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DEATH OLD SCHOOL MÉLO  |  STUDIO

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CHAPEL OF DISEASE - ... And As We Have Seen The Storm, We Have Embraced The Eye (2018)
Par WËN le 1er Juillet 2019          Consultée 6346 fois

Pour en terminer pour de bon avec 2018, il n'était décemment guère concevable de passer sous silence le cas bien particulier de CHAPEL OF DISEASE. En effet, du haut de cet improbable "... And As We Have Seen The Storm, We Have Embraced The Eye", le bouillonnant combo de Cologne a tout récemment frappé hyper fort en lâchant crânement cet énorme scud sur une scène Death Metal qui n'en demandait pas tant. En ce premier quart de XXIème siècle, là où nombre de ses comparses de jeu se perdent parfois en route à vouloir sonner ET original ET old school à la fois... Tout en tentant d'insuffler une certaine modernité à leur propos, CHAPEL OF DISEASE débarque la fleur au fusil, débordant d'une fraîcheur toute relative, pour gentiment envoyer tout ce petit monde réviser ses bases. Et vous vous doutez bien que sans un minimum d'argumentation derrière, nous ne nous permettrions pas de balancer de telles affirmations à l'emporte-pièce. Et cette argumentation, c'est à base de grosses paires de bollocks bien glabres que nos Allemands vont nous la faire rentrer. Deutsche qualität.

Certes, le quartette n'en est pas à son coup d'essai. Fondé en 2008 mais réellement actif à partir de 2012, suite au démembrement d'INFERNÄL DEATH où officiaient trois de ses membres, peut-être son effervescente mixture vous est-elle déjà parvenue aux oreilles auparavant ? C'est en tout cas notre cas. Et même si en termes de signes avant-coureurs, "The Mysterious Ways Of Repetitive Art", son précédent effort de 2015 qui avait pu jouir d'un succès d'estime fort à propos, se posait là ; il lui manquait néanmoins encore un je-ne-sais-quoi pour parvenir à pleinement nous convaincre (*) puisque malgré ses qualités certaines, nous ne nous étions pas pris une telle décharge d'adrénaline comme ici. Entre temps, Van Records, décidément toujours alerte pour sniffer les bons partis passe jeter quelques avides coups d'œil du côté de chez FDA Records, et tout comme pour ses compatriotes de SULPHUR AEON (ïa, ïa) en parallèle, prend le groupe en son giron, lui permettant au passage de bénéficier d'une plus large visibilité. Notons d'ailleurs que les deux formations se préparent à dévaster ensemble les routes du vieux continent dès cet automne... Coup du hasard ? Pas si sûr...

Musicalement, pour en revenir à cette tempête de couverture qui ne saurait tarder à nous rouler dessus, CHAPEL OF DISEASE, faisant partie de cette nouvelle génération de musiciens à savoir rendre humblement hommage au précieux héritage de ses grands aînés du Death Metal des 90s (DEATH, le groupe, en tête), ne réinvente pas forcément la roue, que cela soit clair. Néanmoins, dans l'approche stricto sensu, nous sentons sans ambages une volonté de la part du quartette d'insuffler sa propre vision à cette formule qui a su faire ses preuves par le passé. Totalement à la manière des Américains d'HORRENDOUS - et avec une majestuosité toute au moins équivalente - COD redynamise un style en participant ainsi, sans vergogne avec son truc bien-à-lui, à cette deuxième vague du renouveau du Old School Death Metal (sic), à laquelle nous assistons depuis quelques années déjà. Car si son opus précédent, fidèle aux préceptes du genre, s'attardait sur une formule réellement à l'ancienne bardée de dissonances et de ce qu'il faut de graisse dans le riffing et dans les growls, il savait cependant la parsemer, çà et là, de quelques influences plutôt inattendues (passages plus Atmo, parfois même presque psychédéliques) ; ce cru 2018, pour sa part, change radicalement son fusil d'épaule.

Sans pour autant repartir d'une feuille blanche, les frères Teubl (guitares) y gomment néanmoins la plupart des aspérités (exit les dissonances, à de rarissimes cas près) pour opter pour le tout-mélodique, comme d'anciennes et échevelées compos de la trempe d'un "Lord Of All Death" (sur le disque précédent) pouvaient le laisser présager. Bien sûr, les riffs, le growl, demeurent, mais ce n'est plus là LE propos de la formation … Au contraire de ces leads supra-mélodiques qui enrichissent l'album plus de 45 minutes durant et s'imposent ici comme le nouveau leitmotiv de CHAPEL OF DISEASE. Point de putasserie pour autant, tout est ici finement ciselé - élégant même - et fort à propos. Car à la différence d'une bonne majorité des groupes de Melodeath actuels (de troisième ou quatrième génération) qui se revendiquent de la scène de Göteborg mais qui, noyés sous des claviers insupportablement sirupeux, n'arrivent plus à aligner la moindre once d'agressivité dans leur musique ; LA CHAPELLE DE LA MALADIE, elle, a parfaitement assimilé ses bases (qui ne sont d'ailleurs pas tout à fait les mêmes, plus américaines que scandinaves) et sait pertinemment où elle souhaite nous mener. Revenant aux racines du genre en se réclamant d'un Death Metal en bonne et crue forme, le combo réinvente - ni plus ni moins - le Death Mélodique que l'on connaît et nous en expose sa propre vision, telle qu'elle aurait pu exister dans une réalité alternative vingt ans plus tôt ; ce "... And As We Have Seen the Storm, We Have Embraced The Eye" (les joies simples du 'copier-coller') prenant rapidement un virage inattendu, transcendant les frontières du Metal-De-La-Mort en venant le mâtiner d'un flow définitivement Heavy Metal, tant dans ses harmonies que dans ses mélodies.

