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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2005 Oniric Metal
2013 Atomic Ark
2022 Paint The Sky
 

- Style : Asia, Toto, Nothing In Writing
- Membre : Maiden United, Dgm, Devin Townsend Project, Devin Townsend , Lione / Conti, Empyrios
- Style + Membre : Tomorrow's Eve

LALU - Paint The Sky (2022)
Par HAPLO le 10 Juillet 2022          Consultée 1777 fois

Mais quel est donc ce drôle de petit zicos frenchie qui se promène sous le nom de scène aussi rigolo qu’intrigant de Vivien LALU ? Car sous cette appellation peu exotique se cache un inconnu pourtant célèbre au point que les deux syllabes composant LALU n’évoqueront qu’un gémissement interrogatif aux trois quarts de la foule des Metallus Simplex, ce qui n’empêche pourtant pas la crème européenne ou même internationale du Metal Prog' de venir s’illustrer sur les diverses élucubrations musicales de l’intéressé… Surprenant !

Sachant que cette antinomie vivante n’en n’est pas à son coup d’essai avec "Paint The Sky" et sa brochette de (guest)stars ; troisième opus studio de ce talentueux anonyme qui semble être le copain de tout le monde ! Je te laisserai ainsi, lecteur méticuleux, t’imprégner des (excellentes) chroniques NIMiEnnes traitant de "Oniric Metal" (2005) puis de "Atomic Ark" (2013) pour comprendre comment cet instrumentiste doué doublé d’un compositeur inspiré, s’est au fil du temps taillé une jolie réputation au sein de la secte très sélect des adorateurs du Metal Prog' mélodico-riffé et clairement technique. Tu liras en outre qu’issu d’une famille qui œuvrait déjà en la matière, le jeune Vivien est parti avec de bonnes bases (relationnelles) dans le monde de la musique… De manière plus pragmatique, franchement qui a déjà entendu parler ou écouté les œuvres du combo POLENE où évoluaient ses parents dans les 70s, j’aurai tendance à estimer que le bonhomme est certes doué, mais surtout qu’il a su également profiter et exploiter des rencontres dont le hasard a le secret !

Notre petit LALU national est donc bien né comme bien entouré, mais il fait surtout preuve d’une jolie patience méticuleuse en évitant de nous inonder sous des rafales de sorties studio superfétatoires. Ce ne sont en effet pas moins de huit années qui séparent ses deux premiers-nés sur lesquels un certain Martin Lemar (TOMORROW’S EVE) sévit au chant, mais qui accueillent également des pointures en la matière, tel un certain Mike Lepond (SYMPHONY X) à la basse ou encore un Simone Mularoni (DGM) à la guitare, venant greffer leur art à un Metal Prog' tant solide que riffé mais sachant s’aérer à coup d’envolées mélodiques ou de plages aux relents atmosphériques. Rareté, qualité et travail soigné : l’ami Vivien parvient à convaincre et prouve ainsi qu’il n’est pas nécessaire d’être super connu et de passer par un mix/studio métallo-boosté qui coûte un bras pour faire de la musique de qualité !

Débarquant sans prévenir huit années après "Atomik Ark", "Paint The Sky" rassemble également une jolie brochette de stars dûment répertoriées dans le gotha du Metal Prog : Damian Wilson (STAR ONE, AINA, AYREON) reprend le chant avec sa voix claire et élastique tandis que l’impressionnant Jelly Cardarelli (ADAGIO, DISCONNECTED) s’installe derrière les fûts. Côté guest, se ne sont pas moins qu’un Steve Walsh (KANSAS), qu’un Jens Johansson (STRATOVARIUS), qu’un Simone Mularoni (DGM – REDEMPTION), qu’un Simon Phillips (TOTO, Joe SATRIANI…) ainsi qu’un certain Jordan Rudess (DREAM THEATER) qui viennent, parmi d’autres, poser leurs pattes sur les compositions concoctées par notre petit Frenchie imaginatif.

Or, si Mister LALU demeure très cohérent au niveau d’un line-up tant prestigieux qu’éclectique, il en va différemment au niveau du cap pris par sa musique : "Paint The Sky", sans pour autant complètement délaisser les racines métalliques qui marquaient ses prédécesseurs, s’oriente clairement vers les contrées colorées d’un Pop Rock raffiné et ambitieux dont les influences s’abreuvent clairement à la fontaine des années 70 et 80 et aux monstres sacrés qui les peuplaient. TOTO, YES et autres SAGA ressurgissent talentueusement de ce passé lumineux pour reprendre vie sous nos oreilles ébahies. LALU nous propose une musique qui réussit le tour de force d’allier des sonorités ultra consensuelles aux arrangements très soignés à une technicité haut de gamme où des musiciens d’exception font preuve d’une synchronisation et d’une mise en place remarquable. Une facilité accrocheuse qui n’est qu’apparente et qui irait jusqu’à faire oublier le socle de maîtrise instrumentale avéré sur lequel elle s’appuie… Bluffant !

