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1991 The Entity
 

- Membre : Beneath

SORORICIDE - The Entity (1991)
Par DARK MORUE le 31 Mai 2014          Consultée 2000 fois

Bon alors. Si je vous dis Islande et Metal, vous répondez quoi ?
Ouaip, SOLSTAFIR et SKALMÖLD. SVARTIDAUDI aussi. Et euh... Ben c'est tout. On a bien BENEATH qui fait un peu parler de lui en ce moment mais à part ça c'est le néant total. Du coup on va taper encore plus fort que d'habitude. Aujourd'hui, c'est sur le Death Old School Islandais qu'on va se pencher. Avec l'unique album de ce qui devait bien être l'unique groupe, "The Entity" de SORORICIDE, désormais bien connu de tous les collectionneurs.
Pourquoi, parce que l'album a totalement marqué son époque, tout transcendé, eut une influence monstrueuse en renouvelant la scène tout ça ? Non, au milieu de leur île paumée dans l'Atlantique, les moyens d'expression étaient quand même limités en 1991. Mais le groupe s'est quand même bien fait connaître pour une raison assez extra-musicale.

"The Entity" est de base distribué par un petit label nommé Skifan. Tout va pour le mieux, 1000 pressages CD et 1000 autres pressages vinyles, SORORICIDE se met bien dans son tout petit pays. Mais finalement le label ayant racheté tout ça, nommé Platonic, décide de bouger et les stocks sont détruits. Les membres du groupe réussissent cependant à récupérer quelques derniers exemplaires de leur propre album, et les vendent finalement pour une bouchée de pain à leur dernier concert d'adieu, en 2000. Et là tout escalade, le groupe gagne soudainement un statut de formation culte et les très rares exemplaires restants partent à des prix faramineux. En 2012 on voit régulièrement des ventes se faire sur Ebay pour 1000$, avec un record placé à 2200$. Les bootlegs et imitations à la con fleurissent de partout, et "The Entity" devient alors un véritable trésor de guerre presque susceptible d'être reprise par la mafia et échangée contre de la coke et des putes. D'où une certaine renommée à l'heure actuelle, la réédition n'ayant toujours pas eu lieu et les transactions battant toujours leur plein...

Mais du coup, cet album, il vaut la peine ? Ben même si c'est loin d'être désagréable, je dépenserais clairement pas un millier d'euros dedans. Comme n'importe qui dans n'importe quel album, du moins j'espère.
On verse ici dans une sorte de Death Metal très sombre, lent, semblant constamment ramper dans l'ombre pour nous attaquer dans le dos ("Redrum"). C'est sale, ça sent fort l'underground, avec un son étouffé et drapé de ténèbres, et ma foi c'est tout sauf désagréable. Surtout que ça sait bourrer de temps à autres, genre sur "Old" qui relance bien la machine en fin de course ou "Vivisection". En sommes c'est une sorte de Death assez hybride, complètement embourbé dans une ambiance boueuse un poil Sludge (Enenra va me taper parce que j'emploie mal les étiquettes mais vous voyez ce que je veux dire quand même) qui prend à la gorge et traîne au fond d'une grotte avant de lentement déchiqueter vivant. Bref, c'est bien dark comme il faut, et ça s'écoute tout seul.

Si on a plusieurs morceaux franchement bien torchés qui plongent dans un climat suffocant et obscur comme "Anger of the Inferior" ou le titre éponyme, c'est globalement dans les passages où il déploie sa force de frappe au maximum que SORORICIDE se montre le plus inspiré. Jamais très rapide mais avec des passages suffisamment soutenus pour garder la niaque, donner des coups et fouetter l'auditeur. Et un riffing ultra particulier, épais, couinant, rappelant fortement un IMMOLATION de l'époque. Comme si on avait dégraissé "Dawn Of Possession" de sa technicité et sa vélocité. Pour n'en garder qu'une armature très sèche, par la suite plongée dans les hydrocarbures et enterrée au plus profond des entrailles des montagnes hallucinées. Et on évolue donc dans ce labyrinthe de titres prenant parfois des allures de psychotropes (l'instrumental "Saturated" fleurant bon la drogue naturelle), complètement perdus et noyés dans une atmosphère embourbée, avec ce growl calme et détaché. Par contre, quand ça ralentit de trop, ce qui arrive au final souvent, on est certes bien pris dans toute cette atmosphère de caveau humide où rôde on ne sait quelle entité invisible, mais on finit par regarder sa montre. Et les soli brisent systématiquement tout, en shreddant dans tous les sens de manière incroyablement laide et détachée de ce que le combo tente d'exprimer. Heureusement que ces passages restent au final relativement rares tant le propos est globalement orienté vers un Death Metal très pur.

Si des titres comme "Sick Interment" me font un peu chier, ils sont contrebalancés par une "Blind" et son intro à glacer le sang, apte à plaire à tous les amateurs de sonorités dérangées et glauques.
Parce qu'au final, SORORICIDE fait peur. Juste peur. Le son est désespéré, froid, complètement ancré dans la dépression. Toujours Death, souvent Doomy, parvenant pour une fois à tirer profit de sa lenteur globale pour se muer en monstre rampant et informe, tapis dans la noirceur dans laquelle il nous plonge, attendant le bon moment pour nous sauter à la gorge. Et ça a un certain charme, en plus d'être assez unique en 1991. Et c'est ça qu'on en retiendra.
SORORICIDE, avant d'être une relique de type Boss Final sur Ebay, est surtout un groupe de Death assez méchant et spécial, une entité tentaculaire et effrayante qui a amplement mérité de traverser les âges par un moyen ou par un autre. L'un des albums que l'on devra retenir du début des années 90 car, si il n'est pas forcément le plus brillant de tous, reste à part dans le paysage, et pas seulement à cause de sa localisation géographie pour le moins incongrue.
Tous les Deatheux se doivent d'y poser quelques oreilles. Au moins une fois pour la culture. Puis forcément quelques autres pour l'ambiance.

Eyjafjallajökull : avant même d'être l'un des albums de Death les plus chers du monde, "The Entity" est un pur joyaux d'un noir éclatant, très particulier, qu'il est exigé d'apprendre à dompter.

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- Bogi Reynisson (chant)
- Fróði Finnsson (guitare)
- Guðjón 'gaui' Óttarsson (guitare)
- Gísli Sigmundsson (basse, chant)
- Karl Guðmundsson (batterie)


1. Human Recycling
2. Anger Of The Inferior
3. Redrum
4. Blind
5. Vivisection
6. The Entity
7. Saturated
8. Sick Interment
9. Sororicide
10. Old
11. Withered Earth
12. Frightmares



             



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