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1997 The Eerie
The Turns

GODS TOWER - The Eerie (1997)
Par VOLTHORD le 18 Septembre 2017          Consultée 1073 fois

Fouiller l’underground est un jeu d’enfant aujourd’hui, et ne requiert désormais que beaucoup de temps à perdre, et une faculté titanesque à ne pas juger (trop) vite des albums forcément amputés de leur contexte. Faire l’effort de ne pas s’arrêter aux premières écoutes (le prétendant du jour aurait été mal barré), devant la chiée de chaînes YouTube nous invitant à une consommation boulimique pour des sorties plus aguicheuses est un peu le "problème de riche" de l'archéologue du web d’aujourd’hui.

GODS TOWER est une redécouverte comme j’arrive encore rarement à en faire. En 1997, la jeune formation biélorusse sortira deux albums : "The Eerie", reprenant son ancienne démo de 1993, au rendu rudimentaire, brut et ma foi difficilement abordable, puis le fantastique "The Turns", perle oubliée par le temps, véritable proto-PRIMORDIAL et crypto-BATHORY à l’ambiance simplement unique. Je pense bien auparavant être tombé sur le groupe au tournant 2011, avoir même écouté, gardé un temps sur mon disque dur leur troisième opus, "Steel Says Last", dont l’écoute aujourd’hui m’est encore extrêmement désagréable (j’y reviendrai peut-être). Rien qui me donne une envie de prendre la plume.

Il faut dire qu’entre 1997 et 2011, le groupe avait alors perdu cette "fougue du débutant" et ne semblait plus trop savoir quoi faire de son propre style. Ce n'est qu'en cette année 2017 que je me suis pris GODS TOWER véritablement en pleine tronche. Moment également de découvrir le titre orphelin "Liar", sorti en 2016 sans album pour soutenir son propos et tellement MER-VEILLE-EUX qu’il m’est difficile de ne pas revenir sur "The Turns" et "The Eerie" pour mieux négocier le retour en forme (rapide je l’espère) de ces Biélorusses que le temps a malheureusement oublié.

GODS TOWER est, certes, païen dans son attitude et guerrier devant l’éternel. Il est pourtant clairement influencé par un Doom Death crasseux car empruntant effectivement une pesanteur caractéristique dans le riff. Il est de ce point de vue intéressant de voir que personne n’a jamais songé à classer le PRIMORDIAL du début des années 2000 dans le Doom, alors même que son homologue MAEL MORDHA n’a aucun mal à rentrer dans cette catégorie pour la plupart des critiques et sites web. GODS TOWER occupe également ce terrain étrange où c’est le tempo au cyanure qui évoque le champ de bataille dans ses moments les plus désespérés. Ici, les étiquettes de genre sont des conventions :les trois groupes partagent l’étiquette païenne avec ce même regard tourné vers des cieux lourds et orageux et il me paraît évident qu'un auditeur de PRIMORDIAL et MAEL MORDHA devrait se tourner vers GODS TOWER.

Le feeling folk "garage" est d’autant plus percutant qu’il se passe la plupart du temps du clavier ou d’instruments trad. Les guitares en revanche, n’hésitent pas à se donner des trémolos qui distingue le riff de GODS TOWER de ses contemporains. Craillard, et sur cet album oscillant entre le lourd et le lourdingue, il ne faudrait pas non plus faire les ingrats et admettre que GODS TOWER tire habilement (et même définitivement) son épingle du jeu.

L’empreinte sonore de Lesley Knife, dans ses tirades bourrues rappelant le "ni chanté ni hurlé" d’un CELTIC FROST après une bouteille de vodka, ne manqueront pas de faire fuir le tout venant, tant il faut un temps (assez long) d’adaptation pour que ses défauts ne deviennent un autre des aspects marquants de cet album.
Le titre final éponyme est d’ailleurs très BATHORYen dans la maladresse totale de son chant plein de ferveur.

Enfin, GODS TOWER se fait surtout le chef du morceau-fleuve pagano-plombé, à un moment où le Doom de manière générale est bien loin d’en faire une mode (je n’ai pas d’exemple en tête d’albums de Doom du début des 90s avec 3 morceaux fleuves de 10 minutes, je prends les suggestions d’écoutes !), dix ans avant que MOONSORROW n’en fasse son domaine de prédilection dans le Viking Metal. À la différence énorme que la richesse de GODS TOWER tient non pas dans sa sophistication mais dans une beauté crue avec des progressions lentes mais bien senties. "Till Death Do Us Part" se pose d’ailleurs comme la pièce centrale de l’album, à écouter en premier - et pas qu’une seule fois avant de baisser les bras, tricheur ! - pour se donner un avant-goût de ce groupe, véritable pot de Vegemite™ du Doom épique, à la fois amer et grimaçant et riche en énergie.

"The Eerie" n’est que le prélude avant un "The Turns" sorti la même année, et qui est, quant à lui, une véritable perle de l’underground de l’époque.

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- Yuri Sivtsoff (basse)
- Wladislaw Saltsevich (guitare)
- Dmitry Ovchinnikoff (claviers)
- Lesley Knife (chant)
- Alexander Urakoff (guitare)


1. Reign Of Silence
2. When Life Ends
3. Inis Afalon
4. Till Death Do Us Part
5. The Eerie
6. Beyond Praying (bonus Track)



             



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