THE SENSELESS est le projet solo de Sam Bean, ex-THE BERZERKER (petit groupe de Hard-Musette Bavarois… ou de Brutal Death Techno-Hardcore, je ne sais plus… bref des gens très subtils), Australien de son état et adepte de l’ultra-violence musicale.

Et c’est un sacré numéro ce Sam Bean ! Ce mec, c’est un peu le connard qu’on a tous déjà vu au moins une fois, qui se ramène avec sa gratte sur la plage pour emballer les gonzesses en mode beau gosse sentimental. Sauf que lui a un ampli et joue à 300 bpm… Du coup, ça change un peu la donne donc on se tait et on écoute. Alors accrochez-vous et prenez garde à vos fesses, car pour paraphraser Sam le haricot sur "In Our Hearts" qui éructe, je cite : "All I need is a kick in the ass!", et bien c’est exactement ce à quoi on a droit pendant 35 minutes.

Ce second album règle toutes les erreurs de jeunesse du premier à savoir des compos moins bordéliques, plus de mélodies et surtout, remplacer la BAR par un des meilleurs massacreurs de fûts du 21ème siècle en la personne de Leon Macey de chez MITHRAS en face (oui, en face. En face de chez nous. Du Royaume-Uni quoi !). Si vos deux oreilles fonctionnent correctement, vous devriez être naturellement époustouflé par la prestation de ce bon vieux Leon, auquel cas je vous invite à vous pencher sérieusement sur la discographie de MITHRAS ainsi que de SARPANITUM où le sieur officie également. Non mais sérieusement, à chaque fois que j’entends le pattern de batterie de "Amazing Pain" je me demande comment c’est possible de taper aussi vite sur des trucs.

D’entrée de jeu, "Caveat" installe un parfum apocalyptique digne de STRAPPING YOUNG LAD qui fera mouiller instantanément tout auditeur digne de ce nom. Pour la suite, imaginez une version de MITHRAS où le thème spatial serait remplacé par des top-modèles qui font du surf sur la Grande Barrière de Corail. Et pour ne rien gâcher, ajouter à cela quelques petits soli mélodiques bourrés de feeling et divers breaks ambiancés rappelant l’atmosphère océanique du si bien nommé "Ocean Machine" de DEVIN TOWNSEND.

Mais nous sommes bien en présence d’une musique ultra-rapide et brutale avant tout, dépassant régulièrement les limites de vitesse autorisées. Raaaah mais "A Good Old-Fashioned Head-Kicking" c’est juste pas possible quoi! Le micro-break à 0:45 doté du riff le plus jouissivement entraînant du Métal Extrême et suivi de l’équivalent du condensé de tous les essais nucléaires du Pacifique dans ta gueule en moins d’une minute avec un bon gros "motherfuckeeeeers!" hurlé par Sam, ne connaît pas d’égal à l’heure actuelle.
Je pense que Leon Macey a dû bousiller un kit de batterie entier rien que pour cette chanson lors de l’enregistrement.

De mémoire de moi-même, je n’ai pas souvenir d’une musique aussi brutale et décontractée du slip à la fois. Avec "The Floating World", Sam Bean est parvenu à créer son petit monde musical, un univers bipolaire, très personnel et original dégageant une sorte de brutalité joyeuse. J’insiste bien sur le terme bipolaire, car on le retrouve également au niveau de la construction de l’album. En gros on peut séparer, les boulets de canon du début jusqu’à "A Good Old-Fashioned Head-Kicking", et les quatre derniers titres plus longs, propices au développement d’atmosphères et plus posés (enfin… tout est relatif hein, on a affaire à des fous furieux je vous rappelle !). Alors si "White Flag" et "Far From Over" sont très réussies, je dois avouer être moins fan des deux dernières pistes trop pataudes. Cela dit, les allergiques aux blasts (mais qu’est-ce que vous foutez là ?!) préféreront sans doute cette fin de programme moins rentre-dedans, plus élaborée. C’est la seule chose, avec une durée un peu trop courte, qui coûte la note maximale à ce "Monde Flottant".

Un album à écouter l’été, pendant que tu fais ton petit barbecue au bord de ta piscine et que t’as une envie soudaine de pogoter avec tes saucisses tout en sirotant ton cocktail fait maison. Tiens d’ailleurs je me reprendrais bien un petit quelque chose moi:
"Barman, un Mojito et un Floating World s’te plaît !".