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DOOM DEATH / FUNERAL  |  STUDIO

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Lexique doom metal
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2008 Dead Words Speak
2014 Earthless
 

- Style : Mourning Beloveth, Shape Of Despair, Virgin Black, On Thorns I Lay, Colosseum, Clouds, Samsara
- Style + Membre : Draconian
 

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DOOM:VS - Earthless (2014)
Par WËN le 8 Octobre 2014          Consultée 2519 fois

Il en a gros, le sieur Ericson. Il en a gros. Doomeux invétéré, guitariste et compositeur attitré de DRACONIAN, cet Ericson-là n'est pas à proprement parler le genre de type dont l'œuvre transpire la joie de vivre. Il en a tellement gros qu'il décide même de remettre en service, après une parenthèse de six longues années, son DOOM:VS de projet perso.

Fondé fin 2004, peu ou prou lorsque DRACONIAN nous propose lui-même son "Arcane Rain Fell" (lourd pavé monochromatique et parangon de Death/Doom gothique à la suédoise), DOOM:VS sert avant tout d'exutoire à son géniteur lui permettant justement d'écouler ses idées jugées trop extrêmes pour le répertoire de DRACONIAN. Ici-bas, las, pas de vocalises féminines pour venir vous susurrer de tristes fables et vous compter leurs amours maudits, seul l'insonore mais néanmoins insoutenable rongement de la vermine alentour venue se repaître en votre carcasse est de mise. Ainsi, sur une base Doom Death solide et puissante, DOOM:VS n'hésite cependant pas à venir verser dans le Funeral Doom et embrasser par la même occasion les thématiques chères au genre (désespérance, affliction et tutti quanti) mais ce, en sachant toujours conserver une base mélodique certaine, forte en lead de guitares et qui ne dépareillent pas forcément avec ce que DRACONIAN sait nous offrir de mieux.

En ce sens, "Earthless" ne déroge pas à la règle. Le premier contact avec l'œuvre se veut morne et froid, refluant déjà de fétides et pestilentiels relents de macchabée à peine l'entame survenue par ce piano crépusculaire empreint d'une solitude extrême. Puis arrivent les guitares, déchirantes, perçant le gris crépusculaire environnant en de fines volutes nuageuses. Le décor est placé et, alors qu'une fine bruine austère commence à se déverser des cieux déchirés pour mieux nous tremper l'échine et nous glacer de l'intérieur, les quatre premiers titres vont s'inscrire dans cette veine Doom Death / Funeral Doom mélodique décrite précédemment, alternant successivement les riffs trapus ("White Coffins") aux ambiances froides, parfois acoustiques ("A Quietly Forming Collapse"), hachées d'un grunt apocalyptique auquel vient souvent se joindre le chant déchiré de Thomas A.G. Jensen (SATURNUS) voire même quelques parties en 'spoken word' auxquelles nous a habitué le monsieur. Tout cela dans le seul maussade but, ô combien morose, de tenter de nous affliger d'une souffrance toujours plus forte, de déchirements et d'insoutenables tiraillements de l'âme. Les guitares, d'autant plus lumineuses que les riffs mornes environnants s'opacifient, savent faire mouche, conférant au tableau une certaine beauté ascétique, esthétique même dans la mort.

Jusqu'à présent, DOOM:VS n'invente rien (j'irais même à penser que Johan Ericson n'en a jamais eu la prétention) et nous livre là, comme à son habitude, un exercice soigné répondant au cahier des charges du genre. Les influences (MOURNING BELOVETH, SHAPE OF DESPAIR ainsi que DRACONIAN, évidemment) sont toujours très présentes et, de même, nous ne pourrons que tisser des liens évidents avec d'autres formations évoluant dans un registre similaire (LETHIAN DREAMS/REMEMBRANCE, VIRGIN BLACK par moments). C'est sur les deux derniers titres de ce "Earthless" que le Suédois, désireux de changer la donne, arrivera à nous surprendre en variant davantage les atmosphères, et en y insérant, comme il a su le faire par le passé, des vocalises en chant clair (dans un timbre différent, plus 'nasillard' et de prime abord perfectible mais néanmoins maîtrisé). Mention spéciale à l'ultime "The Slow Ascent", qui va placer la barre encore plus haut en mâtinant (et c'est une première), le Doom Death de l'entité avec des riffs (et même une production, des tessitures de guitares) définitivement Post Black Metal, si bien que l'oreille avertie saurait même y discerner des sonorités proche d'un YEAR OF NO LIGHT ou d'un WOLVES IN THE THRONE ROOM. Puis, immuable, réapparaît ce piano d'introduction, venant boucler la boucle pour qu'ainsi, DOOM:VS retourne à la poussière.

Hommage délibéré ? Coïncidence fortuite ? Simple idée à écouler ou expérimentation assumée ? Je ne pourrais vous dire, cela a néanmoins l'intérêt de présenter des ouvertures intéressantes pour un éventuel successeur. Quoiqu'il en soit, même si plus contemplatif et nous délivrant moins de prouesses malsaines que sur ces deux précédents opus, DOOM:VS nous livre néanmoins un album bien ficelé et qui, même si il n'atteint pas des sommets de créativité, réussira cependant sans mal à vous plonger dans un troublant état de léger malaise.

Note réelle 3,5/5.

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- Johan Ericson (instruments, chant, enregistrement, mixage)
- Thomas A.g. Jensen (invité - chant)


1. Earthless
2. A Quietly Forming Collapse
3. White Coffins
4. The Dead Swan Of The Woods
5. Oceans Of Despair
6. The Slow Ascent



             



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