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2016 Disir
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VÖLUR - Disir (2016)
Par WËN le 6 Février 2017          Consultée 2794 fois

Remarque liminaire : Avant de pénétrer plus avant dans le propos, une petite note s'impose. Amateurs de SABATONneries diverses et pourfendeurs de mighty-dragons, attention, notre cher JUDAS (*) de lecteur ayant récemment percé mon inavouable gout prononcé pour des choses tant cradingues qu'inécoutables (aka. le pagan-dark-atmo-trve-drone de ses boules, je ne saurais lui donner tort) ; autant vous avertir d’entrée, si la curiosité et les expérimentations diverses ne sont pas votre tasse de thé, peut être feriez-vous bien de passer votre chemin, ou alors, mieux : de nous surprendre ! Loin de moi l'idée de faire preuve d'un quelconque élitisme bien-sûr, cependant faute de temps ou d’intérêt pour ce type de sorties, autant vous épargner un terrifiant bond vers l'Inconnu, si minces soient vos chances d’y être réceptif. Croyez-moi, nous y gagnerons tous ...

Mais si d’aventure tenter votre chance dans des disques moins conventionnels ne vous effraie pas alors, déjà, bravo et bienvenue dans un monde aux infinies possibilités. Car pour explorer cette tant inattendue qu'intéressante première réalisation longue-durée de VOLUR et afin de pouvoir profiter pleinement de toutes ses ressources, la curiosité se devra de figurer en bonne position dans la liste des prérequis indispensables à son parcours ; l'art de VOLUR ne versant effectivement pas dans l'easy-listening, loin s'en faut. Cette musique ayant cependant produit un tel effet hypnotique sur votre serviteur, il serait réellement dommageable que par manque d’exposition celle-ci en vienne à passer sous votre scope, potentiels et patentés amateurs.

Ce n’est en tout cas pas par hasard que nous sommes tombés dans ce bouillonnant chaudron de Sludge-Dark-Pagan, expérimental et atmosphérique, quasi instrumental de surcroît, que nous concocte ici le trio de Toronto (Canada). C’est en effet à l’affût, sur les traces des membres de BLOOD CEREMONY, que nous en sommes venus à nous pencher sur ce projet parallèle de Lucas Gadke, son bucheron de 4-cordediste. Mais toute similitude entre les deux entités s’arrêtera à sa barbe, VOLUR ne partageant que peu de point commun avec son psyché-doomy de grand frère, hormis peut-être un attrait exacerbé pour l'occulte. Déjà géniteur d’une paire d’enregistrements (dont une démo K7 en 2014, dont ce premier véritable LP s’impose comme une impromptue réédition), la musique de l'expérimental orchestre se base avant tout sur une savante alchimie entre la basse omniprésente de Gadke (saturée ou juste ronde) et le violon désabusé et hivernal de la jeune Laura Bates ; la batterie de James Payment, quant à elle, se contentant de ponctuer leurs ébats selon son bon vouloir (certains passages des plus intimistes se jouant sans elle).

Cet obscur objet de "Disir", composé de quatre pièces elles-mêmes divisées en plusieurs actes distincts et à la progression souvent dramatique, se veut pour le moins extrêmement homogène. Et pourtant. Car si en ouverture "Es Wächst Aus Seinem Grab " débarque imbibé d’une saturation toute sludge aux doux relents tourbés, la donne ne manquera pas rapidement de se diversifier, chaque morceau proposant son (ses) propre(s) gimmick(s), mais sans jamais nuire à la cohérence, tant thématique que musicale, du tout. Thématique d’abord, puisque VOLUR (pluriel de "Völva", prophétesses de l’antique Europe) puise essentiellement dans les ancestrales mythologies nordiques et germaines pour nous dépeindre, en cette ode à la féminité, quelques prégnantes et fantomatiques égéries locales. Musicale ensuite, car même si le gap peut parfois paraître immense entre agressions électrisées (première partie de "Es Wächst Aus Seinem Grab ", le final de "Heiemo") et parties plus atmosphériques et intimistes (le profond "White Phantom", "The Deep-Minded"), il demeure qu’à aucun moment le groupe ne nous sème dans ses expérimentations, bien au contraire. La force de l’œuvre est justement de parvenir à hypnotiser son auditoire, lui révélant de fantasmagoriques paysages hivernaux, représentations d’une Nature fantasmée par ses géniteurs, forte et glaciale, guerrière mais avant tout protectrice.

Vous l’aurez probablement déjà déduit : nulle guitare ne viendra pointer le bout de son manche au cours des quarante minutes proposées par le combo. De là à y déceler un rapport avec la thématique, nous vous laissons seuls juges. Une basse forcément omniprésente (saturée ou non) ainsi qu’un violon virevoltant (également saturé au besoin) savent tant faire que l’absence de cette dernière ne saura à aucun moment se faire ressentir, ni faire défaut au disque et ce même dans ses variations les plus âpres. Contrebalancées par une grâce certaine, comme savent nous en proposer les enchanteurs accents empreints de nostalgie et de recueillement de "White Phantom", la montée progressive finale de "Heiemo", ou encore (et surtout) les chœurs féminins tribaux et incantatoires de "The Deep-Minded" (qui ne manqueront d’évoquer les penchants les plus spirituels d'un TRIBE AFTER TRIBE), ce "Disir" sait en tout cas suffisamment varier les approches pour ne jamais ennuyer.

Maintenant, quant à savoir si nous possédons là l’album du siècle, je répondrais "peu sûr", son imperméabilité pouvant facilement rebuter les moins persévérants. Et soyons réalistes, le genre regorgeant déjà tellement d’œuvres impériales. Néanmoins, concernant sa place en sélection, là, oui, vous nous trouverez confiants et sereins à son propos. Déjà parce que son contenu, authentique, marque, indubitablement. Cette magie toute contemplative se dégageant de la Nature environnante y étant pour beaucoup. Et ensuite, car pour peu qu’on parvienne à s’y adonner, le plaisir devenu si rare d’avoir en face de nous un groupe se sentant libre d’expérimenter en faisant fi de toute contrainte artistique, sera sans équivoque ! Quelle fraîcheur ! Une autre façon d’aborder la Musique, tout simplement.

(*) Nous n’oublions d’ailleurs pas ta bonne proposition quant à la rubrique « Titre du jour ». Bientôt du nouveau !!

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- Lucas Gadke (basse, chant)
- Laura Bates (violon, chant)
- James Payment (batterie, percussions)


1. Es Wächst Aus Seinem Grab
2. The Deep-minded
3. White Phantom
4. Heiemo



             



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