Putain, on aurait pu tenir un des albums de l'année entre nos mains fondues par les radiations… Si seulement son ventre n'avait pas été si mou !

Voilà, vous l'avez dans l'os, je viens de vous résumer bêtement ce quatrième album des Allemands épris de culture toxique en aérosol. Un très bon disque, n'allez pas cliquer sur "précédent" avant de lire ce qui suit, vous pourriez passer à côté d'une excellente dose de Brutal Death Technique…

L'histoire de "Nuklearth" est classique et a débuté, pour ma part, avec "Gammageddon". Cette collection de claques techniques à la férocité nucléaire m'avait agrippé les couilles durant de longs mois avant de me libérer, abasourdi. Le concept, les lyrics, la haine habilement projetée sur ce tableau froid et austère, étaient nouveaux dans la sphère métallique du moment. Trois ans plus tard, le très attendu successeur "Nuklearth" se pointe le bout du nez gelé avec un lourd héritage sur les épaules, même si la carrière de CYTOTOXIN est jeune. De là le classique. De là la semi-déception.

Tellement semi, ceci dit. Je fais des chichis, comme ma fille qui n'obtient pas ce qu'elle veut de son méchant papa. Car CYTOTOXIN, putain…

C'est de la bombe prête à exploser à chaque modulation !

Le souci du détail des Allemands est toujours aussi palpable, chaque riff et descente est bien calculé, le ton est sombre et menaçant comme ces saloperies de réacteurs mortels. Le fan de Death de tout acabit se prendra une de ces mandales avec "Atomb" qu'il croira que la centrale a pété tous ses boulons… Cette guitare tournoyante, ça vous colle la migraine de bonheur !

La machine est lancée avec tant de hargne et de mélodicité qu'on s'attend à des miracles par la suite. Le souvenir de "Gammageddon" se cramponne à notre épaule comme un diable, troublant notre perception et faussant nos attentes. "Lupus Aurora", "Dominus", "Drown In Havoc", tout cela passe comme du beurre dans la poêle, rapidement et sans les écarquillements d'yeux du début. Le ventre de mou de l'intro, c'est ça. Ah, c'est pas mauvais, loin de là, mais pour cette quatrième offrande, je voulais plus de constance et surtout, de pétarades comme dans la seconde moitié de ce "Nuklearth". De "Coast Of Lies" jusqu'à la pièce-titre, on joue salement avec nos nerfs. Grimo le gueulard de service aussi, son timbre est juste parfait pour ce Death singulier.

Vous l'avez déjà constaté, ces Allemands obtiennent une fois encore mes faveurs en raison de leur jeu inspiré, sadique sur les bords et follement collé au concept radioactif qui les a fait naître. "Nuklearth" passe sans trop d'encombres dans nos esgourdes, qu'on connaisse la recette ou non. CYTOTOXIN est un fier porte-étendard du Metal Extrême moderne, vachement bien exécuté et original, qui sait divertir sur plusieurs tableaux en même temps sans trop dériver de sa tangente. C'est possiblement là une de ses plus grandes qualités.

Donc ouais, quatre étoiles malgré le ventre mou. Si les Allemands avaient fait plus d'abdos, ils auraient frôlé les cinq étoiles tellement les idées placardées sur "Nuklearth" sont agréables à dévorer. Empoisonnement garanti, par aérosol s'il vous plaît.

Podium : (or) "Nuklearth", (argent) "Atomb", (bronze) "Quarantine Fortress".

Indice de violence : 3,5/5.