Sept ans après sa formation, le quintette de Black Mélo/Sympho originaire de Chypre répondant au très joli nom de STORMCAST nous envoie enfin une tempête dans les oreilles.

"Frame Of Mind" s'avère un tremplin savamment enregistré, tellement que c'en est très surprenant ! Le son est nickel, énorme, nous scotche à nos écouteurs et nous force à en vouloir plus, d'autant plus que STORMCAST n'a pas son pareil pour aligner les riffs et mélodies catchy, à renforts d'orchestrations et de synthé pas désagréables du tout.

Prenez "The Executioner". Impossible de ne pas flancher dès les premières notes. STORMCAST n'aurait pu trouver meilleure rampe de lancement pour sa navette. On a tout ce dont on a besoin sur cette plage : des cordes sanglantes et virevoltantes, une atmosphère épique, un brin arabisante, et une cavalcade des plus entraînantes. On se prend alors à rêver à sept autres titres de cette teneur, évidemment, en souhaitant que STORMCAST devienne le prochain roi du genre... Mais quel genre au juste ? C'est la question qu'on se posera durant 43 minutes, qui nous feront passer par une large gamme d'agitations commandant un headbang du tonnerre.

Le problème avec STORMCAST, c'est qu'il n'arrive pas encore à se brancher sur la bonne voie à suivre. J'ai l'impression du butiner de style en style à chaque morceau ; ici en Black Sympho/Mélo moderne et rafraîchissant, là en Death Mélo à la DT, ici en Black Mélo archi efficace, là en Deathcore atmo qui veut casser des dents. Et cette indécision se répercute dans le chant, qui oscille entre le Black et le Death à la... Angela Gossow. Oui, Mike Angastiniotis chante trop souvent comme Angela et merde que c'est insupportable ! Je préfère quand il gueule dans une forme plus classique, car là, j'entends simplement l'ancienne d'ARCH ENEMY et ça me fait royalement suer.

Mais le principal défaut du groupe demeure... son immaturité évidente se traduisant par un tir nourri, mais imprécis. Premier album, c'est normal. On a vu et entendu pire, remarquez. STORMCAST a du talent à revendre et sait envoyer la sauce. Un morceau anti-guerre comme "Of Flesh And Stone" nous donne à croire que la formation a une profondeur inouïe et sait ralentir le tempo pour marquer d'émotion au fer rouge. Faudra peut-être juste mieux ramener ses brebis à l'enclos à l'avenir pour que la formule éclose dans un feu d'artifices grandiose. Ce que "Frame Of Mind" n'est pas loin d'être grâce à une vraie déferlante de riffs boostés aux stéroïdes ! J'avoue aussi que le léger côté gothique de l'ensemble teinte avec qualité les compos déjà riches de ce skeud initial.

N'eut été de ces deux taches sur son col de chemise, STORMCAST aurait mérité un coup de cœur de ma part. Dommage, ce sera vraisemblablement pour un futur album, car s'il y a une chose que vous devez retenir de cette chro, c'est qu'on n'a pas fini d'entendre parler de ce combo !

Note : 3,5/5.

Podium : (or) "Of Flesh And Stone", (argent) "The Executioner", (bronze) "Immune".