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1989 Life And Death

Paul CHAIN - Life And Death (1989)
Par CITIZEN le 4 Août 2014          Consultée 2772 fois

///////////////////////////////////// !!!! Attention album culte !!!! \\\\\\\\\\\\\\\\\\

(Préambule à tout hasard : on ne devrait pas présenter cet album et je me serais évidemment pas lancé dans cette tâche si j’avais pu trouver quelque part une chro qui rentre dans les détails de manière satisfaisante, cela dit d’une part mes infos sont ni plus ni moins que ce que l’on trouve facilement alors que toute chro à la hauteur devrait être parsemée de [1] comme une thèse universitaire, et d’autre part je risque des pertes d’éloquence subites au beau milieu d’un éloge d’un riff ou d’une mélodie atavique tétanisante, donc… Ne vous fiez pas à moi et plutôt qu’à perdre votre temps sur le ouèb, écoutez cet album sans passer par la case chro. Au pire il ne vous reste que 1225 mots, courage !)


Paul CHAIN, Paul CHAIN… Nom qui doit constamment trotter dans les méandres des cervelles de bon nombre de fans de Doom comme une araignée sous une armoire rongée aux vers, c’est à la fois le nom d’artiste, anglicisé, d’un "certain" Paolo Catena, et le nom du projet musical qui l’a occupé la plus grande partie de sa vie, après avoir simplifié le long patronyme sous lequel ses deux premiers albums ont vu le jour, Paul CHAIN VIOLET THEATER. Ensuite, après une vingtaine d’années pour ces deux groupes combinés, c’est la mort artistique proclamée et le monsieur qui continue ses expérimentations sous son vrai nom.

Tout tourne déjà autour du nom dans cette chronique. Paul CHAIN, projet éminemment personnel donc, moment dans la progression musicale d’un individu qui a toujours eu un et un seul groupe en activité à la fois, à chaque fois tournant autour de son input, de sa vision… Après avoir établi officiellement son projet en 1977, c’est cependant dans DEATH SS que l’on entendra la patte de l’homme posée sur pistes pour la première fois pour quelques démos et un EP, DEATH SS, autre combo fortement basé autour de la figure de son leader (SS étant ici les initiales de Stefano Silvestri alias, dans la même logique qu’avec Mr. Chain, Steve Sylvester, et pas un insigne de col de mauvais goût). Une première existence de quelques semaines avant que le combo subisse d’entrée de jeu un hiatus de sept ans… Paul Chain doit avoir les crocs en reprenant son (ses) instruments pour son compte, et quelques idées à travailler, d’une richesse qu’il va essayer d’écoper pendant les décennies suivantes ! À DEATH SS, Paul Chain empruntera d’ailleurs un certain sens de la mise en scène (sans le côté KISS), les poses inquiétantes et l’imagerie religieuse, en beaucoup plus sobre (non, on ne causera jamais de série B d’horreur italienne dans une chro de Paul CHAIN) et sans jamais distraire du propos de cette musique que, sous tous les attributs et les drapés, on devine bien plus personnel.

Pour cet album, Paolo Catena s’entoure d’anciens comparses ayant exercé chez DEATH SS (Tommy Chaste, Sanctis Ghoram, Claud Galley), de Lu Spitfire qui reviendra régulièrement jouer de la batterie pour Paolo, de sa femme et de quelques musiciens pour qui l’expérience a apparemment été un one shot. L’album étant enregistré sur plusieurs sessions, seul Paolo garde sa guitare sur l’ensemble de l’album, fait aussi une piste de basse, joue d’un autre instrument dont je parlerai plus tard, et malheureusement ne chante que la première moitié de l’album… Autrement chaque moitié (la césure est après "My Hills") a eu son propre batteur et bassiste.

Mais alors, trois paragraphes déjà d’intro et vachement sérieuse en plus… La musique sur "Life And Death" y aurait rien à en dire ? Décrire la musique de Paul CHAIN c’est se mouiller… Pas évident d’en griffer les singularités, qui sautent pourtant à l’oreille, en quelques frappes de clavier, surtout pour restituer intacte sa valeur à mes yeux ! Parfois s’apparentant à un Stoner froid, (la contradiction est intéressante), rustique sans être trop dépouillé ou trop misérable, offrant pourtant le canevas idéal pour les talents vocaux du signore Chain qui a un organe fabuleux… Écoutez plutôt ses accents languissants sur "Kill Me", avec ce passage hantant "Kill me noooow"… Ou du moins c’est ce qu’on veut comprendre le plus volontiers, mais ce serait tomber dans le panneau : cet album n’a pas de paroles, Paul CHAIN n’en a jamais eu, préférant faire des vocalises phonétiques auxquelles chacun essayera de trouvera un sens selon ses fantaisies. Ainsi si certaines suppliques (ou invocations) sont assez transparentes ("my Goood" ?), le reste de l’album est nimbé de mystères.

