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INSANIA - V (praeparatus Supervivet) (2021)
Par GEGERS le 27 Décembre 2021          Consultée 2418 fois

En 2001, à un âge où, jeune padawan du Heavy Metal, je passe autant de temps à exploser mes boutons que d’autres leurs amplis, deux sorties viennent coup sur coup, et à un mois d’intervalle, m’asséner un coup délicieux derrière la tête. Le premier coupable se nomme "Sunrise In Riverland", signé INSANIA. Le second, "Awakening The World", méfait commis par LOST HORIZON. Deux albums majeurs, emblématiques, irréprochables, qui permettent de rassasier un appétit pantagruélique et épancher une irrépressible soif de découverte. Rajoutez à ces sorties de "Rebirth" d’ANGRA, le "Mandrake" d’EDGUY ou le premier AVANTASIA, et voici une année chargée en sorties de qualité en matière de Heavy/Speed mélodique. Vingt ans ont passé, et l’état des lieux n’est plus le même. INSANIA, notamment, a jeté l’éponge en 2007, laissant derrière lui une discographie peu fournie mais sans faiblesse. Seulement voilà, sous l’impulsion du label Frontiers (dont il faut saluer la volonté de ne pas laisser l’arrière-garde tomber dans l’oubli), voici que le groupe suédois revient avec sous le bras un nouvel album, comme une évidence.

Vingt ans plus tard, donc, les temps ont changé. Mais INSANIA n’a pas bougé d’un pouce. Reconstruit autour de son line-up le plus performant diront certains, celui de l’album "Fantasy – A New Dimension" (2003), le groupe a su tirer profit de l’occasion qui lui était donnée de revenir sur le devant de la scène en modernisant son identité visuelle (cette pochette science-fiction, assez peu réussie, remplace le dragon rouge à la RHAPSODY présent sur ses albums essentiels) et en intégrant dans ses rangs le chanteur Dimitri Keiski, dont le timbre puissant et très légèrement écorché ressemble beaucoup à celui de Johan Fahlberg (JADED HEART). INSANIA voit donc ainsi deux vocalistes se partager le chant sur les onze compositions nouvelles qui constituent cet album tout bonnement impérial.

Et finalement, sans réelle évolution, INSANIA se retrouve totalement à part sur une scène Speed Mélodique totalement ratiboisée, où quelques résistants peinent à faire valoir leurs arguments. Pourtant, il y a sur ce cinquième album une limpidité naturelle, comme une évidence, qui nous font nous demander comment le monde a pu continuer à tourner sans ce groupe. "Praeparatus Supervivet" ("Prêt à survivre") est le témoignage d’un groupe dont la capacité à mettre en œuvre des mélodies flamboyantes est intacte, voire décuplée. Ola Halén, qui œuvre au chant sur le morceau d’ouverture, nous renvoie avec sa voix pure et précise vers un passé qui n’a jamais semblé aussi actuel. Il y a ici une science du refrain et de la construction mélodique qui laisse béat, admiratif. Généreux sur les refrains, de même que sur les passages instrumentaux, sur lesquels chaque note est utile et pesée, INSANIA propose un Spimélo décomplexé, mais dont la pertinence est parfaitement contemporaine.
Extraordinairement riche de mélodies fortes, ce nouvel album ne propose que de grands moments. "Solur", qui s’étend sur plus de six minutes, est une véritable leçon, tout comme "Moonlight Shadows", introduit par ces sonorités de clavecin typiques de l’univers de STRATOVARIUS, ou "My Revelation", qui propose peut-être le refrain le plus efficace de l’album. N’hésitant à varier son propos en l’enrichissant de sonorités Hard Rock (les couplets de "Blood, Tears And Agony") ou en mettant en œuvre des harmonies vocales d’une splendeur exaltante ("The Last Hymn To Life", qui lorgne du côté du "Seven Angels" d’AVANTASIA), INSANIA maintient l’intérêt sur l’intégralité des soixante-dix minutes que dure ce nouvel album. Même lorsqu’il ralentit le tempo pour mettre en œuvre des ambiances plus sombres, agrémentée de chœurs et éléments symphoniques plus affirmés ("Prometheus Rise"), la formation maintient, en grande partie grâce au travail des guitares, une tension salutaire.

Difficile de dire si la nostalgie fait son effet, ou si le groupe suédois est tout simplement capable de transformer en or tout ce qu’il touche. Toujours est-il que, alors que le style semble moribond, INSANIA propose un véritable pavé dans la mare, une pépite savoureuse portée par deux chanteurs d’exception et une exécution instrumentale précise et flamboyante. Les temps ont peut-être changé, mais INSANIA n’a jamais été aussi pertinent et efficace. Un album tout autant inattendu que réussi.

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   GEGERS

 
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- Ola Halén (chant)
- Dimitri Keiski (chant)
- Peter Östros (guitare)
- Niklas Dahlin (guitare)
- Mikko Korsbäck (batterie, claviers)
- Tomas Stolt (basse)


1. Praeparatus Supervivet
2. Solur
3. Prometheus Rise
4. Moonlight Shadows
5. My Revelation
6. We Will Rise Again
7. Like A Rising Star
8. Blood, Tears And Agony
9. Entering Paradise
10. Power Of The Dragonborn
11. The Last Hymn To Life



             



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