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2014 The Righteous & The Butterfly
 

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MUSHROOMHEAD - The Righteous & The Butterfly (2014)
Par CHAPOUK le 30 Juin 2014          Consultée 5081 fois

MUSHROOMHEAD est de retour en cette année avec un album au titre et à l’artwork plutôt énigmatiques : "The Righteous & The Butterfly".

Ce 8ème opus est en fait dédié à leur ancien guitariste, et membre fondateur, John Sekula (aka J.J Righteous), ainsi qu’à Vanessa Solowiow la photographe du groupe et la femme du batteur, qui sont décédés récemment. Bon et sinon des news positives ? Oui il y en a aussi ! Le line-up est encore une fois bousculé, avec l’arrivée d’un nouveau guitariste et d’un nouveau bassiste, ainsi qu’avec le retour du chanteur J Mann qui avait déserté le groupe depuis deux albums. On espère alors que l’élan de nouveauté et de fraîcheur apporté par les deux nouveaux puisse se combiner aisément avec l’esprit du groupe.

En toute franchise, le résultat est vraiment bon, on le situe quelque part entre "Mushroomhead" et "Superbuick", le tout avec une prod moderne. L’idée étant d’effectuer une sorte de retour aux sources du Neo, le groupe s’y applique plutôt bien ! On sent de belles influences venues de chez GOTHMINISTER, voire FAITH NO MORE, lorsque l’on écoute "Qwerty" (qui fait office de single) et son ambiance sortie tout droit de l’univers timbré de Jack Skellington. Une petite mélodie discrète mais entêtante sert de fil rouge à tout le morceau et contribue à créer ce décor farfelu, les trois vocalistes qui se côtoient forment alors une mixture de chant clair, growl, et rap, dont le flow s’accorde parfaitement avec la mélodie, lui donnant même un petit côté hypnotique bienvenu. Puis d’un coup, un gros break aux guitares grasses et à la double pédale bien prononcée vient déverser son flot de violence gratuite, avant de stopper d’un coup et de repartir sur la ritournelle. Cette dernière n’est d’ailleurs pas si loufoque que ça lorsqu’on se penche sur le texte qui cherche à montrer que le monde ne tourne plus vraiment rond et aurait plutôt tendance à s’enliser dans sa propre merde.

Ce côté FAITH NO MORien se retrouve aussi sur "Graveyard Du Jour" qui rappelle par certains aspects "RV", présente sur "Angel Dust". L’ambiance dérangeante qui fait le charme du titre est aussi présente chez MUSHROOMHEAD, ainsi que le piano et les élans vocaux des frontmen. Bien loin d’imiter ou d'égaler un Mike Patton, les chanteurs sont tout de même très convaincants et arrivent relativement bien à faire ressentir des émotions : exemple frappant avec "Portaits Of The Poor" où les performances vocales se font plus présentes, et où la ligne conductrice de piano affuble le titre d’une certaine mélancolie. Les paroles quant à elles sont à la limite de nous tirer les larmes des yeux. Enfin l’interlude "Childlike", aux accents Pop voire R’N’B, pose un point final à cet instant d’accalmie. Venant du groupe c’est très surprenant d’entendre quelque chose de ce style cependant il faut reconnaître que le chant clair est juste superbement utilisé, et que ce morceau offre une certaine pause avant de retomber sur des morceaux plus Heavy.

Car oui, c’est également une volonté du groupe d’accentuer le côté Heavy de ses titres, et au milieu de ces instants de calme, on trouve de grosses bombes prêtes à exploser disséminées tout au long de l’album. "Our Apologies" qui entame cette galette est là pour nous le faire comprendre, sous ses accents Indus on retrouve ce son Neo un peu crado mais surtout très lourd qui en impose. Et ce ne sont pas "Devils Be Damned", "Son Of 7" et "Worlds Collide" qui me feront mentir. On retrouve sur les deux premiers tout le côté brutal que les fans de la première heure ont adoré, et sur le dernier un côté Death couplé à certains accents qu’on croirait parfois piqués chez GOJIRA ou SEPULTURA.

Pour résumer cet album est une bonne surprise surtout venant de la case Neo Metal ! Il est bien plus subtil qu’il n’y paraît à la première écoute, et surtout très varié, en témoignent "How Many Times" et son côté Trip Hop atmosphérique qui nous emporte vers un refrain Metal aux sonorités Dubstep (et qui reste parfaitement écoutable je précise !), ou encore "We Are The Truth" et sa rythmique saccadée qui prend parfois des accents Pop sans verser dans le mielleux ou le mièvre. Il faut également jeter une oreille sur "Rumor Has It", la dernière piste qui est une reprise d’ADELE. Ne connaissant par l’originale, je l’ai écoutée avant de me pencher sur la version de MUSHROOMHEAD. Et euh whouah… Disons qu’ils se sont bien réappropriés le morceau, injectant de-ci de-là des parties Indus, Dubstep sur le refrain, et surtout en accentuant énormément le côté marche militaire de l’intro, poussant même le vice jusqu’à introduire en fond sonore des morceaux de discours militaires en allemand. Mais ce qui est magique c’est qu’ils ont quand même gardé un certain côté bluesy qui est propre à l’originale et qui fait que le titre n’est pas totalement dénaturé, même si je dois l’avouer, je n’aurais jamais cru que c’était une reprise d’ADELE si on ne me l’avait pas précisé.

Alors malgré tous ces bons points on peut quand même observer une petite baisse de régime sur "This Cold Reign". Un morceau plutôt rébarbatif que je juge complètement inutile, car il n’apporte rien de nouveau à l’album. Il manque cruellement d’inspiration et je pourrais même dire qu’il aurait pu être composé par SLIPKNOT pour leur album "All Hope Is Gone" tellement il ne me touche pas, et ne dégage rien d’intéressant.

Néanmoins c’est un quasi sans-faute pour les petits gars de l’Ohio qui ont su produire un album transpirant l’énergie, cohérent et offrant un ensemble musical varié et recherché. Un skeud qui passe tout seul, d’une traite, avec des morceaux ni trop courts ni trop longs, bref que demander de mieux ? On peut dire que c’est un bel hommage offert là à leurs proches disparus.

4,5/5.

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- Jeffrey Hatrix (chant clair)
- Jason Popson (growl, chant rappé)
- Waylon Reavis (growl, chant clair)
- Tommy 'church' Church (guitare)
- Ryan 'dr. F' Farrell (basse)
- Steve Felton (batterie)
- Robbie 'roberto Diablo' Godsey (percussions)
- Tom Schmitz (samples, synthé)
- Rick 'st1tch' Thomas (dj)


1. Our Apologies
2. How Many Times
3. Devils Be Damned
4. Qwerty
5. Portraits Of The Poor
6. Childlike
7. This Cold Reign
8. We Are The Truth
9. Son Of 7
10. For Your Pleasure
11. Worlds Collide
12. Graveyard Du Jour
13. Out Of My Mind
14. Rumor Has It



             



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