Venu du Canada, COMEBACK KID, dit CBK, est probablement un des groupes les plus connus de Hardcore « new-school ». Ça fait depuis 2002, que les kidz de Winnipeg proposent des albums sans compromis, de la trempe de leurs aînés de New York (SICK OF IT ALL, MADBALL) avec un son plus moderne, c’est pas en 2014 qu’ils vont changer la donne. Si je voulais être vraiment précis je dirais que CBK joue un Hardcore rapide et heavy, teinté de Post-Hardcore, pour les riffs et les mélodies parfois plus aériennes, mais sans le chant clair qui peu parfois être présent le genre. COMEBACK KID fait partie des groupes que je qualifierais de sincères, d’autant plus après l’arrivée de Andrew Neufeld dont la voix est plus dure que celle Scott Wade. Cela étant dit, ce n’est que mon ressenti personnel, il y aura toujours quelqu’un pour dire que c’est commercial, et il aura peut-être raison, mais je rétorquerai qu'au moins le groupe s’abstient d’écrire des morceaux sirupeux et autres balades dégueulasses. Oui je fais référence a A DAY TO REMEMBER ou encore UNDEROATH parce que ces groupes m’énervent, si on joue du Hardcore, on ne joue pas de la Pop, point. Après cette comparaison plutôt facile histoire de bien mettre en avant CBK, il est temps de comparer "Die Knowing" à ses pairs.

"Die Knowing" est-il réellement novateur ? Non, je ne vais pas mentir, il est plus brut que les précédents mais c’est tout. Pas novateur, certes, mais tellement bien fait ! Les riffs simples et efficaces, la basse grondante et les breaks sont vraiment bien maîtrisés. "Die Knowing", le premier morceau de l’album, est en fait une introduction, 2’13" de montée en puissance chargée en émotions qui seront ensuite écrasées par "Lower The Line" qui déboule à toute vitesse avec un son rentre-dedans bien senti, taillé pour la scène. Si vous n’avez pas envie de pogoter ou de headbanger là-dessus, je ne peux plus rien pour vous. Le troisième titre, "Wasted Arrows" (référence à CONVERGE ?), vient redonner son lot de mélodies et de refrains qu’on veut hurler avec Andrew, mid-tempo sans être mou du genou pour autant.

Et en fait on comprend assez vite que tout l’album est construit comme ça : un titre sur deux est très mélodique et plus lent, "Should Know Better", "Somewhere In This Miserable", "Unconditional", "Didn’t Even Mind", et "Sink In" sont des tubes limites radiophoniques, l’autre moitié est plus bourrin/Punk, la rythmique en avant, c’est aussi ça qu’on attend du Hardcore, non ? L’album exprime alternativement plein de sentiments forts : la colère, la nostalgie, l’espoir, le courage, en l’espace de 32 minutes (format classique), et nul besoin de comprendre les paroles… Chapeau. Les douze morceaux s’enchaînent sans se ressembler tout en restant cohérents, formidable, et si votre cerveau est formé comme le mien, deux trois riffs et refrains devraient y rester ancrés pendant un moment.

À propos des propos : les paroles sont peu revendicatrices contrairement au Hardcore old school, on est plus proche de l’esprit de HATEBREED ou même de One Piece : dépasser les obstacles, affronter les difficultés de la vie, et apprendre de ses erreurs, rien que ça ! Je préfère les paroles engagées de manière générale, mais j’adhère assez bien à celles de CBK tant elles sont en adéquation avec la musique. Petit truc que j’ai trouvé vachement bien fait : les rimes en « it » et le phrasé saccadé du refrain de "Somewhere In This Miserable" ça dépote !

Cet album est tellement bourré de talent et d’énergie que OH WAIT, ça va un peu les éloges là ! Faut pas abuser non plus : talent n’est pas le mot juste, c’est une musique relativement simple, sans prétention. CBK n'applique qu’une recette connue depuis longtemps, ils ont un excellent feeling ce qui fait que oui cet album est très bon, mais il n’y a pas non plus de quoi crier au génie. Comment ça va se passer la première fois que vous allez écouter ? Soit votre corps se met à vibrer en cadence, arrivé à la moitié du CD vous vous dites « c’est énorme ce que j’écoute là dit donc » et vous remettez le CD au début pour être bien sûr de ne rien avoir loupé. Soit rien ne se passe, et dans ce cas si à la seconde écoute vous n’accrochez toujours pas, pas la peine d’insister. Ce que je veux dire par là c’est qu’il n’y a pas grand-chose de plus à découvrir après quelques écoutes : ça reste très bien, mais ça n’est pas profond. Pour ma part, parce que j’aime le Hardcore, parce que j’aime aussi quand c’est simple, je mets 4/5.