Ah Gilby Clarke !
J’aime beaucoup ce mec c’est vrai, mais je reste lucide. Quand bien même il a un grand capital sympathie (du moins avec moi) ses albums n’ont jamais déplacé des foules géantes ou récoltés des pluies d’Awards !
Normal ou pas de bol ?

Pour ce qui est des albums studio, au vu du côté brut de décoffrage c’est assez explicable ; pour ce qui est de ce Live c’est moins évident. Le Rock se vit sur scène dans les décibels, la sueur et la bière (fraîche de préférence !). C’est cliché de l’écrire mais c’est bien vrai. Après trois albums solo aux succès disons moyen (il y eut tout de même quelques retombées pécuniaires, sinon le contrat aurait été rompu avec le label) Gilby se dit qu’il est temps de passer par la case Live. Notre ami va-t-il se fendre d’un grand double live débordant de titres face à une foule hystérique ? Évidemment non ! La version petit club avec public restreint (mais présent) est préférée (en même temps c’était la seule option possible !).

1999 : ça fait six ans que les GUNS n’ont rien proposé ; et ses anciens camarades sont en piteux état (Axl joue l’arlésienne, on est sans réelles nouvelles de Slash depuis 1995, Duff glandouille et a son pancréas qui a explosé etc…). Bref pour le fan des GUNS, Gilby, la pièce rapportée de la tournée "Use Your Illusion" reste la seule option. Vu le capital sympathie du bonhomme et son rôle de producteur (entre autres de L.A. GUNS) il s’entoure d’une bande de potes pas manchots pour former son groupe : on a donc Eric Singer (ex BADLANDS, Gary MOORE, SABBATH et bien sûr KISS à la batterie) ainsi que ce cher Tracii Guns à la guitare lead.

Est-ce que ça le fait ? La réponse est oui ! Pas d’orchestrations pompeuses, pas de show off en façon guitar- héro du siècle, du brut du solide. Gilby passe en revue quasiment toute sa carrière (manque juste pour faire complet des titres de CANDY) : on passe donc de KILL FOR THRILLS ("Motorcycle Cowboys") au SNAKEPIT ("Monkey Chow") en faisant un détour par ses trois autres albums solo. Notre ami, chante plutôt bien (une voix un peu râpeuse) et les morceaux choisis sont plaisants.

Guns est un bon guitariste et ses soli sur "Motorcycle Cowboys " ou "Killroy Was Here", donnent un bon coup de fouet à l’ensemble. Aujourd’hui alors que l’on voit Clarke tourner avec une seule guitare (la sienne) on comprend l’apport de Tracii au groupe. Il n’est pas honteux non plus face aux solos de Slash (même si le style diffère fortement) sur "Monkey Chow", "Cure Me" ou "Tijuana Jail". Clarke et lui jamment et se répondent de belle manière vers la fin de ce dernier. Quant à la frappe sèche et bien Rock de Singer elle dynamise l’ensemble. Seule ombre au tableau : sur le dernier titre le groupe a pensé que ça serait une bonne idée de mettre un solo de batterie au milieu. Pas mauvais, mais loin d’être essentiel pour autant (juste avant on a un petit bout instrumental de "My Michelle" juste histoire de… Bon perso c’est un de mes titres favoris de "Appetite" alors….).

"You want your fucking rock n’roll" dit la voix à l’entame de ce Live et c’est bien vrai.
Ce disque ne laissera pas de trace indélébile dans l’histoire du Rock mais demeure un Live honnête qui envoie le bois ; en ces temps où il faut être grimé, tatoué à l’extrême avec des mises en scène de plus en plus dignes du cirque Bouglione un instantané sincère et honnête de Rock ça fait du bien par où ça passe ! Juste quatre mecs, des amplis une bonne batterie et GO ! Les photos intérieures sont à l’avenant. No prise de tête on vous dit ! Le public est présent, mais pas non plus envahissant ; vraiment une ambiance club, une mousse à la main ! Pour conclure, on peut dire que cet album aurait mérité un peu plus de reconnaissance que ce qu'il en a eu.

Titres préférés : "Wasn’t yesterday great"," Motorcycle Cowboys " et "Cure Me… Or Kill Me…".