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OBITUS - Slaves Of The Vast Machine (2017)
Par MEFISTO le 12 Avril 2017          Consultée 2902 fois

Le concept d'album à un morceau commence vraiment à sentir le roussi. Il est si vétuste et ennuyant que je trouve anecdotique et emmerdant que les artistes songent même à envisager la possibilité d'en réaliser un. Pourquoi ? Parce que c'est épuisant et que rares sont les groupes comme MOONSORROW, et plus récemment INSOMNIUM, qui ont réussi l'exercice avec brio en divisant clairement leur pavé en tranches digestes.

Ce qui n'est pas entièrement le cas du Suédois OBITUS, qui pousse l'affront à consacrer son deuxième album à ce format détestable. Surplus de confiance après un premier album de qualité ou simplement envie bizarre de se dépasser ? Peu importe la motivation du duo, je dois vous dire que son Black incisif aux relents Death et Indus est d'une telle grisaille et d'une si opaque noirceur par endroits que ce n'est pas une sinécure d'achever le puzzle de 45:40. C'est long 45 minutes pour une seule pièce. Certains trouvent ça presque interminable pour un album, alors imaginez...

Mais vous savez, le chemin du chroniqueur est parsemé de défis à la hauteur de sa passion, donc on se lance tronche baissée, toutes cornes dehors, afin d'analyser et noter cet effort colossal d'OBITUS. Après maintes écoutes, on arrive à distinguer des éclaircies d'une ou deux minutes dans cette tempête corrosive, dont à 11:00, à 18:00, à 22:00 et à 35:30. Ça nous incite à poursuivre notre route. Le reste ? Apprêtez-vous à devenir un tout petit atome dans un déluge de riffs, de double pédale et de bastonnades farouches, sous couvert d'un univers mat, violent, sans espoir, inhumain et froid comme la mort.

"Slaves Of The Vast Machine" est une grosse pompe hydraulique nous pistonnant les tempes à chaque instant. Je ne vois pas image plus percutante pour décrire la somme de boulot abattue par OBITUS pour argumenter sa thèse de départ : nous sommes emprisonnés dans une énorme machine dont il nous sera difficile de nous évader. Faudra gruger les barreaux de notre cellule avec nos dents si on souhaite un beau jour en sortir.

Ce cul-de-sac est abominablement décrit dans ce Black propre et pourtant si infesté. La hargne dans le chant de Johan Huldtgren est palpable et colle irrésistiblement aux instruments trempés dans le cyanure d'A.A., qui ne souffre ici d'aucune comparaison dans son jeu tellement il est intense et envoûtant. OBITUS impose le respect dès les premières minutes avec un coup de vent quasi cosmique et à chaque page de sa Bible anticonformiste, il nous assène de brutaux coups de masse pour nous attirer dans sa réalité, enfin, ce qu'il est persuadé d'observer de ses yeux rougis.

Dès que la toxine s'est nichée dans notre amas de déchets organiques, elle nous pousse à ressauter dans cet étourdissant manège, sans les appréhensions que nous pouvions ruminer au départ. Il est vrai que les voyages sans escales peuvent s'avérer tordus, mais quand c'est obnubilant comme "Slaves Of The Vast Machine", on s'en balance.

OBITUS frappe fort avec cette œuvre intimidante, ce cachalot Indus qui crache une mer de distorsion dans notre vision de l'existence. "Slaves Of The Vast Machine" déboulonne nos acquis en projetant de nouvelles perspectives, certes désespérantes, mais plus véridiques que l'on aurait pu imaginer...

Indice de violence : 3,5/5.

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- Johan Huldtgren - (chant)
- 2000- A.a. (i)


1. Slaves Of The Vast Machine



             



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