne, surtout sur les guitares et je trouve le son de la batterie un peu lisse, rien de bien gênant cependant.

Ce putain de Phoenix est donc un bon premier album de la part d'EVER AFTER. En toute transparence, c'est ce genre d'album que j'aurais voulu composer quand j'avais mon groupe il y a quinze ans. On sent tout le potentiel de nos Français à nous proposer des titres riches, variés sans être complexes. Je ressors satisfait de l'écoute de cet album et il figure désormais dans mon top albums 2022. Pas mal non ?