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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1981 Rock Until You Drop
1982 Wiped Out
1983 All For One
2015 Extermination

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1984 Live At The Inferno
 

- Style : Blaze Bayley, Vatican
- Membre : Pentagram

RAVEN - Extermination (2015)
Par DARK SCHNEIDER le 21 Juin 2015          Consultée 3381 fois

Le corbaque est de retour ! Celui que l'on pensait n'être plus qu'une vieille légende déchue de la NWOBHM a retrouvé ses ailes, et s'il ne pourra sans doute plus jamais espérer toucher le soleil il tient à montrer qu'il est un digne vétéran, certainement pas le plus sage, mais un vieux soldat bourru toujours prompt à rentrer dans le tas en galvanisant ses frères d'armes. Ce "ExtermiNation", qui porte plutôt bien son nom, impose le respect. RAVEN, c'est quand même le groupe qui a failli devenir « gros » au milieu des 80's, qui s'est un peu compromis (The Pack Is Back en 1986), avant de se raccrocher un temps au mouvement Speed/Thrash dont il était lui-même un des précurseurs. Mais les 90's ont vu le groupe s'essouffler, et ses efforts durant la première décennie du 21ème siècle furent annihilés par les ennuis de santé de Mark Gallagher. Heureusement, le guitariste déjanté semble s'être bien remis, et le "Walk Through Fire" de 2010 a prouvé que le sale volatile noirâtre pouvait encore donner des coups de bec transperçant. Dommage qu'il ait fallu attendre 5 ans pour que les frangins remettent le couvert, toujours épaulé par le fidèle Joe Hasselvander.

La pochette de l'album (un petit air de Reanimator non ?), ainsi que le titre du morceau d'ouverture semblant tout droit sorti de la franchise Godzilla doivent-il nous faire croire que ce "ExtermiNation" est un vulgaire album de série B ? Bah ça dépend de ce que l'on entend par ce terme. Personnellement le cinéma de série B me fait souvent plus bander que les grosses productions bourrées de dollars, souvent grâce à des scénarii fort astucieux ou à des effets spéciaux artisanaux mais malins et ingénieux. Et RAVEN entre désormais dans cette seconde catégorie. Ce n'est donc pas la profondeur du scénario qu'il faut chercher chez eux, ça ils l'ont abandonné depuis longtemps, mais le groupe est revenu à ses premiers amours : de l'efficacité pur, façon je fonce dans le tas sans prendre garde aux dommages occasionnés. Peu de moyen chez RAVEN, une production artisanale, sèche comme un coup de trique, et on en demande pas moins. Mais il ne faut pas s'y méprendre pour autant. Car RAVEN est un groupe véritablement malin, doté d'une science du riff finement aiguisée. L'opposé total d'un bête bourrinage speed dopé au gros son. RAVEN avoine toujours sec, mais toujours en développant les arabesques riffiques qui ont fait son succès.

Évidemment, John Gallagher entre en scène avec un screaming aiguë strident, ce que peu de mecs de sa génération seraient encore capable de produire. Celui que l'on aurait pu prendre pour un cocaïnomane sur-actif s'est en réalité toujours imposé une hygiène de vie saine afin de préserver au mieux sa voix. Le mec mets les deux doigts dans la prise avant d'enfourcher sa basse et son micro-casque mais en conserve toute sa lucidité : des lignes de chants précises, avec ce soupçon de folie en réalité parfaitement contrôlé. L'osmose est toujours total avec son frangin de gratteux, qui derrière son look d'outre à bière n'en est pas moins d'une précision chirurgicale de chaque instant. "Destroy All Monsters" est le meilleur titre d'intro que l'on aurait pu espérer de RAVEN, voilà un morceau redoutablement efficace qui trouvera facilement sa place auprès des vieux classiques des anglais.

Avec ces 15 titres, RAVEN tombe dans le piège du groupe qui veut trop en faire. Et non les gars, c'est pas parce que vous ne sortez qu'un album tous les 5 ans qu'il faut vous forcer à le remplir à ras bord. Une heure de RAVEN ce sera toujours trop, même si la qualité est au rendez-vous. "ExtermiNation" est leur plus long album à ce jour et cela n'est pas une bonne idée. La musique de RAVEN ne souffre guère ce délayage, elle peut susciter une certaine lassitude chez l'auditeur, et c'est donc sans surprise que l'on décroche un peu sur le quart de titre moins inspiré du disque. L'ensemble est cependant relativement varié pour le groupe, très proche de l'esprit des trois premiers albums. Le groupe faisant fi des frontières entre Hard, Heavy et Speed. Il balance tantôt des riffs aux rythmes souvent groovy, bien soutenus par un cogneur de futs dans le ton (faut dire que quand on a fait ses armes avec PENTAGRAM y a pas à douter du sens du groove) ; tantôt des missiles stridents ("Scream"...) sur lesquels Mark Gallagher n'hésite jamais à faire hurler les harmoniques artificielles.

Clin d'œil à "Rock Until You Drop" et "Wiped Out", RAVEN nous balance un titre en deux parties avec le petit slash qui va bien ("Battle March/Tank Treads"), une marche guerrière bien vicelarde comme savait si bien le faire le groupe. Il n'a non plus rien perdu de son penchant Rock'N'Roll à l'anglaise (on pense aux KINKS), comme sur le remuant "It's Not What You Got", sans oublier non plus les refrains carnassiers ("Thunder Down Under"). Si tout de même en raison de son âge le Metal de RAVEN n'a plus toute sa vigueur athlétique, les moments d'accalmies se font cependant rares (le court instru "Golden Dawn" et la fausse ballade dénuée de niaiserie qu'est "River Of No Return").

Pleins de bons moments sur ce "ExtermiNation". Si RAVEN est passé à côté d'une grande carrière (la faute à de mauvais choix, des baisses d'inspiration, et un chanteur a la voix particulière qui ne pouvait faire l'unanimité) il affiche en tout cas une forme olympique pour ses vieux jours. S'il s'était autocensuré de 10 minutes, le corbeau aurait sans doute eu droit à ses 4 étoiles brillantes au-dessus de son nid.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- John Gallagher (chant, basse)
- Mark Gallagher (guitare)
- Joe Hasselvander (batterie)


1. Destroy All Monsters
2. Tomorrow
3. It's Not What You Got
4. Fight
5. Battle March/tank Treads (the Blood Runs Red)
6. Feeding The Monster
7. Fire Burns Within
8. Scream
9. One More Day
10. Thunder Down Under
11. No Surrender
12. Golden Dawn
13. Silver Bullet
14. River Of No Return
15. Malice In Geordieland



             



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