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2022 Remember That You Will Die
 

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POLYPHIA - Remember That You Will Die (2022)
Par MYLES le 16 Février 2023          Consultée 1901 fois

Le Shred est-il dans une impasse ou peut-il sortir de l’ornière dans laquelle il s’est engouffré depuis pas mal de temps ?
Selon le très influent magazine US "Guitar Player", le père de tous les shreddeurs serait le génial Al Di Meola (si vous ne connaissez pas écoutez "Elegant Gypsy"). Bien sûr il y avait déjà une multitude de guitaristes émérites avant Di Meola (on parle de proto Shred avec Alvin Lee ou le Clapton de CREAM) et en plus Al était dans le créneau Jazz Fusion.
Les années 70 vont regorger de "guitar hero" et les 80s vont en être le pinacle, portées par le triumvirat Satch, Vai et Malmsteen. Les années 90 ont quant à elles porté Le côté Fusion qui a mis l’accent sur le groove : surtout le côté basse-batterie. En parallèle s’est développé ce côté Prog (bien présent depuis les 70s) avec comme chef de file DREAM THEATER.

Aujourd’hui les jeunes qui veulent se lancer dans le Shred ont soit l’idée de perpétuer, de façon assez stérile, les glorieux aînés des 80s (combien de clones de Malmsteen ou de Satch par exemple) soit de continuer de creuser le sillon Metal Prog comme Petrucci et Cie ou alors de prendre en considération tout ce que l’on a dit avant, de tout mixer et d’essayer de proposer une nouvelle voie.
Dans cette voie nous avons en plus de POLYPHIA, Tosin Abasi avec ANIMAL AS LEADERS (le morceau "The Audacity" y fait d’ailleurs penser) mais aussi PERIPHERY ou PLINI (là c’est le morceau "Reverie"). En gros la musique de POLYPHIA c’est quoi ? Un groupe qui a comme base une basse, une batterie, deux guitaristes émérites et pas de chant attitré. Déjà on a un élément notable c’est qu’autour du noyau dur peuvent ponctuellement se greffer des invités extérieurs pour apporter soit du chant soit d’autres instrus.

Ayant digéré le côté Fusion des 90s le groupe a une section rythmique qui ne fait pas juste acte de présence (Ah les horribles premiers Satch ou la ribambelle de disques estampillés Mike Varney où la section rythmique était en majeure partie muselée !). On a donc des polyrythmies, des breaks nombreux et de l’espace pour que le batteur et le bassiste s’expriment. Après les deux guitaristes (Tim Henson et son compère Scott LePage) ont bien su assimiler les techniques et enrichissements harmoniques venus d’ailleurs : sur" Playing God" et surtout sa version Unplugged, on entend clairement l’influence d’Al Di Meola et plus largement le Jazz Fusion/Latin. Dans un esprit Jazz on a aussi "Genesis".

Qui dit polyrythmie, dit cassures rythmiques et techniques particulières (beaucoup de jeu percussif à la guitare) qui amène à penser au Djent, et c'est bien une des facettes du groupe. Alors évidement c’est bien, mais à la longue c’est fatigant. On ne peut pas écouter de manière distraite le morceau, il faut toujours être à l’écoute et être attentif (en même temps peut-on apprécier Jeff Beck ou Vai en faisant la vaisselle ?).
Là où nos amis marquent un peu leur différence et c’est bien mieux ainsi, c’est dans la non utilisation d’un gain au taquet à la guitare. On n’est pas dans un son hyper saturé qui fait qu’à la longue tout se confond et rien n’est suffisamment clair ou précis. Ici le son est en majorité clean ou juste avec un drive moyen. Par contre s’il est du coup super défini le son reste froid.

Après POLYPHIA comme nombre de ses congénères a un gros souci récurrent : le fait que le foisonnement sur les morceaux ne s’arrête que lorsque le disque est fini. En gros on est bombardé d’infos jusqu’à la fin et il y a un côté épuisant dans l’écoute. Quelle forme de musique a envahi les ondes dans les années 90 et 2000 ? Le Rap ! Du coup soucieux de travailler l’ouverture d’esprit, nos amis font appel au rappeur autotuné Lil West ( "Chimera") et à Snot ("Fuck around and find out")! De même ils vont appeler Chino des DEFTONES. Le souci de ça est que lorsqu’il y a un chant, ils ne ralentissent pas le débit d’infos ce qui rend l’ensemble assez indigeste faut le reconnaitre. Sur le morceau "ABC" avec la chanteuse Pop Sophia Black, c’est carrément l’overdose ! Par contre,en invité classique on a, sur "Ego Death", Steve Vai qui de par sa présence fait office de passage de flambeau vers la jeune génération (comme il l’a fait précédemment avec Abasi lors de la tournée Generation Axe).

En gros "Remember That You Will Die" c’est l’album d’un groupe, POLYPHIA, mais c’est surtout l’album non pas d’une génération (faut pas déconner) mais un de ceux qui représente la génération 2.0. Cette génération qui streame la musique et qui de fait emmagasine des influences de partout quitte à passer du coq à l’âne, quitte à tout tenter. Musicalement c’est l’éclectisme le plus grand où on essaye d’agglomérer des techniques de partout pour satisfaire son propos. Le risque étant la surinformation comme par endroits ici, et le côté foutraque (il n’y a pas de réelle d’identité non plus). Ce genre multi-influences se voit aussi dans le look arboré par les musiciens : entre rockeur (les tatouages énormes), rappeur (eux-mêmes le disent pour les vêtements), le côté gamer, la culture nippone (J.Pop). Et puis pour finir, le côté réseaux sociaux (Instagram etc.) fait que c’est la course à l’échalote niveau technique et chaque morceau doit devenir la plus grande claque possible, ce qui crée ce style surabondant d’informations et usant sur le long terme ; plus dépouillé "Playing God" aurait sans doute gagné en puissance et sa mélodie aurait été ainsi mise en avant.
En résumé ce sont d’excellents musiciens (techniquement parlant) mais qui doivent mûrir et appliquer les leçons entre autres de Miles Davis qui disaient que les notes les plus importantes étaient celles que l’on ne jouait pas. Le rôle fondamental du silence !

Morceau préféré : "Playing God" (surtout en version Unplugged).

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   MYLES

 
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- Clay Aeschliman (batterie)
- Clay Gober ( basse)
- Scott Lepage ( guitare)
- Timothy Henson ( guitare)
- $not (chant sur 7)
- Anomalie (claviers sur 3)
- Brasstracks (invité -titre 1)
- Chino Moreno ( chant sur 11)
- Killstation ( chant sur 6)
- Lil West ( chant sur 10)
- Sophia Black ( chant sur 4)
- Steve Vai ( guitare sur 12)


1. Genesis
2. Playing God
3. The Audacity
4. Reverie
5. Abc
6. Memento Mori
7. Fuck Around And Find Out
8. All Falls Apart
9. Neurotica
10. Chimera
11. Bloodbath
12. Ego Death



             



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