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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1980 Wild Cat
1981 1 Spellbound
Crazy Nights
1982 The Cage
2019 Ritual
2023 1 Bloodlines
 

1981 Spellbound
2023 Bloodlines
 

- Style : Blizzen, Katana, Tanith
- Membre : Thin Lizzy, Whitesnake, Blue Murder

TYGERS OF PAN TANG - Ritual (2019)
Par DARK BEAGLE le 10 Avril 2020          Consultée 2443 fois

Le problème avec TYGERS OF PAN TANG, c’est "Spellbound". Ce disque, ce n’est pas simplement un arbre qui cache la forêt, c’est un putain de séquoia. Il prend une place phénoménale, boosté il est vrai par la guitare meurtrière de John Sykes et poussé par la voix magistrale de Jon Deverill. Classique absolu de la NWOBHM, cet album a éclipsé toute la production des Tigres des années 80 et continue à faire de l’ombre aux productions récentes et ce depuis un retour timide en 2001. Un mètre étalon qui n’aide en rien une formation courageuse qui aligne, depuis le recrutement de l’Italien Jacopo Meille pour "Animal Instinct", une série de bons albums. Aussi, l’intérêt de comparer deux époques différentes, où seul un musicien, le jovial Robb Weir, est le témoin d’un passé autrement plus glorieux, ne présente que peu d’intérêt au final.

Depuis "Mystical" en 2001, bien de l’eau aura coulé sous les ponts. Les Tigres auront sorti l’uns de leurs pires albums, "Noises From The Cathouse" et y auront survécu grâce à l’arrivée de Jacopo Meille donc. Les fauves prouveront que les crocs et les griffes sont loin d’être émoussés avec une série de bons albums, qui auront connu un beau succès… Au Japon. En Europe, TYGERS OF PAN TANG est considéré comme un groupe ayant fait les grandes heures de la NWOBHM, mais la formation a du mal pour se faire entendre autrement que dans quelques festivals, elle n’a pas l’aura que dégage encore aujourd’hui des combos comme DIAMOND HEAD ou ANGEL WITCH.

Mais cette retraite dorée (toujours mieux que ce que l’on nous propose) n’empêche pas les musiciens d’appréhender chaque nouvelle offrande avec beaucoup de sérieux. S’ils ne vont pas révolutionner le style qui est le leur depuis "Animal Instinct", ils s’appliquent à livrer le travail le plus propre possible, sans se trahir et, plus important, sans trahir les fans (oui, là nous pouvons nous autoriser un retour en arrière, où le public a commencé à sérieusement tourner le dos aux Tigres après un "The Cage" qui louchait vers l’AOR et qui, malgré ses qualités, n’aura pas été du goût de tous). "Ritual" s’annonce donc dans la continuité de ce que propose le groupe depuis maintenant une douzaine d’années.

Et pourtant, "Ritual" dégage quelque chose de frustrant. Pour moi personnellement. Parce que si le disque est indéniablement bon, il lui manque une étincelle pour passer le cran au dessus. Nous retrouvons le style typique du groupe, ce Heavy Metal racé qui peut se faire violence ("Art Of Noise") ou plus raffiné, flirtant avec un AOR plutôt bien foutu ("Destiny") et nous avançons en terrain connu, certainement un peu trop connu même, parce qu’il devient assez évident d’anticiper les différentes chansons. Nous retrouvons les singles évidents ("Destiny", "White Lines", "Damn You!") et le reste, qui n’est pas qu’un simple enrobage de luxe.

Le souci, c’est qu’ils ont tendance à nous la jouer de la même façon à chaque fois, avec l’alternance des tempi somme toute prévisible et un riffing pour le moins convenu, dans le sens où Robb Weir ne révolutionne pas son style. À son âge, ce n’est pas ce que nous lui demandons. Il laisse depuis un moment McCrystal s’occuper des soli et ce n’est pas un mal, Weir n’étant pas très doué dans le domaine. Mais malgré la bonhomie du guitariste et les prestations pleines de bonne volonté de Meille, c’est qu’aussi bonne soit la soupe servie, elle commence gentiment à devenir lassante.

Les années passent et les albums ont souvent un feeling similaire. Celui-ci, bien que légèrement plus Heavy que son prédécesseur, accuse un léger coup de moins bien également, avec quelques moments plus faibles, comme la ballade Rock "Love Will Find A Way", archi convenue et écoutée environ mille fois de la part de mille groupes différents, "Words Cut Like Knives" trop commune également, ou encore le lourdingue "Spoils Of War", pétri de bonnes intentions mais dont le résultat est vide de saveurs et de sens.

Nous restons dans une ambiance années 80, mais servie par une production moderne. Avec ce bon gros son bien rutilant, TYGERS OF PAN TANG sait se montrer séduisant et nous ferait presque oublier que ce qu’il propose est convenu. Il faut dire qu’il y a de l’efficacité malgré tout, c’est indéniable. Pas original pour un sou, les Tigres compensent ces années de disette avec une volonté de bien faire clairement affichée. L’interprétation est loin d’être molle et beaucoup de jeunes groupes évoluant dans le style pourraient s’en inspirer. En puisant dans les méandres de la NWOBHM, mouvement dont elle était un des fers de lance, la formation affiche un côté nostalgique, certes, mais fait également montre d’une efficacité redoutable.

Il fallait malheureusement quelques titres qui n’apportent rien et pire, qui desservent l’ensemble et une tendance à répéter les plans pour empêcher ce "Ritual" d’être aussi prenant et addictif qu’un "Ambush" ou un "Tygers Of Pan Tang" (l’album de 2016). Mais cela n’empêche en rien le groupe d’afficher une belle santé quand beaucoup le comptaient parmi ceux tombés pour le genre en 1989 et dont le retour était aussi incongru qu’inutile en 2001. Les TYGERS sont revenus de loin et "Ritual" n’est en aucun cas un coup d’arrêt. "Sail On", aventureux à souhait, n'est en aucun cas un morceau d'un groupe sur le déclin.

Et il reste le problème de la note… Souvent le point le plus frustrant pour nous. Ici, c’est un crève-cœur, parce que j’ai beau retourner l’album dans tous les sens, je ne vois absolument pas comment lui mettre un 4 vu qu’il ne m’a pas étonné plus que cela et qu’il y a quelques coups de (nettement) moins bien dessus. Tandis que le 3 semble parfaitement injuste et donne l’impression qu’encore une fois, le disque a été jugé par rapport à Spellbound", ce qui n’est absolument pas le cas. Mais que cela ne vous empêche pas de jeter une oreille sur cette légende de la NWOBHM qui a encore des choses à dire.

Note réelle : 3,5/5 mais ça, vous l'aurez compris.

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   DARK BEAGLE

 
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- Jacopo Mielle (chant)
- Robb Weir (guitare)
- Michael Mccrystal (guitare)
- Gav Gray (basse, chant)
- Craig Ellis (batterie, chant)


1. Worlds Apart
2. Destiny
3. Rescue Me
4. Raise Some Hell
5. Spoils Of War
6. White Lines
7. Words Cut Like Knives
8. Damn Yopu !
9. Love Will Find A Way
10. Art Of Noise
11. Sail On



             



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