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METAL ELECTRO INDUS  |  STUDIO

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- Style : Blacklodge, Thorns
- Membre : Mysticum, Dissection, Mayhem, Watain, Djevel
 

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ABORYM - Shifting.negative (2017)
Par PERE FRANSOUA le 30 Juin 2017          Consultée 1685 fois

Italie. Dans une petite pièce confinée bourdonnent toutes sortes d'appareils électroniques. Des câbles s'entremêlent, se tortillent entre les écrans et serpentent lourdement au sol. Baigné par les lumières vibrantes des écrans, un homme seul bidouille fiévreusement, cyber-chef d'orchestre possédé, apprenti sorcier qui tente de dompter ses machines. 
Fabban, l'unique membre originel du monstre de Black Indus ABORYM, a réussi l'impossible avec ces machines : un bond scientifique vers le passé. À l'instar du docteur Emmett Brown, il s'est téléporté  dans les années 90. Il y a rencontré Trent Reznor en pleine expérimentation et dans son dos il a fabriqué un disque qui aurait pu faire sensation s'il était sorti avant "The Downward Spiral" et "Antichrist Superstar". 
De retour vers le futur, Fabban lance sur le monde le très attendu "SHIFTING.negative" en ce début 2017. 
Bé non mon gars, bien tenté mais ça ne colle pas, tu viens juste de pondre une grosse repompe d'une musique rentrée au panthéon du Rock !

En bref : Rock-Metal vaguement Indus déjà vu mille fois, chant clair convenu et sans intérêt entre un sous-Trent Reznor et un sous-Billy Corgan (SMASHING PUMPKINS), tentatives de refrain saturé façon Rock Indé, velléités électroniques datées entre NINE INCH NAILS-Pour-Les-Nuls et Techno timide de club Goth has been. Voilà le tableau. Est-ce utile d'en dire plus ? 

Allez ! Le disque est indubitablement varié avec un nombre indécent d'invités. Voilà ce qui arrive quand on a plus d'idées à soi. Une constante au moins : ABORYM a toujours pratiqué le collage musical (en mélangeant les genres parfois de façon un peu limite) et a toujours eu recours à beaucoup guests. Mais cette fois on nage en plein patchwork, costume d'Arlequin bariolé d'influences criantes juxtaposées de façon criardes pour un résultat décevant, le tout servi par une liste longue comme l'Enfer d'invités dont je vous épargnerais le listing.
Niveau qualité on côtoie du banal mais aussi de l'insupportable comme "Decadance In A Nutshell", titre qui varie sans cesse comme fuyant sa propre nullité, sorte de NINE INCH NAILS du pauvre gonflé avec un Thrash de pacotille et des soli abscons. 

Il y a aussi du moins naze, c'est vrai, comme ce "Precarious" qui se la joue presque MASSIVE ATTACK dans sa première partie, voix chuchotée et Electro à la fois délicate et inquiétante, avant une seconde partie vraiment pas mal, sorte de montée de guitares sur fond de beat. Pas étonnant que ce soit ce titre qui ait été choisi pour le clip de lancement de l'album (un lancement en trompe-l'œil donc, pure publicité mensongère.) D'une manière générale les passages entièrement Electro sont tout à fait écoutables même s'ils ne révolutionnent pas le schmilblick (le bonus "Trauma" fera penser de loin au ULVER du début des années 2000).
On pourra sauver du naufrage quelques petits passages à droite à gauche (l'intro de Doom Electro de "You Can't Handle The Thruth" par exemple), des passages toujours rattrapés par une suite qui craint. 
Globalement ABORYM a nettement perdu en agressivité et il ne reste quasiment rien de Black Metal dans la nouvelle donne. On retrouvera seulement des lambeaux de violence de-ci de-là, riffs Thrash à peine nerveux ("10050 Cielo Drive") et micro-blast de poser ("Slipping Throught The Cracks"). 

Va bene Fabban, y a pas de mal à être fan, mais à quoi sert de faire dégorger tes influences de façon trop visible alors que ton groupe avait déjà suffisamment de personnalité ? À quoi sert de rejouer la formule du couplet Electro avec voix chuchotée-de-pute-coquine et du refrain Metal déchaîné avec voix hurlée-saturée ("For A Better Past", "Tragedies For Sales") ? Pourquoi s'entêter à chanter comme ses idoles quand on a une voix pas jolie et qu'en plus ça a déjà été vu mille fois ("Slipping Throught The Cracks") ? De ce point de vue je pourrais vous citer tout l'album, le paroxysme du chant-déjà-vu-qui-fait-bien-ricain se trouvant aussi sur "For A Better Past", "Unpleasantness" ou "Big H". 

On ne peut que déplorer l'absence de garde-fou et de contre-pouvoir au sein de l'ABORYM 2017, absence qui a sans doute conduit à cette drôle de comédie où Fabban, désormais seul maître à bord, entouré d'un tout nouveau line-up cent pour cent italien sans lien aucun avec le passé créatif du groupe, se vautre grassement dans ses influences tout en se croyant très libre et très original. Fabban qu'on pourra appeler "l'Américain" tant tout dans sa musique, idées, mélodies, montage, sonorités et chant, fait irrémédiablement américain (et déjà-vu). C'est vrai qu'à un moment Fabban était parti vivre en Californie. Est-ce encore le cas ? On s'en tape, d'ailleurs. L'album a été mixé et masterisé par Marc Urselli, un gros bonnet, à New York, voilà qui n'a pas aidé à s'affranchir de l'influence ricaine.

Inspiré jusqu'au bout des beats par le style Reznor (& Manson) circa 1994, dépassant les bornes avec son chant médiocre (passant de l'inspiration au plagiat), multipliant les collages, les variations et les imitations, incapable de tenir le cap d'une chanson, jusqu'à condamner sa musique à une fuite en avant schizophrénique, le ABORYM nouveau est un ratage total. Qu'on ne s'y méprenne pas, le disque est pro et s'écoute presque  bien, il aurait même pu être qualifié de "sympa"... si NINE INCH NAILS n'avait pas existé et n'avait pas proposé la même musique en beaucoup mieux il y a plus de vingt ans. De ce point de vue le résultat est impardonnable. L'intégralité de la faute en revient évidemment à Fabban, qui a dissous le dernier line-up stable et créatif (celui de "Dirty" avec Faust) pour recomposer son univers avec de nouveaux partenaires d'un jour, entièrement au service de sa vision. Nul doute que ce "SHIFTING.Negative" est le résultat exact qu'il souhaitait obtenir. C'est vous dire la déception et l'absence du moindre espoir pour le futur. Pour moi le groupe est mort.

Et pour supporter l'écriture de cette chronique j'ai dû écrire en parallèle celle de "With No Human Intervention", leur meilleur album. Il est important de se rappeler qu'un jour l'entité internationale à sérieusement assuré. 

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   PERE FRANSOUA

 
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- Fabban (programmation, claviers, vocaux)
- Rg Narchost (guitare)
- Davide Tiso (guitare)
- Dan V (guitare, basse)
- Stefano Angiulli (claviers)


1. Unpleasantness
2. Precarious
3. Decadence In A Nutshell
4. 10050 Cielo Drive
5. Slipping Through The Cracks
6. You Can't Handle The Truth
7. For A Better Past
8. Tragedies For Sale
9. Going Places
10. Big H
11. Sukeban (bonus)
12. Trauma (bonus)



             



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