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2011 Februus

UNEVEN STRUCTURE - Februus (2011)
Par PINPIN le 21 Décembre 2014          Consultée 2227 fois

Des français ténors du Djent ? Certainement ma bonne dame ! Qui a dit qu’en France on est toujours à la ramasse quant aux nouveautés de la sphère Metal ? Le groupe de Metz se propose de s’attaquer au style dès 2008, et d’y apposer leur patte. Après avoir accouché d’un EP ("8") en 2009, ils recrutent un chanteur français et sortent leur premier double album, deux ans plus tard. Ces deux galettes les ont vite propulsé parmi les groupes majeurs du genre et leur ont permis de tourner avec TESSERACT ou encore TEXTURES.

Un double album, c'est ambitieux ! En l'occurrence pour ce "Februus" c'est judicieux, pour mieux m'expliquer je dois revenir sur la particularité du groupe. Ce qui fait la force d'UNEVEN STRUCTURE, c'est l'utilisation des caractéristiques du Djent associées à celles Post-Metal, le groupe alterne entre des passages aériens et planants et des tunnels de Djent hypnotiques et lancinants. Ils sont malins, personne n'avait poussé aussi loin le coté atmosphérique dans le Djent, certes beaucoup de groupes utilisent une guitare cristalline avec une importante réverbération pour ajouter des sonorités aiguës à leur musique, mais le propos général n'est jamais aussi proche du shoegazing que chez UNEVEN STRUCTURE. Soyons clair : la part aérienne du groupe n'est pas un vernis déposé sur le Djent, la majorité des compositions est pensée comme du Post-Metal. Pour preuve le second disque tombe complètement dans l'Ambiant, et c'est pourquoi le double CD est important, il permet à "Februus" de ne pas s'imposer à l'auditeur, il laisse le choix du style écouté.

Le premier disque, c'est le cœur de "Februus", celui où l'on se rend compte que le groupe porte très bien son nom, littéralement "structure inégale", qui peut désigner les rythmes syncopés utilisés, qui peuvent paraître presque bancals, aussi bien que l'alternance entre passages calmes et passages endiablés qui revient tout au long de l'album. Lors de ces successions, UNEVEN STRUCTURE utilise une technique très efficace tout droit venue de l'Electro, il vous porte sur des nappes de guitares planantes et des rythmiques légères, vous laisse un peu mariner, la tension monte, et finalement : DROP DA BASS, une énorme colonne sonore Djent vient vous submerger d'un groove monstrueux accompagné des hurlements hargneux du chanteur. Ces passages lourds et mesmerisants évoluent subtilement et quelque temps plus tard vous vous retrouvez à nouveau à planer à quinze mille sur des mélodies légères, sans que vous ayez compris comment. Si comme moi vous vous laissez facilement emporter, vous devriez apprécier "Februus" pour sa facette Post-Metal incroyablement prenante.

"Awake" ouvre sur une piste proche du Djent "classique", histoire de ne pas dépayser l'amateur venu écouter du riff gras et de la polyrythmie aberrante, c'est efficace et excellent. Mais ce serait presque banal si on en restait là, heureusement au fur et à mesure de la progression des morceaux, le groupe introduit sa personnalité plus calme, qui devrait intriguer l'amateur d'ISIS ou de PELICAN, le summum étant la très (trop) reposante "Limbo". Pour ce qui est du chant, Matthieu Romarin oscille entre des cris rageurs type Hardcore - que je pense tout de même assez accessibles - et un chant clair prenant parfois des intonations à la Gavin Hayes (DREDG), intéressant.

Voyons voir ce second disque… ouch, c'est très… surprenant ! Pour ma part je dois l'écouter trois fois moins que le premier, je ne saurais dire si c'est vraiment mauvais, il officie dans un genre tellement différent de ce que je connais que je n'ai pas de référence, je vais me contenter de décrire, pour vous donner une idée. Pour faire court, on a droit à trente-cinq minutes de nappes de clavier relaxantes, sans percussions, sans chant, avec peu de variation. L'idée c'est : "on emmerde le monde, sur ce CD on fait ce dont on avait envie, si t'aimes pas, ne l'écoute pas, de toute façon on t'a déjà fourni cinquante-cinq minutes super cool", et c'est pour ça que je ne prendrai même pas en compte ces trois morceaux pour la notation du disque.

UNEVEN STRUCTURE, la french touch du Djent, a su s'imposer avec ce superbe album comme une référence de ce style nouveau. Ils ont compris que le son de gratte Djent et la polyrythmie ne sont que des éléments autour desquels il faut composer et non une fin en soit, bien joué les gars ! Mention spéciale à la pochette, trop de groupes négligent les artworks, pourtant avoir une jaquette bien faite et dans le thème, c'est toujours un plus.

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- Aurélien Perreira (guitare)
- Igor Omodei (guitare)
- Jérôme Colombelli (guitare)
- Benoit Friedrich (basse)
- Matthieu Romarin (chant)
- Jean Ferry (batterie)


- disque 1
1. Awaken
2. Frost
3. Hail
4. Exmersion
5. Buds
6. Awe
7. Quittance
8. Limbo
9. Plenitude
10. Finale

- disque 2
1. Dew Upon Shapeless Bounds
2. Winds From Untold Memories
3. Promises Of Our Early Days



             



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