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2012 Cauldron Of The Wild

WITCH MOUNTAIN - Cauldron Of The Wild (2012)
Par DOLORÈS le 30 Septembre 2014          Consultée 2318 fois

Si vous avez lu le Live-Report du Hellfest 2014, vous avez peut-être un vague souvenir de ma confrontation avec WITCH MOUNTAIN. Dolorès vaincue par KO, ça vous rappelle quelque chose ? Un peu de temps libre, un groupe de Doom, un brin de jalousie et une grosse claque, pour résumer la séance en quatre actes.

Profound Lore Records, un nom qui doit déjà vous transmettre une certaine confiance s'il vous dit quelque chose. Les deux précédents albums n'étaient pas sortis chez eux, et on remarque d'ailleurs que la musique, le line-up, tout différait. Ou presque : si on a substitué le chanteur pour une frontwoman, les compositions ont un petit air de déjà-vu. Avec "Cauldron Of The Wild", on perd néanmoins un peu de cette aura 70s-Stoner et compagnie pour se recentrer vers d'autres influences. Ce qui saute aux yeux, c'est le mélange étonnamment réussi du côté jazzy-bluesy et du Doom bien gras, bien lourd, avec cette pointe de sorcellerie dans l'air qu'on décèle à peine sur "The Ballad Of Lanky Rae".

Vu le nom et la pochette, impossible d'échapper à une chanteuse qui semble apporter une touche surnaturelle au groupe. Déjà que son timbre est très peu commun, sa manière de chanter - comme un chanteur de Doom, jamais comme une chanteuse de Doom ? - procure 75% du charme de l'album. Charme c'est bien le mot, pas pour le physique de la demoiselle mais bien au sens des incantations et des sortilèges. Uta Plotkin se retrouve alors mi-sorcière, mi-sirène, et ne manquera pas d’ensorceler chaque oreille un peu vagabonde.
Son chant, surtout dans les notes les plus hautes, est quand même assez particulier. Et je peux comprendre qu'on puisse ne pas l'apprécier. "The Ballad Of Lanky Rae" a d'ailleurs le don de m'énerver lorsqu'elle s'étire dans les aigus, mais par chance, c'est le seul dont l'effet dissonant est poussé à ce point.
Si celui-ci et "Beekeeper" restent des morceaux assez conventionnels dans leur structure générale, ils sont loin d'être représentatifs de l'album. "Shelter", qui le succède, pose déjà un ensemble bien plus lourd et solennel. Là où WITCH MOUTAIN excelle selon moi, c'est dans les contrastes. Quel meilleur exemple que ce titre où saturation bien grasse et feeling bluesy-angélique se côtoient ?

L'album se construit principalement autour de ces confrontations, et joue ses meilleurs atouts en installant une tension constante. Étant très difficile sur chaque solo que je peux entendre, surtout dans ce type de musique, je dois avouer ici qu'on se contente du nécessaire sans en faire trop : un véritable plus, car ceux-ci m'avaient semblé durer une éternité sur scène. Mais WITCH MOUNTAIN ne joue pas la carte de la virtuosité, plutôt celle de l'atmosphère avec un jeu de rapport de forces entre le règne des basses, la rythmique jazzy, et une voix surpuissante.
L'avantage de cette dernière, c'est que si on n'apprécie pas les passages les plus perçants, on peut se combler alors autre part, dans son chant d'outre-tombe un peu kitsch ("Veil Of The Forgotten"), l'effet berceuse mélancolique sur "Aurelia" ou la tendance plus suave, grave et sensuelle de "Never Know".
Mais si ce dernier titre est incroyable, c'est également encore pour une histoire de contraste. Un beau diptyque qu'on nous présente là avec une intro tout en crescendo qui transpire l'érotisme, la noirceur dans une tension extrême. Puis vient la rupture centrale, on compte jusqu'à cinq, cinq piques qui transpercent le disque, et laissent apparaître cette puissance cristalline d'Uta Plotkin tant inattendue.

Cet album serait pour moi le meilleur sans-faute du Doom à chant féminin possible, si le premier titre n'avait pas tendance à m'énerver. C'est quand même dommage de passer si près du triomphe. Mais comment leur en vouloir ? Ah, si, il reste bien sûr la pochette à dominante (à ce point-là j'oserais presque parler de monochrome) rose, avec le super logo dont la police d'écriture aurait pu être utilisée pour l'affiche de Highlander, quoi. Le summum du kitsch pour une musique qui ne s'en éloigne pas tant, mais qui laisse tout de même entrapercevoir beaucoup de talent. A déguster d'urgence avant que la chanteuse ne s'en aille après le prochain album.

Note réelle : 4,5.

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   DOLORÈS

 
  N/A



- Nathan Carson (batterie)
- Uta Plotkin (chant)
- Neal Munson (basse)
- Rob Wrong (guitare)


1. The Ballad Of Lanky Rae
2. Beekeeper
3. Shelter
4. Veil Of The Forgotten
5. Aurelia
6. Never Know



             



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