Ah le Metal Symphonique avec en leader une chanteuse charismatique, ça me rappelle mon adolescence où j'ai découvert NIGHTWISH et l'explosion des groupes qui a suivi. AFTER FOREVER, WITHIN TEMPTATION (sic), EPICA… ça ne rajeunit pas tout ça ! Penchons-nous sur la musique délivrée par ETWAS (quelque chose en allemand), groupe de chez nous, qui sort son premier album en l'an 2022, deux ans après l'EP "Behind The Veils".

Tout d'abord, quand on lit le genre sur Metal Archives, j'avoue que ça m'a donné bien envie : Symphonic Metal with Black Metal influences. Attention, ce n'est pas du Black Sympho mais bien du Sympho Black. Sur le Bandcamp du groupe également, il est mentionné : "ETWAS is a french Black Symphonic Metal band." Y a de quoi être confus quand même mais la description de Metal Archives me paraît la plus adaptée.

Mettons directement les pieds dans le plat avec le Black. On a en effet des emprunts à ce style si particulier. On note du blast-beat ("The Mark Of The Goat" et "A Forked Tail And Horns" par exemple). Les orchestrations sonnent très Black également. Les titres des morceaux aussi sonnent très Black mais tous ces éléments font-ils d'ETWAS un groupe de Black Symphonique ? Absolument pas. C'est un groupe de Metal Symphonique aux influences Black. On en revient donc à la description juste de Metal Archives. Ne voyez pas là une médisance de ma part mais je trouve que les styles mentionnés par les sites sont très importants. Cela permet d'orienter l'auditeur. Bon, sinon, nos Français d'ETWAS ils s'en sortent comment ?

Musicalement d'abord, je dois souligner un gros travail sur les orchestrations qui ambiancent à merveille les morceaux. Vraiment, c'est le point fort de cet "Enochian Keys – Chvpter 1". Elles sont nombreuses et servent toujours à poser une ambiance presque horrifique par moments même si malheureusement il s'avère parfois que ce "mur symphonique" noie un peu les guitares. Également, le travail sur les guitares est à mettre en lumière, les riffs étant très bons, le tremolo-picking fait son petit effet même si les soli, en revanche, sont assez anecdotiques mais rien de bien gênant. La section rythmique est quant à elle plutôt solide, Clément Jost est déchaîné derrière ses fûts mais j'aurais aimé entendre la basse un peu plus dans le mix. Même si l'ensemble se veut résolument pêchu, on note toutefois pas mal de parties plus atmosphériques disséminées par-ci par-là qui ont le mérite de ralentir les tempi et de se montrer intéressantes.

Vocalement, je dois bien avouer Victoria Hove m'a bluffé. On n'est pas dans de grandes envolées lyriques à la Tarja mais plutôt dans une sobriété qui fait du bien dans ce style. Ses phrases plus "parlées" permettent d'ambiancer efficacement les morceaux également. Mais là où j'ai été le plus surpris c'était sur son aptitude à varier sa voix, tantôt posée, tantôt grandiloquente tout en assurant également des vocaux death ! Si, comme moi, vous appréciez le chant Death, les trois dernières pistes vous plairont, Victoria arrivant à alterner ses lignes sans aucune difficulté.

Je ne vais pas mentir, je passe un bon moment durant les quarante minutes de la galette. Et même si "The Mark Of The Goat" ne constitue pas un démarrage en fanfare, c'est clairement "It's Alive" qui nous montre toutes les qualités du groupe. Les différents switchs de Victoria entre les vocaux death et le chant clair sont très efficaces et rappelleront EPICA à certains d'entre-vous. Tous les titres se veulent efficaces et aucune lassitude ne se fait ressentir tout au long de l'écoute. "A Forked Tail And Horns" défouraille également avec ses couplets presque dansants avant de partir sur des blasts et du tremolo-picking qui font mouche. Mention spéciale à la doublette "Philosopher's Stone"/"The Baphomet Cult", la première nous proposant une ambiance horrifique tout à fait délicieuse tandis que la seconde nous assaille de riffs destructeurs et de chant guttural qui vous démonteront la nuque.

Pour un premier album, ETWAS s'en sort très bien. On est face ici à un groupe de Metal Symphonique (j'insiste) qui tire son épingle du jeu grâce à des orchestrations très sombres pouvant rappeler le Black. Également, la prestation impeccable de Victoria est à saluer. Malheureusement, malgré une excellente seconde partie d'album, le tout reste un peu trop homogène à mon goût. J'aurais apprécié entendre plus de guitare, une basse plus en avant dans le mix et également plus de chant death. Peut-être sur le prochain ? Il me tarde en tout cas d'entendre la suite des aventures de nos Français.