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MI BÉMOL  |  STUDIO

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2014 Eternal Enemies

EMMURE - Eternal Enemies (2014)
Par DARK MORUE le 15 Juin 2014          Consultée 3568 fois

Bon, on se met d'accord dés le début : j'ai rien contre le Deathcore. Pas que le vieux façon DYING FETUS, SKINLESS ou PYREXIA qui de toute façon défonce tout objectivement, celui qu'on se bouffe maintenant et sur lequel il est bien vu de cogner. Certes les moshparts à outrance c'est pire que du Rap Vietnamien, mais bon, on finit par s'y faire, ils font partie du paysage maintenant et quand c'est bien fait ça peut rendre du bon, surtout dans les branches techniques ou mélodiques. Tout comme le Djent d'ailleurs, que je me surprends à apprécier de plus en plus.
Par contre EMMURE faut pas déconner. Y a des limites. Alors certes on pourra me reprocher de basher gratos et de suivre la mode qui consiste à les défoncer, mais non. Faut garder un peu d'amour propre. Pour aimer ça faut juste être complètement hydrocéphalique en plus de tenir absolument à devenir acteur de la destruction de la musique de demain. Non je vais pas mâcher mes mots mais il est quand même temps que cette mascarade prenne fin, merde.

Donc. Pour ceux qui connaissent pas. EMMURE, c'est quoi ?
EMMURE, c'est l'apologie de la corde à vide. Parfois on reproche à un groupe d'être répétitif et bâtir ses morceaux sur un riff unique. Certains sont vraiment des putain de feignasses et sortent un album ultra linéaire construit sur un seul motif. Y a même des groupes de Djent qui réussissent à te caler des trucs complexes sans jamais changer de note. Eh ben là on transcende tout. Gros concept.
EMMURE, ça va plus loin. On peut pas test. Ces mecs là sont les seuls génies du mal capables de sortir 6 MOTHERFUCKING ALBUMS EN UTILISANT QU'UNE UNIQUE NOTE A SAVOIR LA CORDE A VIDE D'UNE GUITARE OMFG ROFL §§§ KOM SES TRAU BI1 OLALA MEILLEUR GROUP DU MOND PTDR.
SIX. PUTAIN. D'ALBUMS. SIX. DÉJÀ QUE J'AURAIS HONTE D'EN SORTIR UN SEUL, BEN EUX ILS EN FONT SIX. OUAIS LE CAPSLOCK C'EST LA VIE §§§
Déjà que quand on écoutait ceux d'avant on pétait un plomb, là quand on se retrouve en face de celui-là on dit juste... Non. Non, non, non, non, NON. En fait MORTICIAN et OBITUARY sont des groupes au potentiel de renouvellement impressionnant en comparaison.

Et à peine ça démarre que c'est déjà fini. Un unique artifice : faire péter des grosses notes avec un son monumental en mode blockbuster qui explose tellement que Michael Bay est pressenti pour réaliser leur biopic. Donc on se prend des gros accords en mode 0-0-000-0-0-00-0-1-0-00 tout du long, avec le plus de force possible. Et pendant ce temps, Frankie gueule par dessus et fait le boulot. Enfin ça dépend. Ses growls sont surpuissants et dévastent tout sur leur passage, ça je peux rien y redire. Par contre évidemment il faut que ça hurle et que ça crache et que ça rappe de manière incroyablement horripilante tout le temps parce que sinon c'est pas drôle. Bah ouais. On aurait pu dire du bien de leur musique sinon, faut pas déconner. Quitte à s'enfoncer dans la boue autant y aller jusqu'au fond.

Alors du coup, ils refont la même chose qu'avant. Les albums précédents étaient déjà de belles bouses que rien ne rattrapait, eh ben on se permet de les repomper et les sortir à l'identique. Je sais pas, ils auraient au moins pu faire un effort, genre changer de note, appeler celui-là "Do dièse" pour marquer l'évolution depuis "La bémol" ou leur album culte "Drop D" mais non, même pas. Bon, on a un peu plus de scratches et du coup ça sonne un tantinet plus Gangsta. Bon sang mais... Mais qui écoute ça sérieusement ? Je voudrais faire une parodie de Deathcore à gros budget que ça aurait exactement cette tronche quoi. Franchement. Parce que pour le coup, okay, ça résonne et ça cogne dur. Mais au niveau artistique c'est zéro. Rien. On peut même pas analyser le travail de composition vu qu'il n'y a pas un seul riff de tout l'album, juste une succession de breakdowns linéaires qui n'accélèrent même pas. On en devient surpris d'entendre quelques notes ambiantes sur "Free Publicity". Mais pas surpris musicalement, juste par la soudaine prise de conscience que ces mecs ont en fait bel et bien de vraies guitares avec plusieurs cases et tout. Alors qu'un bout de bois avec une corde et une case aurait amplement suffi. Chapeau. Belle implication.

En fait cet album remet presque en question la nature des choses et l'existentialisme italien du XVIIIème. C'est vrai quoi. Comment est-il possible que ce groupe existe encore ? Que de grosses boîtes de production prennent ça en charge, que ça tourne, et que ça sorte le même album de merde à répétition sans jamais rien changer, qu'on en soit réduit à jouir quand on entend un passage typé Emocore sur "Grave Markings" pour souffler entre deux vautrages de moshparts débiles totalement puantes, d'un sens de la mélodie presque absent et systématiquement ruiné par un chant semi-rappé atroce les rares fois où on croit trouver une note... ?
Et si c'était juste une autre forme d'art en fait ? L'art moderne, façon pinceau dans le cul et tableau vide, en version musicale et pas trop hipster. Avec un public qui ne cherche rien d'autre que se taper dans le pit au rythme du Mi Bémol répété ad vitam aeternam donc ouais en fait non, hypothèse invalidée. Ou alors si ça se trouve, c'est juste un message en morse de 45 min. Si l'un d'entre vous se sent de décoder, qu'il se fasse plaisir.

Franchement. Soyons juste honnêtes. Je veux bien qu'on aime le Deathcore, les grosses moshparts qui saccadent et foutent le feu dans la fosse. Soit. D'ailleurs EMMURE en concert ça pourrait être assez sympathique si leur public était pas rempli d'émos karatékas de 14 ans. Mais là en l'état, je ne comprends juste pas comment on peut apprécier ce genre de trucs. Parce que même le groupe de Goregrind le plus abruti sera au moins fun et proposera des riffs qui groovent. Là c'est juste une absence de toute forme de talent transcendée par une surproduction abjecte, il n'y a rien, jamais, à aucun moment. Et ça fait 6 putain d'albums que ça dure, à l'identique, sans jamais la moindre inspiration, tentative de renouvellement, rien.
Bon. Ben vous avez mon opinion là-dessus. Elle est certes loin d'être originale mais voilà. Fallait que ça sorte. Et après on se plaint qu'avec ce genre d'étrons sur le devant de la scène les gens attaquent gratuitement la scène Deathcore qui n'arrive juste plus à se laver de sa sale réputation malgré tous ses efforts...

0-0-00-0000-0 : Si pour vous on peut faire une discographie avec une unique note, alors cet album est fait pour vous, mais je vous recommande grandement de quitter ce monde dans les plus brefs délais.

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   DARK MORUE

 
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- Frankie Palmeri (chant)
- Jesse Ketive (corde à vide)
- Mike Mulholland (mi bémol)
- Mark Davis (basse)
- Mark Castillo (batterie)


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