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BLACK/PROG  |  STUDIO

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2009 Metazoa
2017 Diaspora
 

- Style : Ne Obliviscaris, Iapetus
 

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CORMORANT - Diaspora (2017)
Par MEFISTO le 17 Mars 2018          Consultée 2346 fois

Plus on vieillit, plus on a de responsabilités. J'ai trois enfants, une entreprise, des hobbys, des péchés et de mauvaises habitudes à alimenter, donc oui, je manque parfois de temps pour suivre l'épileptique actualité métallique à la lettre comme un renard suit sa proie à longues oreilles. Vous me pardonnerez donc de vous parler des Américains de CORMORANT à la limite NIMEienne, celle qui décide si un album ira en Nouveauté ou en Archive. Je sais, grâce au dernier sondage effectué sur le sujet, qu'une grande majorité d'entre vous venez chez nous pour les Nouveautés, alors je me suis dépêché pour reprendre le temps perdu et vous insuffler l'envie irrépressible de vous jeter corps et âme sur ce quatrième album des Californiens. Selon ma théorie, l'album de la pré-maturité, sinon celui de la maturité.

Ce Black Prog que le quartette projette sur "Diaspora" est d'une curieuse facture. Le meilleur et plus audacieux comparatif que j'oserai est un mélange de MASTODON et NE OBLIVISCARIS, soit une superbe osmose entre la complexité progressive passée, l'étonnante recherche musicale moderne et l'avant-gardisme détonnant à chaque minute de ce maelström d'émotions. On a ainsi droit à un autre cas typique de bipolarité créative : dans le coin bleu, CORMORANT nous lapide de ses riffs lourdingues et de ses growls scandinaves, alors que dans le coin rouge, on a droit à un CORMORANT lyrique, clair, mélodieux, complexe, touchant à la limite, qui joue avec nos nerfs sur des morceaux sempiternels.

Imaginez simplement la clôture de 26 minutes… On parle encore des morceaux de 15 minutes de PINK FLOYD ou MOONSORROW en 2018, alors bonne chance pour décanter une œuvre comme "Migration", dont les circonvolutions ne cesseront pas de sitôt de vous éblouir tellement les Américains sont de grands orfèvres. Empruntant les gemmes aux pointures du genre telles qu'AMORPHIS, AENAON et IHSAHN, les Ricains font preuve d'audace, tout en assumant une large de part de conservatisme dans leur musique, qui sonne souvent comme un brûlot Stoner, voire Heavy burné.

Reste que l'ADN de CORMORANT s'avère rebelle à l'extrême, ce qui cause chez l'auditeur la classique obligation d'écoute attentive. Parallèlement et ironiquement, je me suis pris à apprécier ce "Diaspora" à oreille inattentive, en couvert sonore, tout en en goûtant les richesses. Mes clients, dont le contrat a été réalisé durant l'écoute de cet incommensurable album, ne sauront dire ce qui m'a inspiré, mais une chose est certaine : si je ne me le rappelle pas moi-même, le seul fait que CORMORANT soit dans le choix de réponse me suffit. Ce groupe, mes chers lecteurs et amis ouverts d'esprit, est une bénédiction pour les conduits. Il agrandit les neurones.

Que vous soyez en mode découverte ou non, en train de baiser ou de bosser, CORMORANT et ses horizons contraires saura ravitailler votre besace. Les Américains, comme bien d'autres, arrivent à tresser un pont entre les années dorées de la musique complexe et la modernité, qui est loin d'être simpliste, surtout si on tient en compte que le passé inspire bien plus nos maîtres-étalons que l'avenir incompris…

Fans de Prog des 70s à aujourd'hui, fans de musique alambiquée, de montagnes russes (ici américanisées) et de structures déconstruites, lancez-vous gueule ouverte sur ce somptueux album qui aura marqué l'année 2017 chez plusieurs observateurs.

Un must pour les connaisseurs et une curiosité pour les néophytes ou les quasi moustachus métalliques. Ce "Diaspora" contribuera à accélérer la pousse de votre barbe de sage…

Plus on vieillit, plus on a de recul face aux créations que notre cerveau malade a la chance de croiser. Plus on peut tempérer notre enthousiasme avec notre mémoire à long terme des trucs qui nous ont marqué. Eh bien ici, ça risque pas de s'estomper de sitôt. Au même niveau qu'un OPETH de la grande époque.

Un immense 4 qui vaut la peine d'être gavé jusqu'à l'obésité.

Podium : (or) "Preserved In Ash", (argent) "Migration", (bronze) "Sentinel".

Indice de violence : 2,5/5.

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   MEFISTO

 
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- Nick Cohon (guitare)
- Brennan Kunkel (batterie)
- Matt Solis (guitare)
- Marcus Luscombe (basse)


1. Preserved In Ash
2. Sentinel
3. The Devourer
4. Migration



             



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