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2021 Wolf Attack
 

- Style : Accept, Judas Priest, Saxon, Scorpions
 

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EXISTANCE - Wolf Attack (2021)
Par GEGERS le 25 Octobre 2021          Consultée 3721 fois

Est-ce qu’en termes de Heavy Metal, tout a été dit, tout a été joué ? Est-ce que la banque de riffs a été dévalisée, les mélodies épuisées ? Rupture de stock, devraient parfois annoncer les maisons de disques exsangues d’annoncer perpétuellement le renouveau du genre, la découverte du futur MAIDEN, du prochain JUDAS PRIEST. L’innovation existe pourtant, mais elle semble se trouver plutôt au niveau de la mise en son, des arrangements, et la recherche de modernité se trouve rarement dans le propos artistique en lui-même. À tel point qu’un son "roots", censé imiter celui des productions médiocres des années 80, souvent frappées du sceau du manque de moyens, est porté aujourd’hui en symbole d’authenticité ultime par des groupes et des auditeurs qui préfèrent avoir des étrons dans les oreilles plutôt que du caviar.
EXISTANCE ne prétend pas être quiconque. Non, le groupe bleu blanc rouge ne se présente pas comme l’étoile montante censée insuffler une vigueur nouvelle dans un univers dont les astres un temps flamboyants s’éteignent les uns après les autres. Le groupe revendique simplement, mais pleinement, son identité, son envie de pratiquer un Heavy Metal "classique", certes, mais néanmoins inventif et authentique. Le parcours du groupe atteste de ce dévouement pour son art. En onze ans d’existence, la formation a publié une poignée d’EPs et de démos ainsi que deux albums, a nourri de beaux espoirs, connu quelques joies, souffert de quelques déconvenues, connu son lot de changements de line-up (notamment au niveau de sa section rythmique), mais a vu sa passion prévaloir. Franchement, c’est remarquable.

"Wolf Attack" met fin à cinq années de silence. Bien sûr, l’album était prêt depuis longtemps. Tout était finalisé, des enregistrements (réalisés sous la direction de François Merle, guitariste de MANIGANCE) à la pochette mais, malheureusement, un satané virus n’était pas au courant qu’EXISTANCE était à deux doigts de conquérir le monde. Ce n’est que partie remise, car ce troisième album aux vertus cathartiques arrive comme cette belle et luisante cerise confite sur un gâteau que l’on avait pas commandé, mais que l’on va manger par gourmandise. Car le groupe occupe un créneau finalement un peu déserté aujourd’hui en France, à savoir un Heavy Metal qui, au lieu d’aller chercher du côté de l’extrême, tend à basculer plutôt du côté d’un Hard Rock riffu. Une mise en œuvre musicale typique des années 80, qui prend ici vie sous la forme de onze morceaux (dont une reprise) d’une qualité bluffante. Le cri introductif de "Highgate Vampire", qui vous fait remonter vos attributs jusque dans votre gorge, est un hommage évident à une époque révolue, et donne le ton : la musique est débridée, toutes guitares dehors, épique et sauvage. Les anciens se rappelleront, les plus jeunes se prendront tout simplement un délicieux coup de pied au cul. Il y a de la bravoure et du talent dans cette musique, qui embrasse pleinement la tradition des solos multiples au sein d’un même morceau et des harmonies de guitares. Le morceau-titre, "Wolf Attack", se voit justement agrémenté d’un de ces solos dantesques, à classer quelque part entre KK Downing et Matthias Jabs, un délice.

Bariolé, l’album voit donc Hard et Heavy cohabiter comme une évidence. Sur "Sniper Alley", un des moments de bravoure de l’album, c’est une montée en intensité ébouriffante qui nous cueille, transformant la rythmique pachydermique de la première moitié du morceau en un décoiffant souffle épique quasiment speed metal. Les guitares sont frénétiques, omniprésentes, faisant par exemple d’un morceau tel que "Preacher Ofp Insanity" (et son intro à la "Bad Boys Running Wild" de SCORPIONS) un véritable défouloir dont on se repaît avec un plaisir aussi authentique que le talent des musiciens. Car aucun n’est là uniquement pour toucher ses cachets d’intermittent, en atteste "Deathbringer" qui laisse à tous un bel espace d’expression.

Quelques sonorités rappellent bien entendu l’âge d’or du style. Sur "You Gotta Rock It", il y a du ACCEPT dans l’air. Sur le décliniste "Power Of The Gods", qui évoque l'impact majoritairement néfaste de l'Homme tout-puissant sur son environnement, le riff en désescalade et les couplets aux mélodies très ouvertes nous laissent penser à SAXON, de même que le morceau "Rock’N’Roll" qui rappelle la bande à Biff Byford par son exubérance et sa fausse légèreté. Allant jusqu’au bout de son projet, le groupe prend le risque de proposer une ballade ("Tears Of Fire"), dont l’introduction au piano nous rappelle les travaux de Tobias Sammet. N’évitant pas la couche de miel sur le sucre, ce titre est sans doute le seul point faible de l’album. Allez, reconnaissons également que la reprise de H-BOMB, "Gwendoline", ne nous a pas non plus fait grimper aux rideaux. Cette relecture, bien que réussie, se fait assez surprenante puisqu’EXISTANCE semble ici réaffirmer l’importance de la scène Heavy française sur sa musique là où ses influences semblaient plutôt à chercher du côté de nos amis germaniques et grand-bretons.

Le Heavy viscéralement inscrit en lui, EXISTANCE fait de ce "Wolf Attack" un album qui définit ce que devrait être le style en 2021. Une musique produite avec dignité et respect pour les auditeurs, qui pense avant tout à proposer une base de compositions solides, audacieuses et percutantes, rendues flamboyantes par une interprétation sans faille et une exubérance délicieuse. Du chant, puissant et intense, jusqu’aux guitares particulièrement démonstratives, tout nous donne envie de succomber à cette attaque de loups. "Wolf Attack" comme un phare, un exemple à suivre, au beau milieu d’un océan de productions moisies et de compositions bâclées.

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   GEGERS

 
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- Julian Izard (chant, guitare)
- Antoine Poiret (guitare, chœurs)
- Julien Robillard (basse, chœurs)
- Gery Carbonelle (batterie)


1. Highgate Vampire
2. Deathbringer
3. Power Of The Gods
4. Rock’n Roll
5. Jenny’s Dreams
6. Sniper Alley
7. Preacher Of Insanity
8. You Gotta Rock It
9. Wolf Attack
10. Tears Of Fire
11. Gwendoline



             



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