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2022 Envy Of None

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2023 That Was Then
 

- Membre : Rush
 

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ENVY OF NONE - Envy Of None (2022)
Par DARK BEAGLE le 18 Avril 2022          Consultée 2676 fois

Je sais ce que vous vous dites : « c’est quoi cette pochette ? ». Vous comprenez rapidement que c’est certainement un truc chelou et là, vous rajoutez « pu***n, c’est encore l’autre c*n de Beagle qui ramène un truc qui n’a pas lieu d’être sur ce sacrosaint site ! Enclenchons la dixième Croisade et préparons le bûcher ! ». Et je ne pourrais pas vraiment vous donner tort sur ce coup, sauf pour ce qui concerne le feu de joie. Parce qu’ENVY OF NONE, ce n’est pas du Metal. Ni même du Hard Rock, enfin à petite dose. Et pas tout à fait du Rock d’ailleurs. En revanche, il s’agit du nouveau groupe de l’excellent Alex Lifeson qui, comme nous, est orphelin de RUSH depuis le décès de Neil Peart.

Lifeson, il avait déjà pris tout le monde à contrepied avec son très bon projet solo, l’album "Victor" ayant étonné par sa modernité là où l’on attendait le guitariste dans un trip plus pépère et qui se voulait, au final, bien plus inspiré et inventif que "Test For Echo". On y découvrait un guitariste en phase avec son temps, qui ne vivait pas sur ses acquis et qui prenait des risques. Il avait annoncé deux nouveaux morceaux sur son site officiel, avant de préciser qu’il ne s’agirait pas d’un album solo, mais d’un véritable projet, où il ne serait « que » le guitariste (bon, ok, et un des compositeurs). Et ceux qui espéraient du RUSH allaient pouvoir sortir leurs mouchoirs.

Mettons-nous bien d’accord : il est impossible de parler de ce premier opus de ENVY OF NONE sans évoquer RUSH, de par le passif de Lifeson. Andy Curran, qui tient la basse dans le projet, est également lié à la légendaire formation canadienne puisqu’il avait travaillé pour Anthem, la maison de disque, pendant des années et qu’il était déjà très lié avec Lifeson. Curran a parrainé une jeune artiste, Maiah Wynne, qui avait remporté un concours musical. Il lui arrangeait des collaborations avec divers artistes avant de lui fournir ce qui allait devenir les premières compositions de ENVY OF NONE… sans que cette dernière ne sache tout de suite que qu’Alex participait à tout cela.

Pour ce dernier, la voix de la jeune femme fut un coup de foudre musical qui l’inspira énormément. Aussi il va écrire pour elle, pour la mettre en valeur, même si cela signifie pour lui de se mettre en retrait, de ne pas imposer son instrument même s’il est bien présent. Si vous voulez, ENVY OF NONE, c’est du GARBAGE-like. Ah, j’en vois qui sont tombés à genoux et qui supplient un Dieu qui de toute manière ne les écoute pas et pour les autres qui ont aspergé leur PC d’eau bénite… euh… tant pis. Après, ce disque homonyme est un petit bijou de composition. Cela sonne très Electro, forcément, mais il y a du mouvement, du changement, de l’évolution, les morceaux étant formés de nombreuses strates qui se dévoilent d’autant plus lors d’une écoute attentive au casque.

Alors oui, forcément, chercher du Metal pur et dur dans la musique de ENVY OF NONE, ça va être compliqué. Cependant, il est difficile de ne pas voir en ce disque un miroir déformant de ce qui avait été fait avec "Victor". Les deux albums suintent les années 90. Si l’un des deux était contemporain, le second en reprend certains codes sans pour autant sonner nostalgique. Et à l’écoute de "Envy Of None", on peut comprendre ce que Lifeson a entendu dans la voix de Maiah, ce potentiel qu’il a su déceler. Une jeune femme qui ne se sent pas obligé de pousser des growls, de se teindre les cheveux en bleu ou de s’essayer au symphonique pour être intéressante.

Pourtant, la première écoute n’est pas forcément des plus convaincantes. Le chant semble très statique. Un petit filet qui ne semble pas évoquer grand-chose. Mais on finit par se rendre compte qu’il s’adapte très bien aux diverses compositions, qu’il est bien plus modulé qu’il n’y paraît et qu’effectivement, il est l’un des atouts majeur de cet album. "Never Said I Love You", "Dog’s Life" ou encore "Kabul Blues" proposent des approches différentes, on passe d’ambiances Pop à des choses plus agressives, avant d’entrer dans un univers plus onirique. Et Maiah est un des éléments essentiels pour faire vivre les morceaux, leur conférer une personnalité, une durée de vie appréciable.

Sous les nappes Electro, la section rythmique apporte un groove efficace. L’album n’est pas mou, il évolue par vagues, laissant la tension s’installer, pour la faire exploser par moments. Ainsi, "Dog’s Life" ne manque pas de mordant, "Liar" possède des guitares très menaçantes qui se dissimulent à merveille sous les effluves des claviers. Lifeson agit plus ou moins en sous-marin, à guetter le moment opportun pour lancer une torpille dont il a le secret. Et effectivement, une écoute au casque permet d’entendre qu’il est bel et bien présent, même si on ne reconnaît pas forcément son jeu, moins suave qu’avec RUSH, qui fonctionne ici par assauts, avec quelques soli.

Difficile de ne pas succomber à "Look Inside", bien plus complexe qui n’y paraît, ou encore "Old Strings", ballade que le genre rend gentiment intimiste, sans oublier un "Enemy" qui se veut plus furieux, plus agressif. Quand le disque prend cette tournure, il s’intensifie, sans pour autant devenir brusque, le groupe parvient toujours à amener un peu de rondeur et ne pas sortir d’une certaine ligne créatrice pour justement garder toute la cohésion dont l’album a besoin. Le seul écart – volontaire – concerne "Western Sunset", un instrumental tout en douceur, où l’on retrouve pleinement la guitare de Lifeson et qui est dédié au regretté Neil Peart.

Alors non, ce n’est certainement pas ce que la plupart des personnes attendaient du guitariste. Mais comme il le dit lui-même, former un nouveau « super groupe » avec des grands noms de la scène Prog ou Rock, ça l’aurait gonflé. Ici, il se montre créatif tout en arrivant à faire le deuil du son qui était le sien au sein de RUSH. Je serai évidemment très curieux de savoir ce qu’en pense Geddy Lee, son ancien comparse. Lifeson a envie de faire de l’Electro mâtiné de quelques sonorités plus Hard ? Très bien. Tant mieux s’il prend son pied. Je trouve que j’ai un peu trop parlé de lui, mais sans lui, ENVY OF NONE avait-il sa place sur le site ? Peut-être pas, mais étrangement, le public Metal semble souvent se montrer assez réceptif à ce genre de projet.

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- Maiah Wynne (chant, claviers)
- Alex Lifeson (guitare, claviers)
- Alfio Annibalini (guitare, claviers)
- Andy Curran (basse)
- David Quinton Steinberg (batterie)
- Tim Oxford (batterie)
- Jonathan Dinklage (violon)


1. Never Said I Love You
2. Shadow
3. Look Inside
4. Liar
5. Spy House
6. Dog's Life
7. Kabul Blues
8. Old Strings
9. Dumb
10. Enemy
11. Western Sunset



             



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