Après une intro calme, un peu inquiétante style boîte à musique et deux premières chansons dont ce "Kill Me", achevé sur un solo douloureux et l’incursion de quelques chœurs, nouvelle facette de cette richesse sonore sur "Ancient Caravan", a priori juste une interlude qui rompt le flot de ténèbres du début de l’album avec son orgue solennelle, mais qui dérape ensuite en une chanson à part entière, qui vient imprégner la suite d’une manière très théâtrale, avec une certaine débauche d’instrumentations sur la fin (ajout d’un violon tout ce qu’il y a de larmoyant). Cette trame sonne précieux certes mais la charge émotionnelle de la chanson évite d’en faire une pièce trop gnangnan ; une chanson baroque à base d’orgue sur un album de Metal qui parvient à en faire des tonnes tout en restant intimiste c’est un gros plus, ici pas d’ambiances cheap et surfaites pour habiller vite fait un contenu qui se cherche un peu, on ne peut qu’apprécier et sans grincer des dents, plutôt en fermant les yeux pour mieux savourer !

Cette première phase de l’album se conclut donc sur "My Hills", sur laquelle Paul Chain se fait d’abord plus Rock puis alternant leads de guitare et orgue très présente, avec son feeling distinct comme toutes les autres pistes, et pour le coup très vivant, instillé par Paolo qui se fend même d’un "Oh, yeah! ". Une exubérance qui confine plus au Heavy avec des notes très claires en cascade, toujours de la brillance et des démonstrations inventives qui restent engluées dans un groove cendreux, avec une base misérable par touches qui finissent par vous rentrer dans la tête et vous pénétrer entier à force, même avec toutes les "distractions" agréables et le plaisir que tout le monde y trouve il y a derrière un travail appliqué qui finit par vous saper et qui fait que l’ambiance générale qu’on retient de cet album est bien plus maussade que ce que la somme de ses éléments impliquerait. De fait, avec la nouvelle équipe sur "Alleluia Song" et le chant passé à Sanctis, qui n’essaye pas d’imiter les parties de Paolo mais essaye de s’accommoder d’un chant moins exubérant, plus craché. Sur ces derniers morceaux on dérive dans du plus poussiéreux, plus minimaliste et plus spatial avec pour suite logique une outro ou les guitares sont confisquées, seuls les claviers psychés restent et achèvent de plonger dans les ténèbres pour enterrer l’album sur une de ses notes les plus effroyables.

Riche et libre dans ses influences sans être débordant, maladroit ou grotesque, sans excès incontrôlé dans aucun des styles pratiqués ou abordés (Doom, et aussi… Gothique ? Psyché ?), atmosphérique, antique, confrontant sans peine chaleur et éléments vidés de leur joie, sophistiqué (le gars au camping du Hellfest qui va vous montrer sa bite en hurlant un truc à la gloire de Christine Boutin ne va pas porter de shirt Paul CHAIN), tourmenté, et aussi (oui je le balance comme adjectif) BLACK SABBATH (juste pour situer l’"école" de Doom à laquelle on pourrait le rattacher, ou plutôt pour fixer son ancienneté, une base qu’on ressent évidemment même si c’est souvent en s’en détachant le plus que Paul CHAIN livre ses meilleurs moments… Mais pour une fois que c’est pas une facilité voire une insulte pour l’une des parties de balancer sabbath en insulte et puis s’en va)… La vie et la mort, tout à fait.

À découvrir en gardant une oreille sur les autres projets qui ont fleuri en Italie les mêmes années et au propos assez comparable (tout en n’ayant aucun membre en commun… l’inconscient collectif italien peut-être ?) BLACK HOLE et DARK QUARTERER.

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- Paul Chain (guitare, orgue, chant sur 1-5, basse sur 2)
- Claud Galley (basse sur 6-9)
- Klaus Rosental (basse sur 1-5)
- Thomas Hand Chaste (batterie sur 6-9)
- Lü Spitfire (batterie sur 1-5)
- Sanctis Ghoram (chant sur 6-9)
- Laura Christ (chœurs sur 6)
- Aldo Polverari (chant sur 1)


1. Steel Breath
2. Antichrist
3. Kill Me
4. Ancient Caravan
5. My Hills
6. Alleluia Song
7. Spirits
8. Cemetery
9. Oblivious



             



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