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2020 The Ropes
 

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TRANK - The Ropes (2020)
Par JEFF KANJI le 3 Mars 2021          Consultée 2838 fois

TRANK. Cet artwork moderne, coloré et sobre ainsi que ce nom ne vous disent peut-être rien. Mais ce quartette de Haute-Savoie a déjà ouvert pour ANTHRAX et DEEP PURPLE qui n'ont pas tari d'éloges sur la jeune formation française. TRANK était déjà auteur d'un premier EP en 2016, alors que son effectif se solidifiait autour des deux vieux potes MJ (Michel André Jouveaux de son patronyme complet) et Johann, musiciens expérimentés déjà désabusés d'un milieu semi-pro où la concurrence est aussi difficile que l'argent rare. Croiser la route d'un Julien Boucq qui en voulait sérieusement, puis après l'EP "Midlife Noises" (qui contenait déjà une première version de "Refugee", "Take The Money And Run" et l'hyper efficace premier single "Illustrated Girl") la solidité de David Spatola qui peinait à trouver une formation sérieuse, a soudé le groupe, qui après quatre années de travail a forgé ce "The Ropes", un premier album bien plus ambitieux qu'il n'y paraîtrait.

Encore en recherche d'une identité visuelle claire (ce que les Parisiens de THERAPHOSA ont réussi à construire en peu de temps), TRANK, dont le nom est suffisamment accrocheur que ses origines sont saugrenues (Johann dit en interview que ça sonne comme Tank mais genre en version tranquille !), n'est musicalement clairement pas là pour plaisanter. D'une honnêteté artistique extrême, les compositions étant très largement éprouvées pour trouver leur forme définitive avant l'entrée en studio (en compagnie d'un ingé-son genevois des plus qualifiés, puisqu'il a quand même bossé pour TREPONEM PAL et MICKEY 3D), TRANK a misé gros sur ce premier album studio, qu'il a fait mixer aux USA par le producteur de BRING ME THE HORIZON. Et l'écoute confirmera d'ailleurs la prétention de TRANK ; sa musique doit sonner sur album comme si le groupe jouait sur une de ces grandes scènes écumées en Europe de L'Est et lors de ses premières parties prestigieuses, et l'équilibre entre gros son ample et textures est parfait.

Et puis le moins qu'on puisse dire, c'est que dans un style mal défini, que l'on pourra grossièrement qualifier de Rock/Metal Alternatif, TRANK a frappé fort ! Je ne savais absolument pas quoi attendre de ce digipack gracieusement envoyé par Replica pour que j'assure la promotion de cette scène française bourgeonnante. Et Dieu sait que j'y ai trouvé mon compte. Ces gars-là savent écrire, fouiller les textures sonores et les effets de jeu pour servir leur propos et délivrer des compositions compactes, hyper accrocheuses, portées par un chant de MJ dont l'expérience et la classe de dix années à pratiquer des orchestres éclabousse ses performances vocales. Sur une ligne entre rocaille rageuse et clair plus mélancolique, on est sur le terrain de Sully Erna et consorts, avec une expressivité maîtresse.

Les riffs ne manquent pas, empruntant assez largement aux formations du millénaire, DEFTONES en tête, c'est admirablement produit, mettant en avant un jeu rythmique très subtil dans ses accents de la paire Evanno/Spatola, un des basse-batterie les plus cohérents que j'ai pu écouter ces dernières années, qui me rappelle à bien des égards la faconde de Shannon Leto (30 SECONDS TO MARS). Quand on sait le musicien autant accroc à PORCUPINE TREE qu'à DEPECHE MODE (bon, visiblement plus DEPECHE MODE que lui tu meurs), la nécessité de se confronter et de s'intéresser à toute une diversité de styles prend tout son sens.

On aurait presque pu penser à SOEN pour ce canevas rythmique hyper soigné, mais encore plus que chez la formation suédoise, les mélodies et l'énergie sont primordiales dans la musique de TRANK qui sait prendre son temps parfois ("Refugee" nous sort même une boîte à rythme à la "In The Air Tonight") et un côté ouvertement plus catchy avec des structures couplet/refrain plus évidentes. L'ouverture "Shining" ou encore les deux singles "Illustrated Girl" et "Undress To Kill" sont assez clairs sur leurs intentions. Si le cœur de l'album perd un peu de cette vitalité (surtout sur "Again" en fait), c'est du grand art ce que le quartette a accompli sur "The Ropes", un premier album puissant qui je l'espère en appellera d'autres.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Julien Boucq (guitare, effets)
- Johann Evanno (batterie, percussions)
- Michel André Jouveaux (chant, claviers, programmation)
- David Spatola (basse)


1. Shining
2. Illustrated Girl
3. The Ropes
4. Undress To Kill
5. Forever And A Day
6. In Troubled Times
7. Again
8. Chrome
9. The Road
10. Take The Money And Run
11. Bend Or Break
12. Refugee



             



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