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2015 A Dream In Static
2023 Let The Truth Speak
 

- Style : Kingcrow, Full Nothing, Porcupine Tree, Odd Logic, King Misfit, Need, Osyron
- Membre : Sevendust, Soilwork
 

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EARTHSIDE - A Dream In Static (2015)
Par HAPLO le 25 Mars 2020          Consultée 2184 fois

Rêve immobile,
Rêve éveillé.

J’ai toujours conçu et vécu la musique comme une sorte de parenthèse enchantée, une pause faite de fantaisie et d’évasion, au sein d’un monde pas toujours très rigolo ni très sympathique (et je n’évoque même pas la tristitude virussante ambiante !). Dans leur grande majorité, les formations métalliques dont nous dépiautons les offrandes sur NIME visent à nous faire entrer dans leurs imaginaires, si ce n’est dans leurs univers… Nombreux sont ceux qui s’y risquent, mais peu parviennent finalement à une immersion totale : EARTHSIDE fait partie de ces raretés.

Formation de Metal Prog mélodique US native du Connecticut, EARTHSIDE se distingue avant tout par l’absence d’une voix officielle ! C’est donc un « collectif créatif » instrumental, comme le définissent eux-mêmes les quatre musiciens du groupe, dont le projet est de proposer une œuvre originale au travers d’un style défini comme du "Rock Cinématographique". Accrochés à leur rêve musical, nos valeureux instrumentistes vont ainsi faire appel aux talents et savoirs-faire respectifs des sieurs David Castillo (OPETH, KATATONIA…) et Jens Bogren (OPETH aussi, SOILWORK, LEPROUS…) pour le mix et le mastering de leur premier né, "A Dream In Static" paru fin 2015.
le rêve se construit.

Et là, Ô cher lecteur, je vois déjà tes petits orteils transpirants se recroqueviller à l’idée de te tartiner une œuvre linéaire exclusivement instrumentale, traversée de concepts semi-mystiques alambiqués sur l’origine de l’univers et farcie de passages atmosphériques s’éternisant durant des plombes dans l’attente quasi désespérée qu’un riff velu vienne secouer le cocotier… J’ai moi-même nourri cette appréhension. Et je me suis planté !

Planté d’abord sur le caractère exclusivement instrumental. Car si EARTHSIDE ne compte en effet pas dans ses rangs un(e) vocaliste, le combo s’est néanmoins chargé d’aller en débaucher chez les copains et de les associer intelligemment à ce premier opus : C’est ainsi que Lajon Witherspoon (SEVENDUST), Daniel Tomkins (TESSERACT, SKYHARBOR…), Björn Strid (SOILWORK, I LEGION…) sans oublier Eric Zirlinger (SEER – FACE THE KING) viennent brillamment prêter leurs voix sur quatre des huit titres que compte "A Dream In Static". Variés, mais sans être opposés, ces chants donnent pourtant le sentiment d’être cohérents dans la succession des titres et évitent ainsi l’écueil de la dispersion avec des styles aux antipodes les uns des autres…

Planté également sur un album qui, loin d’être rectiligne, se caractérise en premier lieu par de très nombreuses variations, tant dans l’alternance entre passages où une musique tout en ampleur / richesse cède le pas à des moments plus intimistes, que lors de transitions entre un Prog musclé armé par des riffs puissants vers des phases atmosphériques du plus bel effet. Pouvant se révéler déconcertant pour des oreilles habituées (non, je ne dirais pas « formatées » !) aux poids lourds du genre, "A Dream In Static" s’illustre avant tout par une très belle musicalité globale elle-même portée par un son fin et dynamique rendant au mieux le rêve dans son intégralité. À cette fin, EARTHSIDE s’est en outre adjoint les services du prestigieux Moscow Studio Symphonic Orchestra (s’il vous plaît !) sur plusieurs de ses titres, ainsi que ceux d’un prodige du Hammered Dulcimer en la personne de Mister Max ZT…
le rêve prend vie.

