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2007 The Goliath

ORGONE - The Goliath (2007)
Par POSITRON le 29 Mars 2018          Consultée 1510 fois

BOUM !

C'est l'explosion ! Le chaos, le désordre, la fumée, les cris – et puis tout retombe. Ce sont des labyrinthes et des labyrinthes de labyrinthes myrmécéens, engloutis, oubliés. C'est la guitare, l'éternelle guitare, la sempiternelle guitare, celle des vrais hommes du temps que c'était mieux avant qui roquaient durs et chevauchaient libres (*) tels le prêtre de Judas qu'il a les meilleurs refrains et les meilleures mélodies mais qu'il est con quand même parce qu'il est prêtre et parce qu'il est Judas – faut suivre un peu voyons –.

C'est la mélodie, enflammée, déchirée, tourmentée, malaxée pour être partout et nulle part, accrocher et puis repousser, pleurer et puis hurler, danser et puis tomber, pour virevolter de note en note et de neurone en neurone en tranchant les synapses, vandale, pyromane, anarchiste, hors-la-loi, déviante, dégénérée, fin de race. C'est le rythme, épileptique et débile, frénétique, hyperactif, changeant toutes les secondes, toutes les demi-secondes, tous les quarts de seconde et ainsi de suite en un sur deux puissance n qui tend vers zéro en l'infini, s'arrêtant par hasard comme si le batteur perdait ses baguettes juste au moment où la guitare passe en clean dans un grand voile de réverb – c'est fou les coïncidences comme ça dans la vie – et puis TAC TAC TAC frappant sa snare comme un thrasheur demeuré parce que putain quoi de mieux que défoncer une snare de merde manufacturée et standardisée avec des baguettes manufacturées et standardisées quand on veut être autre chose que manufacturé et standardisé ça tombe sous le sens.

C'est la virtuosité, toujours la virtuosité, encore la virtuosité, géniale, surhumaine ! Ich bin ein virtuoseuh ubermensch sauf qu'avec sept milliards d'êtres humains des virtuoses géniaux on en a plein les poches sous les yeux, fatigués qu'on est d'entendre des musiciens payés à la note comme les rédacteurs payés à la page, surtout les Chraideurs avec leurs pentatoniques, leur âme, leur jeu, leur toucher. Ou bien les Yngwies bis avec leur harmonique mineur de ploucs qui ont entendu VIVALDI et BACH une fois dans leur vie, incapables de piger que ce qui est bien dans le baroque c'est le contrepoint, c'est-à-dire la partouze, l'entre-branlette simultanée, et pas juste de la masturbation solitaire et pathétique aussi peu féconde que ta musique qui tourne en boucle sur des références que tu ne saisis pas. Ah oui, les références.

Ce sont les références : BEHOLD, BENEATH THE MOLESTED SPAWN OF MASSACRE IS(IS) THE CRIMSON CONVERGE qui jouent six – pardon cinq y a un interlude avec de la reverb et tout – cinq disais-je, cinq fois "Punish My Heaven " vous savez le tube du meilleur album de DARK TRANQUILLITY qui fait na-na-na-na très vite avec plein de notes partout au début et puis à la fin c'est de la progression harmonique émotionnelle à la croche et puis on sait pas trop ce que ça veut dire punir mon paradis mais ça fait stylé parce que c'est comme ça. Bon ben là c'est la version Avant Math Prog Technical Atmo Sludge Death Post Metal un peu Core mais pas trop parce que j'ai quand même envie que vous écoutiez ce disque je me casse pas le cul pour rien et parce que comme tous les chroniqueurs je ne sais finalement pas grand-chose (mais j'en sais encore moins que les autres), je vais faire un parallèle avec GRIDLINK parce que j'aime bien GRIDLINK. Technique, émotion, violence, narrativité, ah zut ça s'arrête la parce que c'est pas du tout les mêmes riffs c'est bien ballot. Bon alors les riffs.

