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DOOM METAL  |  STUDIO

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DREAD SOVEREIGN - For Doom The Bell Tolls (2017)
Par WËN le 10 Septembre 2017          Consultée 2076 fois

Si en cet été d'accablante chaleur, nous prenons la plume en rêvassant à une hypothétique virée vers la mythique Tara, résidence des Ard ri Érenn, ces suprêmes souverains des antiques royaumes d'Irlande ; ce n'est pas dans l’optique de profiter des paisibles et verdoyantes landes alentours ensemencées çà et là de quelques ruines immémoriales (quoique, tant qu'à y être). Non, notre destination est cette fois-ci est tout autre et bassement pratique puisque, quitte à prendre le frais, c'est dans les sordides et humides caves de sa chagrineuse capitale que nos pas vont ainsi nous mener, sur les traces d'un effroyable souverain oublié.
Car en ce début 2017, DREAD SOVEREIGN - à nouveau réanimé pour un troisième méfait - se décide enfin à exhiber son vilain crâne grimaçant du sépulcre où il se terre depuis un trio d’années maintenant. Notre spectre, tout d’abord reconnu pour être l’échappatoire Doom Metal de son Nemtheanga de géniteur (chant, basse et ô combien charismatique vocaliste de PRIMORDIAL) allié à Sol Dubh (alias Simon O'Laoghaire, son acolyte derrière les fûts au sein de PRIMORDIAL) et à Bones (guitare, DE NOVISSIMIS, WIZARDS OF THE FIRETOP MOUNTAIN) tient, il faut bien l’avouer, sa relative renommée de cette aura de curiosité - somme toute logique - qui ne manque d'en nimber son line-up. Forcément, l’une des plus magistrales voix de la scène ‘extrême’ actuelle, dans un registre qui n’est pas coutumièrement le sien (quoique, ce point mériterait largement d’être débattu), ne peut manquer d’attirer bien des regards.

Ainsi, dans un registre Doom mine de rien assez personnel car heavy à souhait dans la lourdeur de ses riffs mais au demeurant relativement atmosphérique par les miasmes avariés qui ne manquent de s’en dégager (la moisissure, sans doute), jouissant d’un chant habité sachant naturellement en imposer et de guitares jamais en reste lorsque vient leur tour de s’accaparer la partition, les Irlandais, avec un EP ("Pray To The Devil In Man", 2013) et un album ("All Hell's Martyrs", 2014) à leur actif, n’ont maintenant plus qu’à confirmer tout le bien que nous pensons d’eux, se donnant pour le coup le temps de fourbir leurs armes malgré un changement de batteur (Con Ri, ex-ALTAR OF PLAGUES, y remplaçant Sol Dubh).

Et la première charge de ce "For Doom The Bell Tolls" - qui tente à prouver qu’il est possible d’être Doom ET cocasse à la fois (et qui va nous obliger à nous surpasser pour nos prochaines entêtes de chroniques) - ne sera pas pour nous déplaire, le trio nous y développant treize minutes durant, après une morne et venteuse intro de rigueur tous carillons dehors, un majestueux Doom sépulcral, apathique et fangeux. Le cahier des charges est respecté. Nemtheanga y est impérial, le bas tempo insolent. Et nous eûmes aimé un album d'une telle superbe, grave et immémorial, dans la lignée de leurs précédents travaux, impavide face aux ravages du temps et des intempéries. Malheureusement Averill et sa bande en ont décidé tout autrement, puisqu'après cet aperçu fort en caractère, le trio commence … à faire n'importe quoi, s'éparpillant dans toutes les directions sans réel but précis. Tout du moins, de notre point de vue.

Ainsi, Son Écorchée Majesté nous expose ici une vision plus accrocheuse et davantage orientée Heavy Metal (mais quand même relativement down-tempo sur ses refrains, ne déconnons pas avec ça) de son art sur un "This World Is Doomed" transpirant la bière par tous les pores, avant de partir explorer la galaxie sur "The Spines Of Saturn", une composition enlevée aux enfumés relents psyché/stoner (mais pas tant surprenants, eu égard au titre de clôture de l’opus précédent, qui naviguait déjà en dans de telles hautes-sphères embrumées), rehaussée d’une partie soliste de premier choix. Reste une reprise de VENOM ("Live Like An Angel, Die Like A Devil", logiquement plus lente ici, honnête sans non plus révolutionner l’originale) à se carrer entre les crocs et nous voilà déjà à devoir relancer la lecture, presque déçu que ces trois années d’attente se consument si rapidement (37 petites minutes, soit la moitié de son prédécesseur).

Par rapport à ce que nous allons ajouter ci-après et la note associée qui ne va manquer de tomber, comprenons-nous tout de même bien, les quelques titres présentés ici demeurent intrinsèquement de très bonne qualité, c’est un fait. Certes, DREAD SOVEREIGN n’évolue plus là où nous pouvions l’y attendre (passé ce pachydermique "Twelve Bells Toll In Salem" d’introduction, donc), mais après 20 ans passés à écumer les rivages européens, ces gars n'ont certainement aucun compte à rendre à quiconque à ce niveau, ce projet ayant toujours été considéré comme une escapade. Libre à eux de quitter leurs caves moyenâgeuses pour d'autres cieux. De même, le chant de Nemtheanga masqué par davantage de volutes fumigènes, plus en retrait ici, ne se fera plus l'élément primordial de la musique de la formation. Mais là encore, rien de choquant, les compos suivent. Là où le bât blesse, en revanche, c’est du côté de l'hétérogénéité de l'ensemble ainsi que du faible nombre final de pistes (car une fois écartés les interludes et la reprise il ne demeure qu’un trio de compo)… qui condamne ce skeud, tenant finalement davantage de l’EP que du réel full-length, à rester maladroit (pour ne pas dire bancal).

Et malgré la bonne volonté de son trio de géniteurs, nous voilà face à ce dilemme pas si rare (on se rappellera de leurs compatriotes de MOURNING BELOVETH via leur récent "Rust & Bone" (2016) ou, dans une moindre mesure, du probablement dernier effort de NEGURA BUNGET ("Zi", 2016)) où le groupe n'a pas forcément envie (ni le besoin) de développer davantage, préférant proposer un opus court qu'un disque se perdant en de trop longues et stériles circonvolutions, mais devant lequel, l est bien difficile d'atteindre un honnête 4/5, ni même généreux 3/5, si bons les titres proposés soient-ils. Ce 2/5, même s'il pourra s'avérer sévère, devra donc être considéré comme un reflet de l'album (court et mine de rien trop inéquilibré) plutôt que des titres qui le composent.

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- Nemtheanga (chant, basse)
- Bones (guitare)
- Con Ri (batterie)


1. For Doom The Bell Tolls (instru)
2. Twelve Bells Toll In Salem
3. This World Is Doomed
4. Draped In Sepulchral Fog (instru)
5. The Spines Of Saturn
6. Live Like An Angel, Die Like A Devil (reprise Veno



             



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