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KAUAN - Muistumia (2014)
Par WËN le 2 Juin 2015          Consultée 3544 fois

Six ! Tel fut le nombre d'années nécessaires à Anton Belov et à son KAUAN de rejeton pour s'affranchir de leurs frontières natales et enfin parvenir à toucher un cercle d'auditeurs plus conséquent (via son "Pirut" de 2013, paru chez BLOOD MUSIC). En ce délai relativement court on peut dire que le bonhomme n'a pas chômé : les froides soirées russes, puis ukrainiennes, lui permettant de se consacrer pleinement à son projet, ce ne sont pas moins de cinq albums que ce quasi one-man band nous offrira coup sur coup, évoluant assez rapidement d'un Folk-Doom boueux à des sonorités Post-Rock plus aériennes et contemplatives.

Avant d'entrer plus avant dans la chronique de ce "Muistumia" qui nous est ici présenté, j'aimerais tout d'abord m'attarder sur la genèse de ce dernier, inévitable passage pour pleinement en comprendre les tenants et les aboutissants. D’où cet inopportun et imprévu retour en 2013. Tandis qu'il s’attelle à l'écriture de "Pirut", Belov (tête pensante, multi-instrumentiste et chanteur), en parallèle, planche déjà activement sur le concept d'une future "Private Release" (ainsi la nommera-t-il). Initialement prévue en guise de remerciements à la poignée d'aficionados qui le soutiennent depuis ses débuts, cette dernière a comme objectif affiché de compiler en un seul disque, via un système de votes proposé aux internautes intéressés, les titres jugés les plus représentatifs des débuts discographiques de KAUAN. Les morceaux ainsi mis en exergue se voient alors retravaillés puis réenregistrés par le line-up de l'époque et agrémentés, puisqu'il n'est apparemment pas dans les habitudes de Belov de faire dans la demi-mesure, d'une palanquée de bonus (nous parlons tout de même d'une quarantaine de titres, démos et extraits divers, pour près de trois heure de musique supplémentaires). Voici pour le contenu original de cette "Private Release" disponible, pour ceux désireux à l'époque d'y verser quelques deniers de plus, dans un coffret en bois (et en version très limitée).

Automne 2014. Agréablement surpris par l'engouement général généré autour de "Pirut", KAUAN et BLOOD MUSIC (dont se fut la première parution, sorti des rééditions vinyles pour lesquelles le label finlandais s'est fait connaître) décident donc d'un commun accord de remettre le couvert, faisant profiter à cette compilation, renommée pour l'occasion, d'une distribution moins confidentielle et de formats physiques plus officiels (1000 CDs et 400 vinyles). Ainsi naquit donc "Muistumia" ("Réminiscences"). Ici, les sept titres réenregistrés demeurent les même tandis que les bonus passent assez logiquement à la trappe, mis à part pour les heureux possesseurs de platines vinyles qui pourront alors profiter de deux rescapés (mais nous y reviendront plus tard).

En tout cas, que les doux explorateurs de l'horizon azuré de "Pirut" prennent garde car, KAUAN revisitant ses premiers amours, les guitares reprennent ici du poil de la bête et s'enhardissant, se veulent dorénavant prédominantes et conquérantes. Typique, l'impitoyable "Unsoi" (titre inédit remontant à la pré-genèse de KAUAN mais déjà bien connus des amateurs du combo) qui se profile ainsi d'entrée de jeu, n'est pas là pour faire dans le duveteux, bien au contraire. Tourbeux, pesant et évocateur, nous nous trouverons bien rapidement malmené par de glaciales bourrasques de neige au détour desquelles s'élèvent, menaçantes comme autant de silencieux spectres, les froides silhouettes des conifères décharnés de ces taïgas septentrionales. Ce Doom-Death sévère et martial à cela de spécial et d'intelligent, qu'il utilise pleinement toutes les possibilités que lui offre le panel d'instruments à sa disposition. Alto dramatique, claviers et voix féminines, viennent ainsi tour à tour renforcer les atmosphères délétères tissées par les guitares (ou le grunt) qui ne tarissent pas pour autant d'énergie. A contrario, il n'est pas rare, lorsqu'essoufflées de fureur, celles-ci se taisent, de déboucher dans une non moins neigeuse mais cependant calme clairière où toutes les mélodies environnantes se mettent au service d'un spleen inhérent à la beauté fantasmagorique ("Koïvun Elämä"). La musique de KAUAN devient alors enivrante et mélancolique durant ces quelques instants magiques et hors du temps ("Sumun Syleily"). Les sept titres réinterprétés ici sont ainsi réenregistrés de façon à sonner homogènement entre eux (alors que ce n'était pas toujours le cas sur les opus originaux), alternant tous ces poncifs avec plus ou moins de régularité, mais toujours avec une certaine maestria et beaucoup de feeling.

Les parties les plus rythmées et virulentes y gagnent indéniablement, leur mixe se voulant résolument moins brouillon et opaque. En ce qui concerne les claviers, eux aussi sont désormais plus net, mais dans certains cas ("Lumikuuro"), force est de constater que nous perdons cette magie un peu naïve et perfectible originelle. Le travail sur cette nouvelle approche n'est est pas bâclé ou loupé pour autant, considérons la plutôt comme simplement différente. Outre le chant clair masculin dorénavant plus sûr et maîtrisé, le plus gros travail, à notre avis, se situera surtout au niveau de l'alto qui, devenu un élément prépondérant à la musique de KAUAN, tisse ici, par ses nombreuses et systématiques interventions, un véritable pont entre son passé doomy et ses sonorités azuréennes actuelles.

Pour ne rien vous cacher, l'auditeur ne connaissant pas les débuts discographiques du combo russo-ukrainien, ne verra en ce morbide recueil au linceul immaculé qu'un album rondement mené du long de sa cinquantaine de minutes. Le travail méticuleux et le souci du détail bien connu chez Belov font que le bonhomme atteint ici son triple objectif de départ à savoir, déjà, redonner une seconde jeunesse à ces titres sans les dénaturer pour autant (grâce à davantage de moyen et à l'expérience acquise au cours des dernières années). Ensuite, compte tenu du fait que les versions CD originales sont épuisées et difficiles à trouver depuis bien longtemps, KAUAN permet d'une part aux amateurs de redécouvrir quelques-uns de ses classiques et d'autre part de contenter les récents convertis désireux d'en connaître plus quant à ses origines. Mission accomplie !

Aparté collector : les heureux possesseurs des versions 33 tours pourront donc compter sur deux bonustracks dont un court instrumental ambiant sympathique mais pas indispensable et, surtout, une reprise du "Long Lost to Where No Pathway Goes" de SUMMONING (préalablement publiée sur le tribute "... And In The Darkness Bind Them" (2009), chroniqué en nos colonnes par Volthord). Un travail plutôt habile puisque le groupe y réussit le périlleux exercice d'y conserver l'esprit originel si particulier de SUMMONING tout en y insufflant sa propre touche très personnelle. Cette reprise fut l'une des timides mais honnêtes surprises de cet album tribute plutôt bancal et pour le moins chaotique.

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- Anton Belov (chant, instruments)
- Alex Vynogradoff (basse, chant secondaire)
- Alina Roberts (chant secondaire)


1. Unsoi
2. Aamu Ja Kaste
3. Lumikuuro
4. Koivun Eläma
5. Sumun Syleily
6. Äidin Laulu
7. Orkidea



             



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