Recherche avancée       Liste groupes



      
STONER  |  STUDIO

Lexique stoner
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2021 Fuzzmovies
 

- Style : Fu Manchu, Kyuss, Unida

HIGH ON WHEELS - Fuzzmovies (2021)
Par DARK BEAGLE le 14 Juillet 2021          Consultée 944 fois

Alors là, on est entre le truc improbable et le WTF. Bon, c’est sensiblement la même chose. Il n’empêche ! Et le pire, c’est qu’on a été prévenu. Mais vous savez ce que c’est… On se prend un avertissement gros comme la météorite qui a fait un sort aux dinosaures, mais non, on se dit « ce n’est rien, un coup de chance, ou de malchance, ça marche aussi ». "Astronauts Follow Me Down" préparait le terrain pourtant, hein. Mais comme on est infoutu de comprendre les signes, on se retrouve comme l’Équipe de France face à la Suisse. Oui, un 28 juin 2021.

Il y a des concept-albums qui racontent des histoires. Des trucs épiques qui donnent envie à Dark Schneider d’enfiler un slip en côte de maille et de jouer de la guitare électrique en extérieur, pendant un orage. Le truc safe, quoi. D’autres qui sont plus nébuleux, mais qui se dévoilent petit à petit et qui délivrent un message fort, puissant. Mais ce n’est pas la came de HIGH ON WHEELS. Oh ça non. Parce que eux, ce qu’ils kiffent, c’est le cinéma. Surtout celui qui oscille entre le B et le Z, mais pas forcément avec arrêt à la lettre X (en revanche, je pourrais citer des noms dans l’équipe qui s’y connaissent dans le domaine ! N’insistez pas, secret professionnel).

Derrière cette pochette qui est un véritable hommage au genre, digne d’une prod de la fin des ’70 et du début des ’80 se cache un disque pour le moins original. Pas dans la forme, mais dans le fond. Bon, je vais essayer de vous expliquer le truc au mieux. Ce n’est pas gagné. Pas parce que c’est compliqué, mais parce que j’explique mal. Préparez-vous une aspirine, c’est parti. Alors imaginez un Stoner qui sent la poussière chaude du désert (oui, c’était le moment poétique) et qui serait enrobé de dialogues de nanars plus ou moins célèbres. Hum… Ce n’était pas si difficile finalement.

Musicalement, c’est comme si KYUSS s’envoyait en l’air avec BLACK SABBATH. C’est lourd. Comme une pluie de plomb. Ouais, le parapluie n’est pas franchement très efficace pour contrer tout ce bazar. Puis il y a le chant. L’originalité, c’est qu’ils sont trois à le partager. L’autre originalité, c’est qu’on a l’impression que Phil Anselmo s’invite au micro. Ou quelqu’un d’approchant, avec un chant plus agressif, qui rappelle les grandes heures de PANTERA, sans pour autant virer Groove Metal (en même temps, ce n’est pas ce qu’on leur demande).

Mais sur cet album, les musiciens s’amusent à sampler des dialogues tirés de films qui sont une vitrine de leur époque, mais du style un peu cheap quand même hein. C’est pas de "Predator" ou de "Commando" dont on parle ici (ouais, je suis team Schwarzenegger), mais de trucs plus obscurs, qui s’adressent aux spécialistes des séries B. Là, techniquement, je devrais laisser la place à T-Ray pour vous en parler, mais il n’est pas disponible (mais bordel, la France a perdu je te dis !), ce qui m’emmerde bien parce que je vais devoir improviser un brin.

Aussi je vais vous parler de "Hitman Le Cobra". Déjà, parce que je l’ai vu durant ma folle adolescence et parce que mine de rien, il va bien illustrer mon propos. Alors comment décrire ce navet ? C’est un film qui nous vient tout droit de Hong Kong, de la fin des années 80 et dont le scénario, une histoire de vengeance, tient sur un timbre-poste. Cependant, il dégage tellement de testostérone au millimètre de pellicule que ça doit rendre fou de jalousie Joey DeMaio. Le power trio joue sur l’audace ici et se contente de sampler des dialogues de la VF qui est à se damner tellement c’est drôle et exagéré. Vous vous souvenez de "Ken le Survivant" chez Dorothée (1) où l’action semblait se passer à Toulouse ? C’est un peu l’esprit de ce doublage. La musique devient un résumé de l’histoire, elle évolue en fonction de ce qui se raconte, prend des tournures plus agressives ou oppressantes. Tout en étant pertinente, cela va de soi.

HIGH ON WHEELS pourrait être un groupe complètement instrumental que cela ne serait pas choquant outre mesure. "Hitman Le Cobra" le prouve de bien belle façon, les musiciens sont capables de construire un univers à partir de breloques. Et quand on s’attarde sur les autres chansons, on remarque que l’aspect purement musical est très important, que cela se résume très bien au concept guitare/basse/batterie, le chant semble parfois simplement meubler certains espaces ("Blind Your Mind", "In My Head").

Mais les vocaux ne sont pas sacrifiés pour autant. Le groupe les soigne, tente quelques harmonies plus ou moins réussies ("Thrill Under My Wheels", titre assez hypnotique dans son ensemble, qui s’étend sur plus de sept minutes sans qu’on remarque que le temps défile). Et si vous craignez (choupettes !) que l’apport des dialogues souvent loufoques des séries B dont la formation rend hommage ici soit bordélique, n’ayez crainte, ça se fond très bien dans l’ensemble. Sérieux, le groupe envoie son disque à Tarantino, ils font la BO de son prochain film.

Alors oui, le titre de l’album pose le concept tout de suite. "Fuzzmovies", ou comment ressusciter les vidéo clubs et faire pleurer de nostalgie une partie de l’équipe (ouais, la moyenne d’âge n’est pas toujours très flatteuse, mais je vous rappelle que vous n’êtes pas de toute première fraîcheur non plus). "Fuzzmovies", c’est un disque qui sent les tatanes dans la tronche, les fusillades où les chargeurs ne se vident jamais, les dialogues foireux, les budgets tellement serrés qu’ils approchaient de l’inexistant. Il est surtout très sincère dans l’hommage, sans être prise de tête. C’est pas tout ça, mais je vais me faire une Vandammerie et je reviens.


Note réelle : 3,5/5.

(1) Ok after-boomer.

A lire aussi en STONER par DARK BEAGLE :


CLUTCH
Book Of Bad Decisions (2018)
La bonne décision : écouter ce disque !




BLACK MIRRORS
Look Into The Black Mirror (2018)
Non ça n'a vraiment rien à voir avec la série tv !


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Bruno Guera (guitare, chant)
- Gilles Tantot (basse, chant)
- Grégoire Beaumont (batterie, chant)


1. Blind Your Mind
2. Destiny Is On My Way
3. Hitman Le Cobra
4. Last Page
5. Thrill Under My Wheels
6. We Don't Know Where To Go But We Know How To Go
7. In My Head



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod