On peut scinder le Thrash en deux grandes écoles.

Une première école « Metalliquesque » (en référence à la période « Kill-AFJA », hein forcément) dite classique et classieuse du genre, puis une école « slayerienne » (période « Show-Seasons », forcément toujours) dite brutale et sans concession aucune. Pratiquement, TOUS les groupes de Thrash peuvent se ranger d’un côté ou de l’autre. Cette dichotomie simpliste rencontre parfois des exceptions, présente bien quelques limites mais dans l’ensemble ça fonctionne.

Quoi ? Hein ?
EXODUS ? Facile : école « slayerienne ».
ANTHRAX ? Metalliquesque.
TESTAMENT ? Metalliquesque.
OVERKILL ? Metalliquesque, encore.
KREATOR ? Slayerienne, bien sûr.

Évidemment, entre experts « es thrash » on aime bien couper les cheveux en quatre, on hausse les sourcils pour dire que hein oh n’importe quoi le Thrash c’est quand même bien plus compliqué que ça. N’empêche que. La plupart du temps, les mêmes experts Thrash vont sur le terrain des chapelles majeures, évoquent des nuances, entament des séries de listes et proposent dans la foulée de faire un Top Ten des meilleurs albums de Thrash de l’année 1991 pour vérifier on sait pas trop quoi. En vérité, je vous le dis, aimants lecteurs, mon histoire de deux écoles est aussi limpide que vérifiable ce qui ne m’empêche pas de distinguer en sus (ma bite) des sous-écoles parfaitement authentiques, comme cette éventuelle chapelle « sepulturesque » (école slayerienne donc) qui lorgne méchamment vers le Death, soit du Thrash opaque qui hurle tout ce qu’il peut.

Donc ATTOMICA voilà, école « slayerienne » chapelle « sepulturesque » comme son nom ne l’indique pas, boxe dans cette catégorie proche de SADUS pour le rendu général, voire EROSION si je voulais faire mon malin Canard, mais aussi DARK ANGEL un peu et des touches de NUCLEAR ASSAULT par moments. Soit du Thrash qui tabasse lourd de chez lourd, avec du mid tempo d’outre-tombe, voix grave hurlé tout du long et riffs marteau piqueur. Tel est donc le menu. Forcément dans la droite lignée des premiers SEPULTURA, l’ambiance se veut mortifère avec des textes qui ne rigolent pas et même des imprécations haineuses. Mon tout produit dans un millésime prometteur – 1991 – grande année thrashistique, année féconde pour le genre, des grappes d’albums pleins de riffs à foison. "Disturbing" est caractéristique de l’époque : sept titres pas plus pas moins, moins de trente minutes, aucun remplissage (pas d’intro-outro qui chlingue). Juste l’essentiel de ce qui doit être et cela mérite d’être souligné à un moment dans la chronique. Donc pourquoi maintenant, si je veux.

"Disturbing the Noise" n’est pas un excellent album, il est juste bon, mais jamais mauvais. Convenable plus plus, satisfaisant : 3/5 quoi avec les encouragements du Canard.

De mémoire, le précédent album "Limits Of Insanity" est un poil meilleur, à moins que ce ne soit leur premier album éponyme. Faudrait que je vérifie, faites-moi penser à vérifier ce point à l’occasion. Le lecteur qui m’a commandé cette chronique parlait « d’un déferlement de furie et de riffs ravageurs qui ne peut laisser indifférent ». C’est un peu exagéré mais pas faux pour autant. Toujours cette histoire du verre à moitié plein, à moitié vide. A mon sens, tout cela manque un brin d’inspiration, s’avère un poil linéaire et heureusement que le groupe a limité son effort à une trentaine de minutes qui paraissent en faire le double quasiment. Preuve s’il en est que même en matière de Thrash bourrin, le zest d’idée fait souvent la différence avant de tourner sept fois son riff dans sa tronche.


Reste toutefois un album de Thrash solide, le genre qu’il est parfois bon de ressortir du placard quand on cherche un exemple de variation « slayerienne » façon sepulturesque (avec cette chronique vous avez de quoi vous l’a pété durant vos soirées mondaines si par hasard la discussion venait à tomber sur l’influence de SEPULTURA et ses émules à travers le monde en 1991), tant il est vrai que ce n’est pas tous les mois qu’on cherche à vérifier ce genre de chose.


Note : 3/5.


Morceau préféré : "Deathraiser".