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DOOM METAL  |  STUDIO

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2015 With The Dead
2017 Love From With The Dead
 

- Style + Membre : Cathedral, Electric Wizard, Age Of Taurus

WITH THE DEAD - Love From With The Dead (2017)
Par LYRR le 21 Avril 2018          Consultée 2046 fois

Avec les supergroupes, il est difficile de savoir à quoi s’attendre. Sont-ils le fruit de la volonté artistique de musiciens reconnus de mettre en commun le talent dont ils ont déjà prouvé l’étendue pour parvenir à composer une œuvre de qualité exceptionnelle ? Sont-ils simplement l’émanation d’une envie de faire de la musique entre collègues mais néanmoins amis après des années à se dire « il faudrait vraiment un jour enregistrer un disque ensemble » dans les backstages, une canette à la main ? Ou est-ce tout bonnement le résultat d’une poussée de vénalité urticante ? La réalité ne se trouve pas forcément dans une seule catégorie, mais l’on est en droit de se poser la question : pourquoi WITH THE DEAD ? Quelle est la raison d’être de ce groupe ? Art, amitié, ou fric ?

Ne pouvant me prononcer ni sur la qualité de la relation entre les membres du groupe ni sur leurs rentrées d’argent, je me contenterai de considérer l’aspect artistique de l’œuvre. "Love From With The Dead" est une création de Lee Dorian (ex-CATHEDRAL et patron de Rise Above Records, entre autres) dans le plus pur style de Lee Dorian. Entendez par là que ça sonne comme du CATHEDRAL. Vraiment. Quoique, non, en fait. CATHEDRAL était bien plus intelligible que ça. Forcément, il y a des similitudes, mais WITH THE DEAD est ici un bon cran en-dessous pour une simple et bonne raison : on ne comprend rien. Le son se veut old school, vaguement CELTIC FROSTien, mais le résultat est mitigé, brouillon. Les guitares sont tellement saturées que l’on a l’impression d’écouter du Drone mal enregistré. Et le chant sonne lointain, sans expressivité, sans vie.

L’album s'étire souvent en longueur, les titres sont de peu d’originalité et leur rythme est globalement trop mou, contrairement au premier opus du groupe, qui avait au moins le mérite d’être assez punchy à défaut d’être novateur. Et une heure cinq de musique lo-fi, c’est facilement ennuyeux. Franchement, on passe son temps à regarder sa montre en l’écoutant en espérant que quelque chose se passe, ou au moins que le titre en lecture se termine bientôt. Peut-être que les riffs auraient pu donner un résultat probant, mais la production est – volontairement – tellement cheap que l’on a du mal à distinguer les notes les unes des autres. C’est massif, certes, mais terriblement peu impressionnant. Il y a un côté hommage aux années 1990 dans cette qualité sonore douteuse, mais cela ne signifie pas que cela a une quelconque valeur ajoutée pour le disque. Au contraire, ce choix le dessert car il en devient trop monochrome.

L’uniformité du son a quelque chose de dérangeant : l’on aurait envie de ressentir de manière plus subtile les variations de riffs et les soli, mais tout est noyé dans une masse indiscernable qui étouffe dans l’œuf toute tentative de développement d’atmosphère différant de l’étroite ligne de conduite suivie d’un bout à l’autre du disque. Il y a des passages qui mériteraient d’être mieux valorisés, comme le final de "Eyptian Tomb" ou encore les riffs plus mélodiques de "Reincarnation Of Yesterday". "Watching The Ward Go By" profite en revanche bien de la saleté des distorsions : comme quoi, tout est une question de dosage. Et ce dernier aurait pu être de manière générale plus fin, afin que les contrastes ressortent mieux à l’oreille.

Finalement, ce que l’on pourrait conclure sur ce disque est que l’on sent que WITH THE DEAD n’est pas né de la dernière pluie et qu’il sait de quoi il parle, mais que ce savoir-faire est difficilement perceptible, étant donné la qualité volontairement brouillonne de la production. Les guitares grésillent tellement que l’on peine à discerner les changements de riffs, et le chant est un peu trop monotone, même pour du Doom de cet acabit. Le résultat est mitigé : c’est long, trop souvent ennuyeux et sans identité marquée, mais il y a de temps à autres des riffs efficaces et des ambiances écrasantes comme l’on peut parfois les aimer. Lee Dorian et ses collègues ont certes des carrières qui montrent qu’ils n’ont plus rien à prouver, mais certains choix esthétiques auraient sûrement mérité d’être reconsidérés plus en amont ; dommage ! Niveau artistique, ce n’est donc pas une franche réussite ; espérons au moins que les musiciens ont pris leur pied en studio et le prennent sur scène, et que la rentabilité sera au rendez-vous, ce sera déjà ça de pris.

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   LYRR

 
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- Tim Bagshaw (guitare)
- Lee Dorrian (chant)
- Leo Smee (basse)
- Alex Thomas (batterie)


1. Isolation
2. Egyptian Tomb
3. Reincarnation Of Yesterday
4. Cocaine Phantoms
5. Watching The Ward Go By
6. Anemia
7. Cv1



             



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