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2020 Temple
 

- Membre : Imber Luminis, We All Die [laughing], Impending Triumph, Dropdead Chaos, Clouds

WOLVENNEST - Temple (2020)
Par MEFISTO le 27 Avril 2021          Consultée 1618 fois

Il fut un temps où le Doom était dans mon top 3 de styles métalliques favoris. Je vous laisse deviner lesquels trônent (et trôneront ad vitam) aux deux premiers rangs…

J'apprécie le répit lourdingue que ce genre me procure, peu importe la thématique qu'exploite l'artiste, le côté occulte, voire mystique, que plusieurs groupes emploient pour nous offrir notre dose de violence quotidienne. Le combo qui m'a le plus marqué à ce niveau est sans contredit WOUNDED KINGS, des Anglais qui n'ont pas leur pareil pour explorer les tréfonds de la peur avec, en prime, une chanteuse à la voix fantomatique évoquant les diseuses de bonne aventure, les prêtresses vaudou et autres archétypes.

Pourquoi cette ode nostalgique ? Car les Belges de WOLVENNEST déploient le même attirail dans leur Doom Atmo : des atmosphères de ouf et une "Madame Blanche" inoubliable derrière le micro. Mais on est davantage ici du côté clinquant et non underground et poisseux du Doom Atmo, on ne bifurque pas vers la merde, on demeure autour de l'autel propre de tous les sacrifices.

Il y a dans le double-album "Temple" une ambiance certes mystérieuse, et elle découle essentiellement d'une forte propension au cérémonial. Le septette semble en transe du début à la fin de ce troisième skeud de soixante-dix-sept minutes, comme s'il nous conviait à une messe gothique qui se terminera soit dans un bain de sang ou une illumination épique. La dernière fois que j'ai ressenti une telle émotion en écoutant un album remonte à une dizaine d'années, avec "The Black Opera" d'OPERA IX – que je vous recommande fortement.

"Mantra" est une mise en bouche typique pour une œuvre telle que "Temple", bien que trop étirée pour rien. Une intro de quatre cinq minutes aurait pu faire le taf. Car c'est avec le duo "Swear To Fire" et sa trame horrifique rétro et la planante instrumentale "Alecto" que les Belges montrent toute l'étendue de leur talent. "Alecto" me rappelle vaguement les tableaux peints en technique mixte de "Sudden Death Syndrome", des Jordaniens de BILOCATE, un de mes disques de chevet, surtout quand la lead guitare nous sert un superbe solo bluesy vers la fin. On mange du ciment, de la terre et de la détresse, mais en ressort tristement bienheureux.

Bon, où en sommes-nous ? Plus de trente minutes sont passées et on n'en est même pas à la moitié. Bordel ! Ces Belges ne sont pas pressés ! À ce sujet, un conseil : ne le soyez pas non plus. Car si vous espériez que WOLVENNEST vous gave en deux temps trois tourments, révisez vos objectifs. Il vous faudra des heures et des heures à ses côtés pour apprendre à saisir son univers, à arpenter le carrefour qu'il construit. Quelle direction prendrez-vous ? Moi, au début, je pensais lui foutre un 3/5 et passer à autre chose, mais ça aurait été lui manquer de respect. La ténacité est le mot-clé pour vous enfiler soixante-dix-sept minutes sans grimacer.

Après "Alecto", les pièces de "Temple" deviennent très chaudes et organiques, elles nous séduisent par leurs effluves buzzantes et leur psychédélisme à peine voilé. Sharon Shazzula (putain, ce nom et cette voix de dingue !!!) fait des miracles sur le duo "Incarnation" et "All That Black", où elle joue tour à tour les vierges offensées et les bourreaux. On ne peut que s'incliner devant tant de polyvalence. Attendez ensuite qu'elle revête ses atours de sorcière sur la venimeuse clôture "Souffle De Mort" et qu'elle récite ses incantations, en FRANÇAIS en plus… Brrrrrrrr… Cette dame peut bien diriger un label (Black Mass Rising)…

Entretemps, et pour compléter ce pathétique track by track de ma part, WOLVENNEST nous offre deux morceaux tout aussi bluffants sur lesquels officient… des frontmen ! Le guest King Dude, icône du Dark Folk de Seattle, fait résonner son timbre caverneux sur la très bonne "Succubus", alors que "Disappear", qui a été utilisée pour un vidéoclip, est la responsabilité du prolifique Déhà (allez voir sa disco, vous allez être ébahi…). On tient là deux autres valeurs sûres de ce "Temple" béni par les Dieux du Doom sacrificiel.

Quand on a pleinement consommé et digéré des tonnes de fois cette orgie de WOLVENNEST, on peut aisément comprendre pourquoi Ván Records a pris une chance avec eux. Oui, Ván Records, qui s'occupe de la carrière d'Alex Meleinwald, gourou derrière The RUINS OF BEVERAST. Ouais, je vous gardais ce "shocker" pour la fin. Avouez qu'un parallèle peut être fait de loin entre ces deux entités, qui ne font aucun compromis sur la profondeur de leur musique et de leur vision artistique.

Chapeau, WOLVENNEST. J'aurais coupé une bonne quinzaine de minutes à cet effort, mais quand on analyse ce que ce "Temple" nous donne comme « retour sur investissement », on est gagnant.

Podium : (or) "Incarnation", (argent) "Swear To Fire" + "Alecto", (bronze) "Succubus".

Indice de violence : 1,5/5.

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- Déhà (piano, chant)
- Kirby Michel (guitare)
- Marc De Backer (guitare)
- Corvus Von Burtle (guitare, synthé)
- Sharon Shazzula (chant, synthé)
- John Marx (basse)
- Bram Moerenhout (batterie)


1. Mantra
2. Swear To Fire
3. Alecto
4. Incarnation
5. All That Black
6. Succubus [feat. King Dude]
7. Disappear
8. Souffle De Mort



             



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