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METAL PROG  |  E.P

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- Style : To-mera
- Membre : ElfonÍa, Mayan, Revamp, Stream Of Passion
- Style + Membre : Vuur
 

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DARK HORSE | WHITE HORSE - Dark Horse | White Horse (2021)
Par WËN le 3 Janvier 2022          Consultée 2015 fois

Vous ne me ferez pas changer d’avis ! Au moment de s’en imprégner ou, tout simplement, de le comprendre, savoir replacer un album dans son contexte afin d’en décerner les tenants et les aboutissants est une phase pour le moins cruciale s’il en est. Peut-être moins essentielle dans le cadre d’un EP, certes, mais avec un minimum de curiosité, vous allez au moins être étonné de voir à quel point tout le monde couche ensemble au sein de la scène hollandaise (même si ce n’est un secret pour plus personne depuis vingt bonnes années). Ainsi, jusqu’où devons-nous remonter pour saisir l’infinitésimale étincelle de vie des tous débuts de DARK HORSE | WHITE HORSE ? Car malgré son petit couple d’années d’existence, le rapide bond dans le passé que nous allons vous proposer s’avère bien plus vertigineux qu’il n’y paraît de prime abord.

Faute de mieux, c’est donc ainsi que nous allons commencer notre approche du présent canasson : au commencement - quelques années seulement après les dinosaures - fut STREAM OF PASSION, première collaboration entre Arjen Lucassen (boulimique Metal-Progueux aux manettes d’AYREON, STAR ONE, tout ça tout ça) et Marcela Bovio (ELFONÍA, HYDRA), signant par là-même les débuts de la Mexicaine dans la grande cour européenne (*). Les années passèrent, le combo continuant son bonhomme de chemin mais sans le géant néerlandais… pour que finalement le couple se retrouve dix ans plus tard pour les prestations live (électriques) de ce nouveau projet que fut The GENTLE STORM entre (toujours) Arjen Lucassen et, cette fois, Anneke Van Giersbergen (The GATHERING, etc.) au chant. De ces prestations live naquit le line-up de ce qui allait devenir VUUR (on y vient, on y vient) bâti autour de la pétillante rousse. Si la miss Bovio n’y participe que pour les backing vocals, c’est en tout cas à elle que va faire appel Jord Otto (guitare) dès la mise en berne de VUUR (un petit tour seulement et puis s’en va)… Et nous y voilà !

Stylistiquement, l’affiliation avec VUUR crève les tympans, à la différence près que ce 5-titres enterre littéralement l’unique album de ce dernier qui, il faut bien l’avouer, tendait à battre le chaud et le froid par son manque parfois flagrant de renouvellement dans son riffing Modern-Prog/Djenty d’une compo à l’autre. Là, d’emblée, la guitare en a à raconter et on sent le guitariste impliqué et au centre du processus de composition. Parfois, sévèrement burnée ("Judgement Day" dont le thème frôle le ARCH ENEMY 2005, l’intronisation de "Get Out") mais toujours marquée du sceau de cette approche Prog et actuelle dans les inflexions de ses riffs ("Cursed"), c’est un réel plaisir que de se plonger dans les tortueuses parties de guitare que ce DH|WH nous propose ici. Amenant breaks et ce qu’il faut de rebondissements pour redynamiser une compo en cours de morceau, le musicien n’est jamais avare non plus en soli de qualité (cf. la speederie de "Black Hole" et quelques autres interventions bien senties). La durée des chansons, elle, s’étalonne entre quatre et cinq minutes, s’ancrant là aussi dans les archétypes ‘in-da-face’ de la scène Metal Prog du moment.

De ce maelstrom musical, le premier acolyte ‘de-luxe’ qui ne tardera guère à se dévoiler, sera sans aucun doute le clavier de Ruben Wijga. Les deux bonhommes ont déjà tâté de la double croche ensemble au sein de REVAMP, et la collaboration fonctionne sacrément bien au moment de tisser des ambiances bien proggy et d’étoffer les compos. Les deux instruments se complètent à merveille, proposant quelques duels de soli ("The Spider") quand ils ne s’amusent pas carrément en enflammant le dance-floor (Jansen, blague ‘REVAMP’, putain – ndlr : merci de ne pas réagir aux propos du chroniqueur, svp, ça l’encourage), en témoignent le final de "Get Out", ou "Cursed" sur laquelle ils se donnent le change guitare rythmique/chelouseries-au-clavier (pour ensuite inverser leur rôle avant de repartir sur un refrain fédérateur à souhait). Tout ça, couplé à une batterie souvent vénère signée Ariën Van Weesenbeek (ex-GOD DETHRONED, EPICA, MAYAN), nous expose à l’ersatz d’un VUUR pas embarrassé du tout d’épouser le côté obscur et… qui pour le coup, en devient fortement recommandable !

