Depuis la déconfiture de mon groupe de Black Mélo fétiche, NAGLFAR, j'ai eu la chance de trouver des remplaçants de qualité pour calmer ma frustration. DARK FORTRESS, SAILLE, HYPERION, NORDJEVEL, MIGHTIEST, MISTUR, TEMPLE OF BAAL, THULCANDRA ou WINTERHORDE font désormais partie de mon arsenal. D'autres combos comme KEEP OF KALESSIN (à qui on compare parfois BALFOR en raison de riffs familiers et d'ambiances épiques) me suivent enfin depuis très longtemps, en parallèle de NAGLFAR.

Et comme je suis toujours avide de découvertes, mon radar Black Mélo est toujours en service ! C'est grâce à lui que j'ai croisé la route des Ukrainiens de BALFOR ("brasier funéraire"). BALFOR est un de ces groupes formés par de mini-stars nationales métalliques (KHORS, RAVENTALE), qui ont toujours officié en Black (raw, /Doom, etc.). Des types qui savent ce qu'ils font en somme et qui, par un heureux hasard, ont réussi à conjuguer leurs talents pour que cette énième créature qu'ils revendiquent soit capable de détaler à grandes enjambées. Oui, BALFOR est une bête, dont les caractéristiques devraient interpeller le fan d'extrême de partout dans le monde, car "Black Serpent Rising" jouit d'une production moderne et punchée et surtout, de huit uppercuts à la puissance et à la mélodicité remarquables.

Le premier single et vidéoclip, "Serpents Of The Black Sun", met la table à un véritable festin pour les pavillons. Je ne sais pas pourquoi, mais je retrouve un peu de la fougue DIMMU BORGIenne dans cette musique sombre et dynamique, où le feu, la rage et les éloges héroïques sont légion. Il y a bien aussi la facette rentre-dedans de combos tels que TEMPLE OF BAAL et THULCANDRA, mais BALFOR affectionne également les chevauchées mid-tempos pour bien asseoir ses riffs brûlants ("Dawn Of Savage", "Crimson Stronghold") et ses atmosphères tragico-cauchemardesques ("Unbounded Wrath Of Venom" et son intimidant riff) à grands renforts de chœurs et de chant clair ("Among The Fallen Ones"), celles que tout fan de Black Mélo espère et dévore sans ménagement. Il y a de la sueur sur ce disque, de brillants solos, mais aussi des frissons décuplés par un jeu sévère des Ukrainiens, comme sur "Unbounded Wrath Of Venom" ou "Dawn Of Savage". Écoutez enfin "A Vulture's Spell" et rappelez-vous la facture de "Harvest" de NAGLFAR… Si plus de titres de cette teneur étaient gravés sur ce troisième album de BALFOR, je me délecterais comme un pacha…

"Black Serpent Rising" est une réussite aussi en raison de la panoplie de guests au chant et aux instruments (synthé, percussions) qui viennent entourer des compos déjà solides de leurs couleurs. Chant féminin ici, hurlements là, nappes de synthé épique ici, guimbarde là, BALFOR a l'esprit grand ouvert et ne lésine sur aucun moyen pour pimenter sa musique et, qui sait, l'élever au-dessus de la mêlée.

Nonobstant l'analyse frigide de cet album, on prend notre pied assez rapidement tellement les Ukrainiens arrivent à nous faire plonger dans un bain déjà rempli des dizaines de fois grâce à leur simplicité et la qualité de leurs ambiances. Que vous considériez BALFOR classique dans son genre ou surprenant, vous êtes mûr pour une bonne bataille !

Un groupe que je suivrai assurément à partir de maintenant et que je vous recommande avec autant de chaleur qui se dégage de "Black Serpent Rising". Près de 45 minutes de Black Mélo en fer forgé qui vous divertira des heures durant !

Podium (or) "Unbounded Wrath Of Venom", (argent) "A Vulture's Spell", (bronze) "Dawn Of Savage".

Indice de violence (IV) : 2,5/5.