Et à attentivement y réfléchir c'est bien de cela dont il s'agit ; Car à la base (remémorons-nous les premiers travaux de DARK TRANQUILLITY, IN FLAMES et consorts), le Death Mélo est une savante et équilibrée cohabitation entre la brutalité et de la force de frappe héritée du Death, et une nuance et agilité soliste toute Heavy Metal. Les grattes sont ici proprement déchaînées, les breaks s'enchaînent en d'impétueuses et obsessionnelles cascades, pour un résultat furieusement addictif ! Et même si aucun morceau ne se détache particulièrement des autres - cette œuvre étant à considérer comme un ensemble tumultueux de riffs et de mélodies excessivement bien senties - nous remarquerons néanmoins une tendance de chacun d'entre eux à proposer son petit truc. Pour commencer, l'enchaînement "Void Of Words" / "Oblivious - Obnoxious - Defiant" et leurs envolées mélodiques respectives à percer la stratosphère, envoie d'emblée du sacré bois. Là, un pont basse/grattes acoustiques, ici une partie instrumentale aux accents très... DIRE STRAITS (**), par là quelques arpèges en guitare claire (d'ailleurs très présents sur ce disque), vous ouvriront sans peine les portes de l'univers du combo. Et déjà, là, il faudra vous en remettre ! "1.000 Different Paths" saura placer un chant grave accompagné d'envolées planantes et d'une conclusion MAIDEN-ienne du plus bel effet, tandis que "Null" devrait vous séduire via sa partie instrumentale encore plus débridée et épique que les autres. Une fois percé l'œil du cyclone, c'est la sérénité des grattes aériennes proposées sur "Song Of The Gods" qui viendront brièvement nous faire découvrir de tous autres paysages sonores, tandis que la tempête fait toujours rage à l'extérieur. Des turbulences qui, sous couvert de quelques houleuses accélérations typées 'tsunami' ("The Sound Of Shallow Grey", "Null" lorsqu'il reprend de plus belle), ne manqueront jamais de venir nous rappeler à qui (et à quoi) nous avons à faire. Les guitares s'entrecroisent parfaitement, tout est fluide. C'est franchement ma-gneu-faï-que.

Les six titres, s'étirant entre sept et neuf minutes en général, promettent donc tous leur lot de rebondissements, entre fiévreuses descentes de manches bourrées de feeling et accalmies de rigueur toutes aussi riches en émotions. À aucun moment, l'ennui ne se laisse donc ici présager. Loin s'en faut, ce recueil qui s'enfile d'une traite paraît d'ailleurs très court malgré ses trois-quarts d'heure effectifs. Immédiat et sans temps-mort, c'est fort logiquement qu'il se laisse relancer et ce, sans signe d'essoufflement aucun.

Sans pour autant recueillir le qualificatif de 'Progressif', CHAPEL OF DISEASE nous livre là un disque débridé, plein d'idées, mais surtout, foutrement maîtrisé. Excellente surprise de fin d'année dernière, ce LP pourrait ouvrir bien des vocations et vient en tout cas enrichir la longue liste des formations pouvant se permettre un doigt gracieusement huilé dans le fondement de tous ces détracteurs déclamant à qui veut bien les entendre que rien de nouveau (ni d'intéressant) n'a émergé depuis plus de vingt ans sur la scène Metal. Sans blague ?! Bref, un disque très frais, idéal donc en période de canicule ... Quoiqu'il risque quand même très fortement de vous faire transpirer...

Note réelle : 4,5/5.


:::

(*) Alors ça, c'était avant, hein ! Car à le refaire tourner ces jours-ci et en lui prêtant toute l'attention qu'il mérite, on y décèle quand même de nombreux atours qui ne demandaient qu'à pleinement exploser.

(**) Non, pas le DIRE STRAITS de "Sultans Of Swing".

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- Laurent Teubl (chant, guitare)
- Cedric Teubl (guitare)
- Christian Krieger (basse)
- David Dankert (batterie)


1. Void Of Words
2. Oblivious - Obnoxious - Defiant
3. Song Of The Gods
4. Null
5. 1.000 Different Paths
6. The Sound Of Shallow Grey



             



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