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2020 Of Angels And Snakes

GOBLINS BLADE - Of Angels And Snakes (2020)
Par T-RAY le 30 Juillet 2020          Consultée 1002 fois

J'aime bien le Heavy allemand qui lorgne vers le Power Metal à la BRAINSTORM. C'est un plaisir un peu coupable sachant qu'il s'agit d'une façon de jouer du Metal assez peu fantaisiste - en contradiction complète avec les thématiques évoquées dans les textes - et souvent sans grande originalité : seules comptent la lourdeur des guitares, la puissance des riffs, la solidité de la section rythmique et une voix qui a du coffre et du volume. Le tout emballé sous une production des plus carrées. Lorsque tout est bien fait, correctement composé et bien interprété, c'est un style capable de faire brandir le poing et de pousser à s'égosiller sur des refrains les plus simples et fédérateurs possible. Basique mais efficace, en somme.

Les Death Metalleux de MY DARKEST HATE ont décidé de s'y mettre sous une autre identité, baptisée GOBLINS BLADE, et vous me direz que du Death au Power, il y a un peu plus qu'un petit pas à faire si on veut en jouer correctement et surtout pertinemment. Sauf que parmi les membres de GOBLINS BLADE, plusieurs ont fait leurs preuves au sein de formations de Power Metal réputées outre-Rhin. Roberto Palacios a ainsi tenu la basse dans CHINCHILLA sur l'album "Take No Prisoners", bien connu des spécialistes du genre. Claudio Sisto, lui, s'est assis derrière les fûts de MYSTIC PROPHECY pour enregistrer "Ravenlord", septième opus studio des Bavarois. Quant à Jörg M. Knittel, il fait partie des fondateurs de SACRED STEEL.

Le pédigrée des trois quarts de GOBLINS BLADE étant posé et certifié, que vaut donc leur nouvelle tentative de percer sur la scène hyper concurrentielle du Heavy/Power teuton ? L'on peut déjà confirmer, à l'écoute de ce premier album, "Of Angels And Snakes", qu'elle ne suffira pas, en l'état, à se faire une place au soleil. Déjà parce que vocalement, ce pur produit Heavy qu'est Florian Reimann s'avère tout de même limité pour tâter des notes les plus aiguës qu'exige le Power Metal. Il faut l'entendre mettre en danger l'intégrité de ses cordes vocales (et peut-être celle de nos oreilles aussi) sur les refrains de "Pay For Your Sins" et "The Bell Is Broken" pour le constater.

Malgré son timbre un brin nasillard, rappelant par ailleurs - mais de loin - un certain Bruce D. (non, Bruce Dern ne chante pas, voyons), le vocaliste nuit sur ces titres-là à des refrains qui auraient pu faire mouche dans la bouche d'un autre homme, notamment dans celle de celui qu'il essaie le plus d'imiter. Parce que ces deux titres ne sont pas à jeter à la poubelle : fort d'un tempo moyen qui leur permet d'imposer une certaine stature, ils disposent de riffs qui tiennent la route et qui, sans être renversants, auraient pu permettre auxdits morceaux de ne pas apparaître comme des creux sur un disque qui dispose quand même de certains pics remarquables, sur lesquels même Reimann brille.

En effet, lorsque le chanteur s'en tient à un registre grave ou médium tout au plus, sa voix conserve toute sa puissance et sur ce genre de Power Metal, viril et musclé, ça paye ! Ce qui permet à l'orageux "Snakes From Above", doté en plus d'un riff nerveux et d'un solo de qualité, d'ouvrir l'album sur un coup de tonnerre. Ce qui offre à un titre bulldozer comme "Final Fall" de faux airs d'hymne qu'il fait du bien de chanter à tue-tête. Ce qui garantit enfin à "Utopia" de culminer, en plein cœur de l'album, comme le véritable sommet de la jeune carrière de GOBLINS BLADE. En voilà un, de titre fédérateur, capable d'emballer une salle toute entière en concert.

Il y a donc du bon, voire du très bon par instants sur "Of Angels And Snakes", et ce ne sont pas l'efficace "Blink Of An Eye", la quasi-ballade "When The Night Follows The Day", qu'on se surprend à fredonner après que l'album ait fini de tourner malgré la ressemblance du refrain avec les lignes vocales de celui de "Pay For Your Sins", et le mid-tempo "Fall Into Darkness", au chorus accrocheur, qui vont démentir cet état de fait. Même que Florian Reimann y maîtrise (un peu) mieux ses incursions dans les aigus, tiens ! Cependant, si GOBLINS BLADE avait su convaincre son vocaliste de ne pas trop vouloir atteindre les hauteurs, si Knittel avait davantage osé guitare en mains et si le groupe tout entier s'était abstenu de conclure avec l'inodore et incolore "Call For Unity", l'on parlerait peut-être de l'une des meilleures surprises de l'année 2020 dans la catégorie "premier album de Power Metal".

Sans en arriver là, toutefois, l'œuvre a des arguments en sa faveur et mérite certainement l'attention des indécrottables du Power Metal et du Heavy puissant à la teutonne. En ce qui me concerne, j'accorde à GOBLINS BLADE le bénéfice du doute et salue leur capacité à transformer leur Metal classique et basique en matériau de construction solide pour continuer de bâtir une carrière qui pourrait, à l'avenir, réellement nous surprendre.

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   T-RAY

 
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- Florian Reimann (chant)
- Jörg M. Knittel (guitare)
- Roberto Palacios (basse)
- Claudio Sisto (batterie)


1. Snakes From Above
2. Pay For Your Sins
3. Blink Of An Eye
4. Final Fall
5. Utopia
6. When The Night Follows The Day
7. The Bell Is Broken
8. Fall Into Darkness
9. Call For Unity



             



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