Formés par Bobby Blotzer de RATT et Kerri Kelli, membre d'ALICE COOPER, les SAINTS OF THE UNDERGROUND sont nés autour de jams impromptus lorsque leurs groupes respectifs n'étaient pas en tournée. Vite rejoints par Jani Lane (ex WARRANT) et Chuck Wright de QUIET RIOT, (qui laissera sa place à Robbie Crane ensuite, d'où sa présence sur la pochette), le groupe s'amuse en faisant des reprises en studio histoire de tuer le temps… Enregistré dans les studios de Blotzer et de Kelli, ce "Love The Sin Hate The Sinner" voit le jour en 2008...

Dans un registre Hard Rock US pur jus, les gars sont bien évidemment à l'aise et savent jouer, c'est un fait, d'autant que certains titres sont assez efficaces dans la forme, sans crier au génie non plus. "Dead Man Shoes" est une bonne entrée en matière, avec ses chœurs à la WARRANT, convenus mais très bien placés cependant, un bon titre de Heavy Rock plein d'énergie tout en étant très actuel dans l'interprétation. Exit les harmonies, l'urgence est de mise et "Tomorrow Never Comes" n'est pas là pour nous contredire, avec ses riffs gras et hargneux, on sent clairement que les amis ne sont pas là pour poser du parquet ! L'album est en plus servi par une excellente production, puissante et sans trop de décorum (Mixage d'Andy Jones), tout en restant suffisamment propre.

On sent une réelle connivence entre les musiciens qui se connaissent tous très bien après toutes ces années de fiestas où ils se retrouvaient dans les clubs de LA ou quand ils tournaient ensemble dans les 80s. Qu'il est bon d'entendre la voix de Jani Lane bon sang, quel chanteur d'exception tout de même ! Et c'est avec un petit pincement au cœur qu'on se dit qu'il couchait là en studio ses dernières lignes de chant. "All In How You Wear It", joue le jeu avec ses couplets très Heavy et son refrain entêtant, guitares en avant toute !

Après, tout n'est pas bon sur cet album, loin de là, preuve en veut "Exit" ou bien "American Girl" (reprise de Tom Petty) aux structures rendues simplistes, qui lorgnent ouvertement vers SIMPLE PLAN et consorts, populaires à l'époque. Toutefois, les SAINTS se reprennent sur la balade "Moonlight Smile",(reprise des STONES) où l'on retrouve le génie de feu Jani Lane avec des orchestrations du plus bel effet. L'album se termine sur "Jimmy", qui a des relents de WARRANT période "Dog Eat Dog", de bien belle facture, avec ses twin guitares proches d'un THIN LIZZY.

SAINTS OF THE UNDERGROUND ne durera pas évidemment, ses membres devant réintégrer leurs groupes de cœur à un moment donné, mais il est une belle récréation, à défaut d'être marquant. Entendre une dernière fois la voix de Jani Lane en studio laisse un goût amer, tant le musicien avait du talent.