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EXPéRIENCE ELECTRO/METAL  |  STUDIO

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PRYAPISME - Hyperblast Super Collider (2013)
Par VOLTHORD le 26 Mai 2015          Consultée 2458 fois

Vous savez, quand on se vante que la musique nous "évoque des images", et qu'on s'amuse à les décrire avec précisions. Imaginez aujourd'hui une musique qui vous donne une image différente toutes les 2 secondes, à peine descriptible, qui passe du coq à l'âne en passant par un œuf d'âne à la coq. Un âne que vous avez vous même mis en cloque. Une cloque que vous aviez au pied hier et qui ne guérit pas, mais qui grossit au niveau de votre cortex pubien. C’est du gif animé qui vous fout des gifles à volonté : strombinoscope gerboyant de mille feux projeté dans ta rétine cérébrale et bordel lesbien luisant dans ton oreille interne.

Le clip du très très geek "Un Druide Est Giboyeux Lorsqu'il Se Prend Pour Un Neutrino" en faisait la démonstration : porte ouverte dans ta gueule vers l’univers merveilleux du n’importe quoi global.

PRYAPISME est à la contemplation ce qu’un marteau piqueur est au silence.

Pas de répit pour ce frérot de THE ALGORITHM, qui en plus de faire sa sauce avec tous les electros disponibles, libère aussi du jazz, chill in et chill out, lounge et groove.
Bribe instantanée : "Boudin Blanc Et Blanc Boudin" qui torche un passage typique de VENETIAN SNARES (si typique qu’il paraît samplé de "Detrimentalist"), et débouche sans vergogne sur du prog de saloon tout kikoo avec piano rockabilly en mode banane d’Elvis kitschouille. 02’53 et c’est le virage à 90°, le bruit d’une fin de niveau dans un platformer 8-bit porno bien calé dans tes orifices.

L’influence des jeux vidéos est palpable comme les couilles d’un poulpe quand tu piques une tête en méditerranée : "Random Vigo" et ses premières minutes nous font entrer dans le cerveau de Mario quand il prend de la MDMA. Le détraquage du cerveau par la borne d’arcade, le seul liant dans ce bordel aussi bien construit qu’une structure en lego utilisant tous les sets possibles et imaginables : un X-Wing/ bateau-pirate/ camion-pompier. Le petit Kévin a des problèmes dans son cerveau, le psy hésite entre l’inscrire en école d’ingé à 9 ans ou l’envoyer direct en prison. On hésite forcément à trouver PRYAPISME “intéressant” ou bancal.

Electro wa-wa de boîte, tapping criard en mode guitar hero sans héroïsme, PRYAPISME n'est pas vraiment de la musique, mais plutôt une sorte d'étude en arts appliqués visant à connaître les limites du cerveau humain. Une question philosophique rendant caduque la rationalité d'Emmanuel Kant face aux arts (dans ta putain de face, la philo de lycée !). Difficile de tenir le coup tout un album, pourtant "Une Nuit Sur Le Mont Chauvelu" vaut son pesant de Caca’wet. Huit grosses minutes qui passent de l’angoisse à la déconne, à une montée grandiose et alarmante, puis simplement prenante et virtuose : repris d'un morceau de Mussorgsky, c'est peut-être là que le titre trouve plus de cohérence que ses conjoints.

S’il baisse parfois la cadence pour développer des ambiances (hallucinées dans le très philosophique "J’ai Envie De Te Claquer"), c’est souvent au prix de gros blasts rouillés qui viennent nous virer tout ce beau souffle d’air pur d’un revers de main.

Mais bon, comme disait John Kim Bentaleb “Si t’as rien compris c’est qu’t’as tout compris”.

PRYAPISME a bien choisi sa mascotte, vu qu'il ne semble exister que sur un plan de réalité quantico-absent/présent-mort/vivant qu'on ne peut ni vraiment aimer, ni vraiment détester. Les véritables fans du groupes sont forcément des gens bien atteints (cassdédi aux chroniqueurs de Thrashocore et VS Webzine qui ont adoré), les détracteurs seront ceux qui auront cette impression bizarre d’entendre un mec qui s’amuse avec tous les modes préenregistrés de son clavier pendant qu’un golyo improvise à la gratte derrière. Et d’ailleurs, cette gratte a ce son archi condensé et plutôt dégueu et on regrette forcément que l’aspect metal ne donne pas plus de rondeur à un ensemble dont la violence anarcho-intelligente aurait bien mérité une grosse prod Brutal Death.

Mais on peut pas avoir tout le beurre du monde.

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- Nicolas Sénac (guitare, basse, claviers)
- Benjamin Bardiaux (claviers)
- Aymeric Thomas (batterie clarinette, electro)


1. Un Druide Est Giboyeux Lorsqu'il Se Prend Pour Un
2. Boudin Blanc Et Blanc Boudin
3. Random Jean Vigo
4. La Notion De Chiralité De Spin Et D'oscillation De
5. Lesbian Bordello
6. J’ai Envie De Te Claquer
7. Cochenille, Membrane Et Volcanologie
8. Jon-bon-jon-boutros-boutros-boutros-bovi-miou-miou
9. Je Suis Venu, J’ai Vu, J’ai Sangouinu
10. La Nuit Sur Le Mont-chauvelu



             



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