Ce sont les riffs ! Sans rire des riffs sur un album de #LeMétalle on va de mal en pis dans cette chronique. Les riffs enflammés, déchirés attendez ça c'était la partie sur la mélodie j'ai du les confondre, bizarre, encore une curieuse coïncidence. Et donc les riffs, labyrinthiques encore parce que j'aime bien mes putains de labyrinthes, comme des galeries étroites dont les murs sont couverts d'imprécations incompréhensibles, étirés comme des élastiques jusqu'à ce que le cerveau se perde comme dans des montagnes russes de judicieuse technique et de phrases qui font ping – pong – ping – pong dans un call & response allô, qui est au téléphone je vous prie, rallongés jusqu'à ce qu'on se pose la question de la définition du mot riff et comme dans "The Disintegration Loop" ou son ancêtre moins mélodrama"I Am Sitting In A Room" à chaque fois la boucle est différente et se dégrade jusqu'à ce que quelques chugs chugs palm mute-és aidant à la transition on se vautre dans l'atmopost bidule hurlant et plaintif limite JESU OF LUNA mais Post-Hardcore, tu vois, avec les guitares hachées qui crachent des accords qui chialent et puis ça re-serpente un peu, ça fait genre ça balance des harmoniques artificielles comme autant d'appels à l'aide pour chasser le pathos qui s'avance doucement dans l'ombre mais vaincu par la désintégration progressive de la musique, comme une allégorie de la décrépitude des corps dans la vieillerie on retombe dans le mid-tempo jusqu'à ce que l'album s'immobilise sur quelques arpèges pendant que le hurleur dans sa métaphysique solitude me parle de dernières leçons ou de premiers actes de beauté.

C'est la longueur, comme la chronique, parce que ça plaît au prolo pour qui la taille compte alors que les propos (des chroniques, comme des albums ou de tout ce que tu veux) sont toujours compressibles : problème de difficulté à peine polynomiale face à nos algorithmes de la modernité contemporaine qui nous disent que quand on peut résumer tous ces zéros et uns vides d'informations utiles en deux-trois phrases soit pas beaucoup d'octets on a finalement pas grand chose à dire et que ce rien on se le répète en boucle (notez que j'ai toujours les mêmes thèmes dans mes chroniques) et ce dont on ne sait parler, mieux vaut le taire mais parfois il faut parler même genre maintenant alors je parle, je parle :

C'est ardu, c'est délicat, c'est mystérieux, ça demande qu'on lui consacre le temps qui lui est nécessaire même si parfois ça bloque et ça veut pas comme quand tes parents ont baisé pour que ton éminente conscience soit en train de lire le mot « caca » dans cette phrase, parce que c'est important – l'album pas le caca –, parce qu'au moins autant que toutes les cacas métalliques que j'ai chroniqué (**) ça en vaut les putains d'efforts que tu vas faire pour une fois dans ta vie que par pure projection je vais supposer vide et futile, parce que peut-être que ça rendra ta vie un peu moins vide et futile, parce qu'un David de sons dégueulasses et mal branlés par trois Ricains potentiellement alcooliques dans ce garage qu'ils appellent un studio c'est pas tout fait rien face à l'infiniment éternel Goliath d'hostilité éternellement infinie de l'univers, parce que c'est de l'« human expression », parce que ça me fait serrer les dents pour ne pas chialer en regardant des hectares d'Europe défiler par le hublot du vol international qui m'emmène loin de ce qui me maintient en vie, parce qu'il te fallait pas lire tout ce pavé prétentieusement bordélique pour comprendre qu'il y a quelque chose dans cet album que tu ne trouveras nulle part ailleurs, qui me parle comme un soudain pressentiment mystique, comme la beauté hypnotique des déluges, comme une forme de sublime dans laquelle s'anéantir. Voilà je te l'ai dit, maintenant casse-toi la chronique est terminée.

_ _ _

(*) Excellente chanson par ailleurs
(**) En toute modestie et malgré mon activité ridicule j'en ai chroniqué des plutôt proches du meilleur qui est plus mieux que les autres selon mon goût subjectif qui est objectivement bon ou l'inverse je ne sais plus.

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   POSITRON

 
  N/A



- Steven Jarrett (guitare, chant)
- Andrew Ransom (basse)
- Justin Wharton (batterie, percussions)
- Christian Senrud (chant)


1. Lessons Of Mesopotamia (century Of Filth)
2. The Goliath (drained Trough Of Resistance)
3. The Levitating Chandelier
4. Bamboo Cannons (loaded With Dust)
5. Vowelic Drone
6. Vomited Hyacinths (first Act Of Beauty)



             



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