La voix haut-perchée et enjôleuse d’un Damian Wilson en pleine possession de ses moyens vient s’enrouler autour d’une base basse-batterie ultra nerveuse au sein de laquelle Jelly Cardarelli fait preuve d’un toucher, d’une technique ainsi que d’un feeling exceptionnel. Avis aux batteurs en herbe ; écouter "Paint The Sky" c’est d’abord prendre une grosse méchante baffe en matière de variations rythmiques et de breaks ou de contretemps tous azimuts !

Volontairement groovy et reposant sur de nombreux jeux d’instruments, la (nouvelle) musique de LALU se veut également mouvante, vivante et accrocheuse. Les musiciens mêlent et s’aventurent successivement sur des sentiers d’une Pop offensive pleine de synthés, d’un Metal Prog raffiné où les guitares balancent des riffs très honorables ou des rythmiques ciselées à ravir, d’un Jazz flirtant avec la Fusion dont les alternances rythmiques font invariablement taper du pied.

Inspiré et divinement accompagné, l’ami LALU ne sombre pas pour autant dans la pente enivrante de la facilité : la technique et particulièrement aiguisée "Won’t Rest Until The Heat Of The Earth Burns The Soles Of Our Feet Down To The Bone", malgré une introduction un chouïa rose bonbon, bascule vite dans une ambiance saccadée et nerveuse à ravir alors que l’ovni musical que constitue le contrasté "Standing At The Gates Of Hell" oscillant entre Metal appuyé et Jazz fusion ultra groovy, nous entraîne sur une pente divinement accélérante à la base rythmique ultra catchy et dynamique. Titre TOTOesque si il en est, "The Chosen Ones" s’avère quant à lui être un joli faux-plat qui débute dans la douceur Pop-cotonneuse des mélodies claviers pour monter dans les tours à l’image d’un bridge tant pêchu que technique. Les fans du genre seront ravis alors que les aficionados des deux premiers opus éprouveront sans doute une petite amertume au souvenir tant de la voix rocailleuse d’un Martin Lemar que d’un style clairement plus métallique… J’ai la chance d’avoir été un fan invétéré du TOTO années glorieuses 1978-1988 et il est vrai que ce style mêlant harmonieusement mélodies réglées au millimètre et virtuosité instrumentale m’accroche carrément… Ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde !

Délicieusement affûté et clairement taillé pour la course, "Paint The Sky" n’en contient pas moins quelques faiblesses inhérentes au style : à l’image d’un titre éponyme qui part un peu dans tous les sens, à l’abus très ponctuel mais bien réel de plages ou d’effets claviers avec une voix noyée sous les échos Mister LALU se laisse selon moi entraîner dans des circonvolutions qui peuvent en perdre quelques-uns. Je laisse d’ailleurs aux fans du genre le soin de se faire une opinion sur l’emblématique bonus-track de clôture, instrumental reprenant "Paint The Sky" sur laquelle le cultissime Simon Phillips vient joyeusement tambouriner avec tout le talent qu’on lui connaît. Cette brillante prestation n’est cependant pas parvenue à éclipser à mes yeux le jeu magistral d’un Jelly Cardarelli impérial sur le reste de l’album. Nous sommes d’accord, on est ici à l’échelle du micro-détail.

Éclairé par la faible lueur des baguettes d’encens du mausolée personnel que je dédie à la mémoire du légendaire Jeff Porcaro (1954-1992), batteur inoubliable et cofondateur de TOTO, je dépose respectueusement devant son portrait en noir et blanc un très mérité 4/5 que j’attribue à toute l’équipe musicale de LALU pour ce "Paint The Sky" ambitieux à ravir et qui est parvenu à faire du neuf avec du vieux sans pour autant tomber dans le gouffre du plagiat bête et méchant. Un album soigné, talentueux et qui donne envie d’en écouter plus. Merci Vivien !

- pour l’originalité : "Standing At The Gates Of Hell",
- pour le faux plat piégeux : "The Chosen Ones",
- pour la balade pas gnan-gnan : "Witness To The World".

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   HAPLO

 
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- Damian Wilson (voix)
- Vivien Lalu (claviers)
- Joop Wolters (basse)
- Jelly Cardarelli (batterie)
- -
- Steve Walsh (claviers sur 4)
- Jens Johansson (claviers sur 2, 4, 6)
- Tony Franklin (basse sur 4, 12)
- Alessandro Del Vecchio (claviers sur 4)
- Gary Wehrkamp (guitare sur 4)
- Marco Sfogli (guitare sur 5)
- Jordan Rudess (claviers sur 8)
- Simone Mularoni (guitare sur 8)
- Vikram Shankar (claviers sur 11)
- Simon Phillips (batterie sur 12)
- Alex Argento (claviers sur 12)


1. Reset To Preset
2. Won’t Rest Until The Heat Of The Earth Burns The S
3. Emotionalised
4. Paint The Sky
5. Witness To The World
6. Lost In Conversation
7. Standing At The Gates Of Hell
8. The Chosen Ones
9. Sweet Asylum
10. We Are Strong
11. All Of The Lights
12. Paint The Sky [bonus Track]



             



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