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2000 Second Coming

E.TOWN CONCRETE - Second Coming (2000)
Par PINPIN le 12 Septembre 2014          Consultée 1925 fois

Il vous arrive d’écouter un vieux EMINEM entre deux disques de Metal ? N’ayez pas honte, je place moi-même du SHURIK’N ou du SVINKELS* entre un album de MADBALL et un album de SICK OF IT ALL. Imaginez maintenant mélanger ces quatre groupes dans un même morceau, simplifiez votre playlist, gagnez du temps, bref adoptez E.TOWN CONCRETE, la solution à tous vos problèmes ! “Second Coming” c’est quarante minutes de musique de la rue jouée par des gens sincères du New Jersey, qui ne savaient pas choisir entre Rap et Punk Hardcore.

Je vous entends déjà d’ici : “bah j’écoute déjà RAGE AGAINST THE MACHINE et LIMP BIZKIT, c’est pareil.”
Eh bien détrompez-vous : alors que ces deux groupes proposent un chant Rappé sur une musique Metal, ETC joue du vrai Hardcore et du vrai Rap, les deux styles alternent, c’est tout.

L’album commence par du bon gros Hardcore à la TERROR, une voix féroce, des riffs puissants. J’ai découvert ETC en concert et idem le groupe entame par du Hardcore bien fait mais un peu classique, et au bout de quelques minutes : la baffe ! Au détour d’un break la batterie prend un rythme Hip-Hop, le guitariste lâche la pédale de distorsion, la basse est propulsée au premier plan et c’est parti pour les couplets rappés. À l’occasion on pourra même entendre du piano ! Une fois la surprise passée, on tend l’oreille pour analyser les deux styles, a priori on pense que ça n’est pas possible qu’ETC soit bon sur tous les plans, le groupe serait connu sinon… Laissez-moi vous dire que les musiciens se défendent très bien que ce soit en Rap ou en Hardcore, la notoriété n’a malheureusement pas grand-chose à voir avec le talent.

ETC c’est donc du Hardcore newschool bien baveux, une voix hurlée rageuse, déjà c’est plutôt intéressant ; mais la partie Rap east coast sombre, façon MF DOOM, emmené par le bon flow du chanteur n’est pas en reste. Comme je n’y connais rien du tout en Rap US, je vais avoir du mal à vous donner des détails sur le genre précis et les codes, tout ce que je peux dire c’est que j’apprécie l’absence de sonorités électro et autres niaiseries de ce genre qui font qu’EMINEM n’est plus ce qu’il était. Entendons-nous : je sais que le Hip-Hop est fondamentalement basé sur des samples de morceaux et une boîte à rythme, je n’ai rien à redire la dessus, ce que je trouve détestable en revanche ce sont les effets synthétiques dégueulasses et tous les gimmicks qu’on entend chez les rappeurs bling-blings. Je digresse puisque de toute façon ETC joue un Rap sans prétention avec une instrumentation Rock.

Tout au long de l’album la proportion Rap/Hardcore évolue, ça commence très Hardcore pour finir plus calme et plus Rap. Le dernier morceau contient même un solo de guitare sur fond de Hip-Hop, une très bonne manière de conclure en laissant un bon souvenir.

On pourra reprocher au groupe de ne pas bien mélanger les genres ; c’est incontestable. Dans l’album les styles sont strictement séparés par des breaks, mais il existe un lien : les paroles. Contrairement à l’opposition classique Rappeurs/Metalleux, celle que l’on peut connaître en Europe, et qui est tout à fait logique puisque d’un côté on parle de dragons et de mort et de l’autre on parle de swag et de biatchs (c’est pas du tout caricatural ce que je raconte…), contrairement à cette opposition donc, le Hardcore et le Hip-Hop US partagent une partie de leur public et sont des genres assez proches puisqu’ils peuvent aborder les mêmes thèmes au niveau des paroles. Et E.TOWN CONCRETE connait ses classiques : l’enfance difficile dans la pauvreté des banlieues, l’absence d’avenir, la révolte, le monde qui va mal. Mais plus que tout, c’est l’histoire des membres du groupe qui surmontent les problèmes de la vie (un petit peu d’ego trip ne fait pas de mal !), avec plus ou moins de succès (l’occasion de montrer qu’on est sensible derrière cette apparence de tough guy) qui est le leitmotiv du Rap et du Hardcore moderne et donc d’ETC.

Pour cette surprise sur scène, pour cette mixture équilibrée et assez unique de genres, je mets une mention très bien au second album de ce petit groupe.


* écoutez "Réveille Le Punk"

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- Anthony Martini (chant)
- David Mondragon (guitare)
- Eric Denault (basse)
- Ted Panagopoulos (batterie)


1. Soldier
2. First Born
3. Dirty Jer-z
4. A Father's Marathon
5. Guaranteed
6. Pacemaker
7. Stranglehold
8. Sick World
9. Shaydee
10. Weak Link
11. The Phoenix



             



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