Anselmo, Philip. Chanteur et frontman mythique de PANTERA (R.I.P), groupe culte des années 90.
Ouai sauf que l'état civil et le C.V du gus tourne à la thèse en plusieurs tomes tant il est délicat de tout suivre. Je tente de vous résumer l'affaire grosso merdo : Phil est depuis bien évidemment un membre de DOWN (jouissif groupe qui lui sauva les miches, il faut être clair), présent également au sein de SUPERJOINT RITUAL, ARSON ANTHEM, NECROPHAGIA, VIKING CROWN, CHRIST INVERSION et EIBON (j'en ai peut être zappé dans la bataille).
Bref, si vous avez suivi en partie toutes ces affaires là, vous savez qu'Anselmo est un hyperactif touche-à-tout mais pas vraiment super rapide !
En 2013 et en partie sous son nom, il nous balance à la face ce "Walk Through Exits Only", accompagné tel Iggy Pop de son groupe, ici les "The Illegals" !

Mais bon, alors, de quoi est-il question ici ? Du Hardcore ? Du Sludge ? Du Thrash ? Du Groove Metal ? Du "je touche et je tripote encore quelque chose de nouveau histoire de m'occuper ?"… Sans doute un peu/beaucoup de tout cela en même temps.

"Walk Through Exits Only" ne laisse que peu de place au doute : on y retrouve un Anselmo en mode "vénère", au chant rauque, furieux et sombre. Il règle d'ailleurs ses comptes dès le très poétique "Music Media Is My Whore" ("Les médias musicaux sont ma pute", un programme !) en guise d'intro avant de lâcher les fauves.
Les premières écoutes sont délicates, il faut bien l'avouer. C'est gras, lourd, tantôt speedé et presque bordélique ("Walk Through Exits Only") dans un registre Groove Metal/Hardcoré/Sludge qui pourra en rebuter pas mal. On a l'impression de se manger 8 fois le même titre, avec un Anselmo hystérique ("Bedroom Destroyer" où le lascar hurle comme un possédé).
La section rythmique est d'approche militaire : on a l'impression de se prendre des rafales de Kalachnikov, avec la caractéristique de cette arme à savoir difficilement contrôlable et ayant tendance à partir dans tous les sens en ratant sa cible trop souvent (beaucoup de déchets).
Une image qui résume plutôt bien l'affaire qui nous occupe aujourd'hui : telle une arme de guérilla, ANSELMO & THE ILLEGALS font le boulot demandé mais non sans faire de ratés et en gaspillant des munitions trop facilement.
C'est un univers direct, sans concession, terriblement rentre-dedans. Ne cherchez pas les fioritures ou un quelconque espoir, vous êtes prévenus : pas de sortie de secours malgré le titre !
Alors oui, parfois, on a le droit à des ruptures : sur le titre éponyme ou surtout sur le final de l'éprouvante "Bedroom Destroyer", titre s'achevant dans une certaine atmosphère "planante"… Avant de vous infliger un nouveau hurlement de dératé sur la suite ("Bedridden").
Cette petite "pause" est en fait l'annonce de ce qui nous attend sur le tout dernier morceau de 12 minutes, clôturant notre éprouvante affaire : "Irrelevant Walls And Computer Screens" est ainsi composée sur plus de sa seconde moitié d'une outro instrumentale ambiancée, planante, sorte de résumé de tout ce que l'album n'aura pas pu vous offrir jusqu'alors ! Une sorte de sas de dépressurisation avant de vous faire retourner à la surface…

Après une telle plongée dans le noirceur de la Terre, au plus profond des sonorités énervées du genre, on est en droit de se demander si on en redemande.
J'ai multiplié les écoutes. Beaucoup. Vraiment beaucoup. La galette se révèle objectivement au fil du temps… Si vous acceptez de lui en laisser la chance.

"Walk Through Exits Only" sent la testostérone, la salle de muscu, la sueur, le marcel et la fonte… Musicalement, cet album ressemble à un sacré foutoir. Au niveau du chant, on frise l'overdose si on n'est pas un mordu total d'Anselmo. C'est bien simple, on le voit, on le devine, on l'imagine plié en deux, comme à la grande époque, éructant sur son micro filaire, secoué de spasmes d'épileptique et portant ses pantacourts…
C'est déjà pas mal même si on a le sentiment d'avoir le cul entre deux chaises car on attendait sans doute trop un nouveau DOWN avant cet énième projet ! Allez, au boulot maintenant !

Note réelle : 2,5/5.