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2022 The Hell We Create
 

- Style : Motionless In White, Trivium, August Burns Red

FIT FOR A KING - The Hell We Create (2022)
Par KOL le 25 Mars 2023          Consultée 777 fois

"Les meilleurs ingrédients ne font pas toujours les meilleurs plats", disait ma grand-mère. Notez qu’en bonne Auvergnate (je m’excuse d’avance pour nos lecteurs et chroniqueurs de la région), c’était peut-être également un moyen de cacher son avarice légendaire en nous collant du pot-au-feu avec les restes de la semaine. Ceci dit, en l’occurrence si l’on parle de "The Hell We Create", septième LP des Texans de FIT FOR A KING, elle n’avait peut-être pas tout à fait tort.

FFAK (c’est la mode des acronymes) a suffisamment de kilomètres au compteur (une quinzaine d’années d’existence tout de même) pour maîtriser la formule Metalcore et ses fondamentaux, malgré ses multiples changements de line-up (plus un seul membre originel encore présent). Au contraire de nombre de ses contemporains, les Américains ne se lancent pas dans de grandes innovations, même s’il existe quelques subtilités ici et là (si je puis m’exprimer ainsi vu le genre prodigué), mais j’y reviendrai. Non, leur truc, c’est plutôt de se concentrer sur les basiques du style, et de les asséner avec suffisamment de puissance et de savoir-faire pour produire son petit effet.

Au menu donc, du gros riff saccadé produit avec la subtilité d’un mammouth en rut, une grosse voix enragée beuglée à plein poumon, des murs de son bien fat, des claviers pour relever la sauce à l’occasion, des refrains en chant clair très cheesy, sans parler de l’exercice obligé du breakdown visant à martyriser vos cervicales. Soit. Chez moi ça fonctionne généralement (tout dépend du niveau de guimauve présent dans les chorus).

"The Hell We Create" constitue d’une certaine façon un best-of Metalcore, tant les différentes facettes du genre sont ici délivrées, ce qui peut être un peu perturbant. Ainsi, "Falling Through The Sky" rappellera indubitablement les derniers ARCHITECTS, la grâce en moins. "Reaper" ira plutôt lorgner du côté de PARKWAY DRIVE, version pre-"Ire". "Sink Below" évoquera quant à lui du TRIVIUM, malheureusement plutôt période "Vengence Falls" que "In The Court Of The Dragon". Notons d’ailleurs pour les fans de Matt Heafy et sa bande, le featuring de Jon Virgil (The GHOST INSIDE) plutôt réussi sur "Times Likes This", autre titre qui n’aurait pas dépareillé dans la discographie des Floridiens. Bref, vous m’avez compris, du coup, l’exercice manque un brin de cohérence et on pourrait croire à l’écoute de l’opus à un manque criant de personnalité. Ça ne serait pas totalement faux.

Autre souci, les refrains : le groupe alterne entre le bon et le difficilement supportable. Si certaines mélodies sont plutôt plaisantes, d’autres sont carrément nulles à chier. Et je mesure mes écrits, ne me rangeant vers la vulgarité qu’à mon corps défendant. Genre du niveau d’un mauvais IN FLAMES et je sais de quoi je parle. Notez que certains couplets ne sont pas mieux, "Fracture" sentant par exemple la Barbe-à-papa à plein nez, dans un style Neo légèrement suranné.

Après, ne vous méprenez pas, FIT FOR A KING connaît la musique et reste efficace dans la plupart des circonstances. La production est dans les standards de l’époque, lourde et puissante, mais restant attentive à ne pas tuer les leads, les arrangements et constructions des titres sont bien foutus, et apportent un tant soit peu de relief à un songwriting correct mais pas exceptionnel non plus. On en attendait pas moins de la part de Drew Fulk, producteur à la mode puisqu’en charge en 2022 de DISTURBED, MOTIONLESS IN WHITE, KIM DRACULA ou PAPA ROACH pour ne citer qu’eux. Les chœurs distillés avec parcimonie sont également plutôt réussis, preuve d’une certaine science de la chose.

Si la citrouille ne se transforme pas au final en carrosse, il y a suffisamment de bons moments sur "The Hell We Create" pour prendre un certain pied. Le final de "Reaper" ou le pont de "Eyes Roll Back" (l’un des meilleurs morceaux de la galette) sont plutôt surprenants dans une veine Deathcore, une direction intéressante et plus originale à creuser à mon sens pour le combo de Tyler.

N’empêche que passer de LINKIN PARK à CHELSEA GRIN entre un claquement de doigts, ça perturbe légèrement l’écoute, sans parler d’un final en chute libre, le disque ne tenant clairement pas la distance, un comble quand la durée totale ne dépasse pas les quarante minutes. La triplette "Fracture", "Reaching Out", "What You Left Behind" nous laissant franchement sur notre faim, manquant cruellement d’agressivité.

Voilà qui est bien dommage car on sent chez FIT FOR A KING un potentiel pour bien mieux faire. Encore aurait-il fallu prendre un réel parti-pris et trouver une consistance entre les chansons, élément absent comme rarement sur un LP. Autre élément à charge, l’ensemble manque de spontanéité. Tout semble calculé d’une certaine façon, ce qui laisse un goût amer une fois la fin du voyage arrivée. Un peu de fraîcheur n’aurait sans doute pas fait de mal à "The Hell We Create". Dommage.

Note réelle : 2,5/5.

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   KOL

 
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- Ryan Kirby (chant)
- Bobby Lynge (guitare, chœurs)
- Daniel Gailey (guitare, chœurs)
- Ryan 'tuck' O'leary (basse, chant clair)
- Trey Celaya (batterie)


1. The Hell We Create
2. End (the Other Side)
3. Falling Through The Sky
4. Sink Below
5. Reaper
6. Times Like This
7. Eyes Roll Back
8. Fracture
9. Reaching Out
10. What You Left Behind



             



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