Nous n’allons pas vous le cacher – et nous espérons là faire plaisir à certains -, la musique ne va pas sans nous rappeler les heures de gloire du trop éphémère TO-MERA (les deux premiers disques, en tout cas)… qui fut longtemps un petit amour perso de Metal Prog anglo/hongrois (guitariste et claviériste ont depuis officié chez HAKEN). "Black Hole", "The Spider", "Cursed" (dans une moindre mesure) on pourrait presque croire ces compos sorties du répertoire de ce dernier : les patterns rythmiques alambiqués, l’usage du clavier et ses sonorités parfois futuristes voire expérimentales, la Proguitude du bousin, c’en est impressionnant (***).

Mais le véritable éclat qui vient balayer la grisaille ambiante, on s’en doute, c’est l’organe vocal de Marcela Bovio. Si la miss revient de loin (saleté de crabe), elle n’a pour autant rien perdu de ses capacités vocales ni de l’étendue de son talent. Puissant, ample, cristallin, maîtrisé (on vous renvoie au playthrough de sa prestation sur "Get Out" (**)), c’est une véritable masterclass à laquelle nous invite là la petite de Monterrey. Trop souvent cantonnée au rôle de second couteau, une prestation de cette trempe, étourdissante de justesse et de feeling, passant d’un refrain fédérateur ("Judgement Day", "Get Out") à quelques hallucinantes et agressives montées dans les aigus ("Cursed", mais surtout "Judgement Day"), se doit d’être saluée. Sa tessiture, absolument sublime, vous la connaissez, la miss naviguant en eaux douces souvent proches du voluptueux répertoire d’une Anneke Van Giersbergen (et nous vous mettons au défi en blind-test de nous dire laquelle des deux chante sur certains passages… réponse : c’est bien sur toujours la Mexicaine). Néanmoins, sa prestation a cela de supérieure à celle de sa collègue chez VUUR qu’elle ne s’enlise pas derrière une agaçante mièvrerie à se dire qu’un sourire ou un clin d’œil suffira, comme Anneke VG semble un peu trop s’en contenter depuis une bonne dizaine d’années (cf. les clips de son dernier album en date). Désolé, Annie, on t’adore… mais ça ne fait hélas pas tout…

Bref, tout ça pour dire, qu’en 22 minutes, cet EP, faisant suite aux deux singles nonchalamment présentés en 2020 ("Judgement Day" et "Black Hole") ne se contente pas de sécuriser les bons points aperçus chez VUUR, il se permet d’en débugger la partition et de recompiler tout ce qui n’allait pas, ou tirait un peu la patte. Rythmiques plus appuyées et diversifiées, plans parfois surprenants, vocaliste débordante d’énergie : dur dur de rester stoïque face aux charmes de notre équidé et à ce Modern Prog typiquement batave et de bon aloi, toujours un peu arty aux encolures. Double ration de croquettes : les Mexicano/Néerlandais revoient également la copie de TO-MERA - dont on parlait plus haut - dont la chanteuse (Julie Kiss) malgré la justesse de sa voix, ne nous a jamais réellement conquis car trop monocorde dans son approche eu égard au style pratiqué.

Du coup, nous, à partir de là, nous sommes comblés : le plaisir de la structure et de la rythmique Prog, couplé avec un chant de très haute volée… mine de rien, nous avons bien dû l’attendre près de quinze ans, un tel disque, qui se placera donc facilement parmi les très belles découvertes de 2021 ! Et vu la tronche du couple d’années dont on sort, nous nous dirons qu’heureusement qu’il nous reste la musique pour nous évader un peu !

:::

(*) Si l’on ne tient pas compte de son guest chez "The Human Equation" (2004) d’AYREON

(**) https://www.youtube.com/watch?v=UCGIaYBd-xA

(***) Ha, tiens, Madame Bovio a fait un guest sur leur ultime album de 2012. Voyez-vous cela !

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- Marcela Bovio (chant)
- Jord Otto (guitare)
- Ruben Wijga (claviers)
- Siebe Sol Sijpkens (invité - basse)
- Ariën Van Weesenbeek (invité - batterie)


1. Judgement Day
2. Black Hole
3. The Spider
4. Get Out
5. Cursed



             



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