Jouant sur des atmosphères colorées et prenantes, les musiciens déclinent ainsi une œuvre épaisse, multi-facettes, où les instruments tournoient et se fixent parfois quelques instants pour captiver l’auditeur. Posée sur de solides racines métalliques (lignes rythmiques efficaces, soutien basse-batterie énergique et très bien synchronisé…), la musique d’EARTHSIDE y intègre intelligemment une composante symphonique dynamique qui s’imbrique parfaitement sur les structures modernes des morceaux qu’elle enrichit alors par sa profondeur.
Aussi, dans cet ordre d’idée, les deux magnifiques morceaux d’ouverture représentent selon moi la parfaite illustration de ce mélange réussi : L’instrumental et énergique "The Closest I’ve Come" déploie tout d’abord en crescendo sa ligne rythmique posée sur des roulements de fûts pour nous emmener au fil d’une jolie montée en puissance vers son point culminant constitué par le solo, alors que le splendide et symphonique "Mob Mentality", avec son orchestre classique utilisé comme un instrument unique et son refrain (chanté !) puissant, nous entraîne vers des plaines épiques meublées de riffs accrocheurs et d’un jeu de double grosse caisse saisissant… Le tout servi par une mise en place remarquable… L’immersion est alors totale !
Une mention spéciale également pour l’orientalisant titre de clôture "Contemplation Of The Beautiful" qui, jouant sur ses nuances douces-amères menées de main de maître par Eric Zirlinger et ses montées mélodiques, parvient à faire passer ses 11:49 presque trop rapidement vers un bouquet final explosif laissant l’auditeur-rêveur littéralement sonné du voyage réalisé avec "A Dream In Static"…
le rêve se poursuit.

Sans être du même acabit (la barre est quand même placée à une belle hauteur !) le reste des morceaux offerts par EARTHSIDE démontre, s’il en est besoin, que nos zicos audio-cinématographiques en ont sous la pédale en termes de musicalité ou de variété : qu’il s’agisse de l’envoûtant "Crater" orné de sa ligne rythmique travaillée, de son bridge proche du Core et de ses passages aériens, du nuancé titre éponyme ou de l’instrumental "Skyline" fort de ses variations multiples et de la mise en avant du piano, le combo nous trimbale dans les méandres oniriques de sa musique qui, si elle est variée, n’en ressort pas éparpillée.
le rêve s’achève.

Un album prenant. Un album original. Un album cohérent malgré la multiplicité des intervenants et la variété des styles associés. Combo sorti du grand nulle part (encore un !), EARTHSIDE signe donc ici un premier coup de maître proche du sans-faute : les petites longueurs éprouvées à l’écoute des morceaux "Entering The Light" et "The Ungrounding", très fréquentables par ailleurs, font que cet opus échappe pour moi de peu à la perfection ! Il la frôle néanmoins…

C’est donc aux commandes de ma machine à parcourir les rêves que je me transporte au-dessus des plaines boisées et brouillardeuses du Connecticut d’où je lance dans les airs une bouteille contenant un rouleau de parchemin sur lequel est inscrit un magnifique 4/5 amplement mérité pour "A Dream In Static". Fatigué et quelque peu désespéré à l’idée que la réalité me reprenne dans ses rouages, je me répète inlassablement qu’en cette année 2020, les musiciens de EARTHSIDE préparent leur second album studio…

le rêve continu ?


- pour ne pas mourir idiot : "The Closest I’ve Come" / "Mob Mentality"
- pour vivre l’accélération temporelle : "Contemplation Of The Beautiful"
- pour un rêve cohérent : le reste de l’album.

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- Jamie Van Dyck (guitare, voix additionnelles, programmation, claviers addit)
- Frank Sacramone (claviers, programmation, percussion, guitares add.)
- Ryan Griffin (basse, chant additionnel)
- Ben Shanbrom (batterie, voix additionnelles)
- Guests :
- Lajon Witherspoon
- Daniel Tompkins
- Max Zt
- Björn Strid
- Eric Zirlinger
- Moscow Studio Symphony Orchestra


1. The Closest I’ve Come
2. Mob Mentality
3. A Dream In Static
4. Entering The Light
5. Skyline
6. Crater
7. The Ungrounding
8. Contemplation Of The Beautiful



             



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